Le Comité Palestine Science Po Strasbourg a orchestré le blocage de l’écolePhoto : Pierrot Destrez / Rue89 Strasbourg
Un blocage, orchestré par le comité Palestine Sciences Po Strasbourg, a eu lieu lundi 27 janvier dès 6h du matin. Les étudiants, soutenus par quelques professeurs, s’opposent au rétablissement du partenariat avec l’université Reichman et réclament l’ouverture de discussions avec l’administration.
« Israël génocide, Sciences Po complice ». Devant les locaux de Sciences Po Strasbourg, lundi 27 janvier, des banderoles tapissent l’entrée du bâtiment. Dès 6h du matin, une cinquantaine d’étudiants se sont réunis pour bloquer l’accès à leur école et réclamer la levée du partenariat avec l’université Reichman, en Israël.
Une collaboration d’abord annulée par le conseil d’administration de l’école à la fin juin, puis rétablie en décembre par la direction de l’Institut d’études politiques. Sitôt communiquée, cette dernière décision a été dénoncée par une partie des étudiants et des professeurs de l’école. Les étudiants réclament l’ouverture d’un débat public avec l’administration.
« Bataille d’information »
Sur un petit ordinateur, juché sur l’une des barricades, plusieurs professeurs apportent leur soutien en visio aux personnes mobilisées. « Ça fait chaud au cœur cette mobilisation, ça donne envie de rester prof ici ! », lance Valérie Lozach’h.
Les étudiants réclament la fin du partenariat avec l’Université ReichmannPhoto : Pierrot Destrez / Rue89 Strasbourg
Aux côtés d’autres enseignants démissionnaires du conseil d’administration, comme elle, la professeure évoque devant les étudiants une « bataille d’information » en cours entre les étudiants et la direction, où cette dernière rejetterait le débat. « Ce partenariat est devenu un combat personnel du directeur », ajoute Simon Levain, étudiant et membre du Comité Palestine Sciences Po Strasbourg.
Tant qu’il n’y aura pas de dialogue avec la direction d’autres rassemblements seront organisés, assure l’étudiant. À l’heure actuelle, la direction de l’IEP n’a pas réagi au blocage, si ce n’est en annulant tous les cours prévus dans le bâtiment de l’école. Elle n’a pas donné suite aux sollicitations de Rue89 Strasbourg à l’heure de la parution de cet article.
La pluie s’infiltre partout dans cette cuisine, au dernier étage d’un immeuble de Joseph Benamran.Photo : TV / Rue89 Strasbourg
La Ville de Strasbourg et l’État ont lancé plusieurs procédures à l’encontre du multipropriétaire Joseph Benamran. Malgré tout, beaucoup de locataires continuent de vivre dans des conditions indignes.
Des casseroles sont disposées sur le sol pour recueillir l’eau. Au-dessus, un chiffon humide est coincé dans une fenêtre rafistolée avec du plexiglas. Ce velux fait partie d’un mur fissuré et entièrement moisi. « Quand il pleut, ça s’infiltre partout », témoigne la locataire de l’appartement. Nous sommes en janvier 2025, au 1 rue de la Broque, quartier Gare.
Cet immeuble a pourtant déjà été déclaré insalubre en 2012 pour des fuites d’eau et des moisissures. Le propriétaire avait alors été obligé de réaliser des travaux. L’État a levé la déclaration d’insalubrité en avril 2013. Mais peu après, des habitants décrivaient des réparations très superficielles et le retour des moisissures.
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Mathieu a décidé de renouer avec Crystal Clear, son personnage de drag queen des années 90Photo : Abdesslam Mirdass / rue 89 Strasbourg
En 2022 alors qu’il a bientôt 50 ans, Mathieu a une révélation : retrouver son personnage de Drag queen qu’il a délaissé il y a longtemps. Des retrouvailles avec lui-même qui sonnent comme une reconquête.
Le déclic, ç’a été une chanson de P!nk. “Never gonna not dance again”. Quand Mathieu a entendu ce morceau, il a su qu’il lui fallait « faire quelque chose ». Bien sûr, à presque 50 ans, il avait tout pour être pleinement heureux : un mari et un fils, une magnifique maison, un chat et un chien. Alors quoi ?
Il a pensé à Crystal, elle n’avait jamais disparu, elle était là quelque part, pas loin, mais en retrait. Il suffirait d’aller la chercher, juste une fois, une dernière fois.
« Vous pouvez avoir mon alcool, mon dinner, mon amusement,
Mon gâteau d’anniversaire, mon âme, mon chien, prenez tout ce que j’aime, »
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Le groupe Captain Stambolov, lors de l’édition 2020 du Fanfarodoï.Photo : Rue89 Strasbourg
Deux mois qu’il fait si froid et si sombre… Pour sortir de cette léthargie hivernale, une tournée de concerts et de fêtes est prévue en février.
Grands moments de communion au Fanfarodoï
Comme chaque année en février, la team Pelpass propose de se secouer les puces au Molodoï, sur les musiques entraînantes des fanfares de France. Ce rendez-vous, unique en son genre, met sur scène des musiciens amateurs ou professionnels, mais tous et toutes attachées à la puissance des notes instrumentales pour de grands moments de communions musicales. Une partie de ces fanfares s’accompagne en outre de notes électros, comme Worship the Kick samedi ou House of Brass vendredi.
House of Brass, en concert à Strasbourg vendredi 7 février.
La puissance de Pales à la Grenze
Pales est de retour à Strasbourg. Si le groupe strasbourgeois ne manque pas de se produire régulièrement à domicile, ce concert à la Grenze reste très appréciable en ces temps froids et sombres. Comme nous l’écrivions pour la sortie de leur premier album, Pales produit un rock post-punk hypnotique dont le kérosène semble inépuisable. Pour commencer le mois, rien de mieux qu’une lévitation commune lors de longs morceaux débordants d’énergie. L’occasion aussi d’entendre le nouvel EP du groupe, « Crush », ainsi que le groupe Fishtalk, venu de Caen pour produire ses sonorités noise en première partie.
Une fête techno, nouvelle Scène
Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore assez transpiré après le concert de PALES, l’after peut se trouver au Quai de Scène. Cet espace ouvert en janvier 2025 propose à la fois des spectacles de théâtre et d’improvisation, des concerts et du stand-up mais aussi des soirées plus tardives. Ce samedi 15 février sera l’occasion rêvée de découvrir le lieu, en se laissant entraîner par les boucles techno du duo Mehr is mehr. YOUN et GREMMLiNS.
Rendez-vous au Point d’eau
La tournée rock qui fait craquer les os engourdis continue. Si vous aimez les lignes de basse efficaces, les riffs qui déchirent les aigus et les rythmes constants calibrés pour entrer en transe, ne manquez pas Rendez-vous, le vendredi 20 février au Point d’Eau à Ostwald. Atmosphère coldwave à la Joy Division garantie par le groupe parisien et par les rouennais de Servo adepte des compositions psychédéliques à la limite du mystique.
À l’Espace Django, l’ingé son prend le pouvoir
Pour que février finisse avec une fièvre brûlante, la meilleure façon de finir le mois se trouve à l’Espace Django. Le jeudi 27 février, une révolution prendra place : l’ingé son Robin Plante prendra le pouvoir de la soirée, avec son synthétiseur modulaire, baptisé Nautilus. Autour de lui, les quatre membres du groupe de rock MNNQNS, originaire de Rouen, suivent le tempo infernal imposé par la machine. Esthétiquement, la mise en scène du spectacle se revendique comme rétrofuturiste, visuellement proche d’un film comme Phantom of the Paradise.
Le député insoumis Emmanuel Fernandes, en meeting en 2022.Photo : Danae Corte / Rue89 Strasbourg
Pour les prochaines élections municipales en 2026, la France insoumise souhaite peser dans plusieurs villes de France. À Strasbourg, où le mouvement est arrivé en tête aux européennes, les insoumis locaux s’organisent déjà en vue du scrutin.
Après moult précautions oratoires, une réponse tombe du bout des lèvres. « J’ai conscience que je peux susciter des attentes, que ce soit dans le mouvement ou à l’extérieur… Je ne fuirai pas cette responsabilité. » Même s’il en a déjà le phrasé, Emmanuel Fernandes (LFI), député de la 2ème circonscription du Bas-Rhin, ne se déclarera pas candidat à l’élection municipale de mars 2026 à ce stade, début 2025.
Pourtant, la possibilité d’une candidature insoumise échauffe l’esprit des candidats dans tous les camps, puisqu’elle changerait sensiblement l’équation politique à Strasbourg. Surtout à gauche. Arrivée en tête dans la ville aux élections européennes en juin 2024 avec 21,28% des voix, la France insoumise pourrait tenter de concurrencer la domination des Écologistes. Pour l’instant, elle laisse mijoter ses rivaux.
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Philippe Carli partage sur le réseau social de nombreuses publications de l’eurodéputée d’extrême droite Sarah Knafo, de personnalités du RN ou des vidéos de CNews. Confronté en interne, il a assuré que son compte était géré par une autre personne, dont il s’est dit « très mécontent », avant de changer de version.
Le patron d’Ebra, plus gros groupe de presse régionale de France, chérit l’extrême droite. Philippe Carli ne s’en cache pas : sur son compte LinkedIn, entre des contenus relatifs aux journaux d’Ebra, il partage régulièrement son admiration pour l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo, dont il « aime » de très nombreuses publications, ainsi que pour des responsables politiques du Rassemblement national (RN) ou des éditorialistes de la chaîne CNews.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) s’est ému de ces publications, jeudi 23 janvier, s’indignant que le patron d’un groupe qui possède neuf titres de presse régionale – dont le Le Dauphiné libéré, Le Progrès, L’Est républicain ou les Dernières Nouvelles d’Alsace – affiche ainsi son soutien à des personnalités d’extrême droite.
Une « trumpisation » du groupe Ebra
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À l’occasion de la journée internationale de l’éducation, le collectif strasbourgeois « Pas d’enfant à la rue » demande au recteur de l’académie de Strasbourg d’agir sur le sans-abrisme des enfants scolarisés.
Une centaine d’élèves scolarisés à Strasbourg seraient sans-abris, selon le collectif local « Pas d’enfant à la rue ». Une estimation a minima, étant donné que toutes les familles ne préviennent pas les enseignants de leur situation et que les militantes et militants sont essentiellement en lien avec les écoles maternelles et primaires. « Les enfants qui sont au parc Eugène Imbs ne sont pas tous scolarisés », souligne Yaël, une des porte-paroles du collectif, qui estime donc que le nombre de mineurs à la rue approche les 200.
Dans ce parc de la Montagne Verte, une cinquantaine de tentes abritent des familles et des personnes isolées. C’est la première fois à Strasbourg qu’un camp si grand existe et que les pouvoir publics ne proposent pas de solution alors que les températures sont passées sous les 0 degré en janvier 2025.
Au moins 25 écoles concernées
Depuis le 25 octobre, date du début du recensement lancé par le collectif, 25 écoles maternelles et élémentaires sont concernées par des élèves qui viennent en cours après avoir dormi dehors. « Nous pensons qu’il y a au moins autant de collèges et de lycées, étant donné que ces enfants ont des frères et des soeurs », précise Yaël.
Parmi les établissements identifiés, il y a l’école Camille Clauss, le Conseil des XV, la Canardière, Langevin, Schluthfeld ou encore Martin Schongauer. La lettre du collectif strasbourgeois au recteur de l’académie de Strasbourg Olivier Klein souligne l’aggravation récente du phénomène :
« Le sans-abrisme infantile s’est développé de manière exponentielle au cours de la décennie écoulée, et a littéralement explosé depuis la fin de l’état d’urgence sanitaire. Ainsi, chaque jour, les salles de classes accueillent en leur sein des enfants qui ont passé la nuit dehors et dont les besoins fondamentaux en termes de santé et de sécurité ne sont pas satisfaits. Cette situation dramatique est totalement incompatible avec le suivi d’une scolarité normale. »
« Les enseignants se retrouvent totalement démunis et seuls »
Composé de personnes au contact de ces enfants, le collectif invite le recteur de l’académie de Strasbourg à réfléchir pour trouver une solution d’urgence. Il cite également un rapport du Samu social de Paris et de l’Unicef de 2022 qui décrit les effets du sans-abrisme des plus jeunes, et le rapproche des expériences vécues à Strasbourg :
« Les enseignants se retrouvent totalement démunis et seuls, en première ligne face à des situations de misère absolue qui les dépassent et qui engendrent une terrible souffrance au travail. Si celle-ci est prise en considération par les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves, elle n’est pas reconnue par l’administration qui fait comme si ce phénomène n’avait aucun effet sur la réussite des élèves ou sur la santé des personnels. »
Le collectif conclut en proposant une « audience » durant laquelle les participantes et participants pourraient identifier les moyens qu’a l’Éducation Nationale de « faire face » à la « problématique du sans-abrisme infantile ».
Palestinienne, Dalia et sa famille ont fui la bande de Gaza en décembre 2023. Après plus d’un an de démarches, elle a atterri à Strasbourg où elle entame une résidence à la Haute école des arts du Rhin.
« Tout ce que je veux, c’est me reposer enfin. » Dans le bureau du directeur de la Haute école des arts du Rhin (Hear), Dalia Rahma semble soulagée et intimidée à la fois. Arrivée du Caire avec sa famille dimanche 19 janvier 2025, elle entame à Strasbourg un an de résidence au sein de l’établissement. L’artiste palestinienne a été repérée par le Collège de France dans le cadre du Programme national d’accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil (PAUSE). Elle peut désormais poursuivre son travail artistique en France.
Un exil entamé en décembre 2023
Son exil, celui de son mari Abdel et de leurs trois enfants a débuté en décembre 2023. Originaire de la bande de Gaza, la maison et l’atelier de Dalia ont été bombardés par l’armée israélienne. Elle a réussi à fuir en Egypte en payant 5 000 dollars par personne, avant la fermeture totale de la frontière. En avril 2024, elle racontait à Rue89 Strasbourg ses efforts pour avoir un visa européen.
En octobre 2024, dix mois après avoir entamé les démarches pour venir en France ou en Belgique, elle a appris qu’elle faisait partie des lauréates du programme PAUSE, qui permet aux scientifiques et artistes en exil d’intégrer un établissement d’enseignement ou de recherche français pendant une période déterminée. Après de longues semaines d’attente et de silence, elle a finalement obtenu un rendez-vous à l’ambassade de France au Caire et un visa dans la foulée. Entre ces échéances, l’artiste commençait à désespérer, consciente que beaucoup de Palestiniens et Palestiniennes n’arrivaient pas à être protégées et à obtenir un refuge en Europe. Ils étaient donc bloqués dans des pays qui ne leur laissaient aucune chance de construire un futur digne.
Priorité à l’école
Difficile pour Dalia de réaliser le chemin parcouru. Plongée dans un pays dont elle ne parle pas la langue, logée dans un village à 30 minutes de Strasbourg en attendant de trouver un appartement, Dalia s’inquiète d’abord pour ses enfants. « Depuis un an et demi, ils ne vont pas à l’école, c’est notre priorité de leur permettre de continuer à apprendre », explique-t-elle.
Sa fille aînée est partie à Milan dans une école privée internationale, qui l’a sélectionnée sur dossier. « Ce n’est pas naturel pour nous de la laisser partir seule si loin, mais nous n’avions pas d’autre choix que lui donner cette opportunité », sourit la mère de famille, qui précise que sa fille viendra les voir à Strasbourg pendant les vacances.
« Venir en France, je n’y croyais plus »
Dalia, artiste palestinienne réfugiée à Strasbourg
Face au directeur de la HEAR Stéphane Sauzedde, à Isabelle et Bruno de l’association Culture de Palestine, Dalia garde son bonnet sur la tête. Elle cherche auprès de l’interprète la signification des phrases en français qui arrivent à ses oreilles. « Y’a-t-il d’autres Palestiniens à l’école ? », demande-t-elle. Une professeure partie au Liban et quelques élèves ayant des liens avec la Palestine sont évoqués par Stéphane Sauzedde… C’est autre part que Dalia devra trouver des concitoyens.
Mais peu importe l’isolement qui risque d’être le sien, l’artiste se réjouit d’être à Strasbourg. « Honnêtement, venir en France, je n’y croyais plus », souffle-t-elle dans sa langue maternelle, traduit par Nazih Kussaibi, président de l’association Alsace Syrie :
« J’aimerais me détacher du stress qu’on a subi depuis octobe 2023. J’aimerais travailler enfin dans l’art. Ce n’était pas possible au Caire. Et j’aimerais voir les musées, connaître Strasbourg, sa culture. Et apprendre le français, bien sûr. Je suis avide de futur. »
À ses côtés, Abdel et ses deux plus jeunes enfants sourient et acquiescent. Dans le bureau, les mondes se rencontrent et peinent à se comprendre mais Stéphane Sauzedde le promet : « Nous savons qu’il faudra du temps pour que vous arriviez, que vous vous installiez. » Dès le 27 janvier, Dalia participera à une conférence sur la colonisation organisée par l’école.
« Je ne sais plus quelle sont mes couleurs »
Dalia demande si elle pourra rencontrer d’autres artistes, faire une exposition et pendant combien de temps elle sera accueillie à la Hear. Un projet de montrer ses oeuvres est déjà en cours, avec son amie Isabelle (lire notre premier article sur Dalia). En tout, elle passera au moins un an à la Hear. « Nous avons trois autres artistes du programme Pause, de Russie, Ukraine et Birmanie », explique le directeur. « Que des pays en guerre », souffle le mari. Silence dans la salle.
Entre deux salves d’information, la plus jeune enfant, âgée de quatre ans, dessine une maison sur un petit cahier Arte. La représentation fait sourire Bruno, qui accompagne la famille dans ses démarches administratives. Dalia insiste, elle est reconnaissante envers Isabelle, son amie strasbourgeoise, d’avoir tant suivi avec elle ses démarches. Ensemble, elles pourront préparer un évènement pour montrer leurs œuvres, lorsque peindre sera à nouveau possible pour Dalia :
« Avant le 7 octobre, je peignais avec des couleurs très vives, sur les toiles ou sur les bâtiments pour redonner de la vie à Gaza, à notre pays. Maintenant, je ne sais plus quelle sont mes couleurs. »
À Gaza, Dalia peignait avec et sur les femmes, dans des couleurs très vives.Photo : document remis
Recommencer à parler des femmes
Avant de décider de quitter Gaza, Dalia, Abdel et leurs trois enfants ont connu trois mois durant les transferts d’un coin à un autre de leur pays, au gré des consignes de l’armée Israélienne. « Mes enfants ont vécu et vu des choses difficiles », souffle-t-elle. En 2024, elle racontait déjà les bruits des bombes, la difficulté à promettre aux plus jeunes des jours meilleurs, la peur constante de mourir, le manque de nourriture, la perte de leur maison… Jusqu’au constat devenu implacable qu’il fallait abandonner la Palestine et une partie de leur famille pour pouvoir vivre, en allant en Egypte dans un premier temps :
« J’aimerais exprimer ces moments difficiles en peinture, les vestiges de cette mémoire perdue. Pas simplement pour raconter mon expérience, mais pour rendre compte de celle de tout notre peuple. Pour que ces souvenirs ne soient jamais effacés, qu’ils soient mis à jour. »
Une fois ce devoir de mémoire accompli à sa manière, Dalia veut recommencer à parler des femmes. A Gaza, son atelier leur était destiné. « La condition des femmes à Gaza, même avant les bombardements, est impactée par les sanctions israéliennes, car nous sommes encerclées tout le temps », explique-t-elle. En novembre 2024, l’ONU estimait que 70% des victimes de la « guerre » étaient des femmes. Par ailleurs, plusieurs organisations internationales qualifient la « guerre » de « génocide », eu égard aux actions de l’armée israélienne à Gaza depuis octobre 2023.
Trouver les couleurs pour la suite
Avoir le temps de chercher les couleurs d’après la guerre, s’installer et s’acclimater à Strasbourg… Ces perspectives réjouissent Dalia et Abdel. Peu à peu, leurs visages se détendent. Stéphane Sauzedde tente une nouvelle fois de les rassurer. Le directeur de la Hear a contribué à faire venir Dalia en France. Il assure que la famille aura tous les outils pour se sentir en sécurité. « Dès que ma femme commencera à voir et peindre quelque chose de nouveau, ça sera de bon augure pour la suite », sourit Abdel.
Lui aimerait travailler dans le design graphique. Anciennement responsable dans une compagnie gazaouie de télécommunications, il a utilisé le temps bloqué au Caire pour apprendre en ligne à se servir de nouveaux outils et commencer à se reconvertir. « C’est important de savoir ce que vous voulez faire, comme ça on pourra essayer de vous connecter aux bons endroits, aux bonnes personnes », souligne le directeur.
Après un peu moins d’une heure d’échanges et de traduction, il est temps de passer à l’organisation administrative. D’un côté, la Hear organise la résidence et de l’autre, Culture de Palestine et l’Atelier des artistes en exil se chargent d’aider avec le quotidien. Pour le moment, Strasbourg n’est pas la maison de Dalia et de sa famille. Mais après des mois bloqués en Egypte, après avoir tout tenté pour voir un avenir autre part que dans un pays qu’Israël a rendu inhabitable, après avoir envoyé leur fille seule en Italie, Dalia et sa famille peuvent enfin souffler et cesser d’avoir peur.
Les syndicats pompiers Force Ouvrière et Avenir secours ont organisé jeudi 23 janvier une manifestation devant les locaux du SAMU, à Hautepierre. Ils réclament une meilleure régulation des missions qui leur sont confiées.
Devant la base logistique du SAMU, dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, la fumée rouge se diffuse, jeudi 23 janvier. Entre deux fumigènes, une pancarte se révèle. « Nos véhicules ne sont pas des salles d’attente ». Devant elle, une soixantaine de pompiers en tenue, rassemblés autour d’un même objectif : une meilleure gestion de l’urgence des situations qui leur sont confiées par le SAMU.
Si les pompiers de Strasbourg manifestent, c’est pour réclamer des changements dans le système d’attribution de leurs missions. Lorsque le SAMU les sollicitent, ils sont en effet obligés de se rendre sur place, quelle que soit l’urgence, même relative. « Ce n’est pas normal de faire déplacer un camion de pompier pour une grippe », estime Cédric Hatzenberger secrétaire général Force Ouvrière des pompiers du Bas-Rhin. « On en a marre de servir de taxis« , peste-t-il.
Les pompiers demandent à ne plus être considérés comme des taxis.Photo : Pierrot Destrez / Rue89 Strasbourg
Les manifestants dénoncent également des délais d’attente excessifs lorsqu’ils conduisent un patient dans les services hospitaliers. En France, le délai d’attente moyen est de 30 minutes, selon Cédric Hatzenberger. Dans le Bas-Rhin, il l’estime plutôt à une heure en moyenne. « Un jour, on a attendu 7h aux urgences », déclare-t-il, avant d’ajouter : « C’est l’équivalent d’un trajet jusqu’à Montpellier ! »
Un problème structurel
Pourtant, la situation n’est pas nouvelle. Nathanaël Winkelsass, président de la section bas-rhinoise du syndicat Avenir secours, explique s’être déjà adressé à plusieurs reprises à l’Agence Régionale de Santé pour réclamer des changements. Il évoque une lettre ouverte en 2024 également diffusée dans la presse, restée sans réponse.
Selon lui, l’incapacité de l’ARS à trouver des solutions reflète la crise de l’hopital public. Il identifie que le manque de médecins libéraux participe au recours systématique aux pompiers, pour amener les patients aux urgences. S’ajoute à cela un manque de places dans les hôpitaux, qui entraîne des délais d’attente aux urgences toujours plus élevés.
Résultat, les pompiers manquent de personnel et de matériel pour intervenir sur des situations de réelles urgences, telles que les incendies. Le temps d’attente excessif aux urgences est susceptible de créer « une tension avec les équipages, qui peuvent mener à des agressions physiques », souligne Nathanaël Winkelsass.
Le syndicaliste remarque une perte de sens du métier aux yeux de ceux qui l’exercent. « C’est une profession porteuse de valeurs, malheureusement aujourd’hui certains pompiers ne s’y retrouvent plus », explique-t-il. Ainsi, certains pompiers bénévoles ont déjà commencé à cesser d’exercer, le faisant crainde un futur problème d’effectifs.
Jeudi 23 janvier, la Ligue des droits de l’Homme a introduit un recours au tribunal administratif de Strasbourg. Elle conteste l’autorisation donnée à la police par la préfecture du Bas-Rhin d’utiliser des drones pendant dix jours de janvier.
À travers deux arrêtés, la préfecture du Bas-Rhin a autorisé la police à utiliser des drones pour surveiller Strasbourg pendant dix jours de janvier. Jeudi 23 janvier, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a annoncé avoir introduit un recours auprès du tribunal administratif. Cette initiative fait suite à la publication de notre article sur la banalisation du recours aux drones. Pour rappel, à la demande de la police nationale, la préfecture du Bas-Rhin a autorisé l’utilisation de drone sans justification précise quant à une éventuelle manifestation ou autres risques de troubles à l’ordre public aux dates concernées.
De nombreux recours
La procédure de référé-liberté engagée par la LDH vise l’arrêté du 17 janvier. Ce dernier a élargi l’autorisation du recours au drone à toute la grande Île, en plus des alentours de la gare, du centre israélite du Bas-Rhin et des institutions européennes. La Ligue des droits de l’Homme demande au juge administratif de décider si la mesure de la préfecture porte atteinte ou non à une liberté fondamentale.
L’utilisation de drones par les forces de police a déjà été jugée disproportionnée par des juges administratifs Leur autorisation a par exemple été annulée par le Conseil d’Etat en juillet 2023. La police aux frontières de Hendaye avait été autorisée à utiliser des drones pour surveiller une partie de la frontière espagnole du 26 juin au 26 juillet 2023 et de 9 heures à 18 heures.
En 2023, trois avocats avaient contesté la légitimité de l’utilisation des drones pour surveiller le marché de Noël. Si le Conseil d’État a décidé en référé qu’il n’y avait pas lieu de suspendre l’autorisation donnée par le préfet, le tribunal administratif n’a pas encore jugé le fond du dossier. Les avocats estiment notamment que l’atteinte à la vie privée que représente cette surveillance est disproportionnée par rapport aux bénéfices de l’utilisation des drones.
De gauche à droite : Mathieu Schneider, de la liste Au pluriel. Frédérique Berrod, de la liste Inspire ! et Pierre Gilliot, de la liste Refonder.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
Lors d’un débat à l’approche des élections universitaires, la tête de liste de la présidence sortante Frédérique Berrod s’est trouvée en minorité sur plusieurs sujets phares de la campagne.
Frédérique Berrod et les membres de la liste Inspire ! auraient sans doute préféré un bon vieux duel dans l’amphithéâtre Cavaillès. Mais ce lundi 21 janvier, à l’occasion d’un débat à deux semaines des élections universitaires, le syndicat étudiant Afges a placé la vice-présidente en charge des finances au milieu de deux représentants de liste. Fini l’éternel scrutin entre la présidence sortante et la liste d’opposition aux rangs bien nourris de syndicats. Cette année, le scrutin prend des airs de triangulaire qui n’arrange pas l’équipe sortante et la candidate adoubée par Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg (Unistra) jusqu’au 18 mars 2025.
Frédérique Berrod et les membres de la liste Inspire ! auraient sans doute préféré un bon vieux duel dans l’amphithéâtre Cavaillès. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
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Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Le docteur Henri Brunner à la sortie de son audience devant la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins du Grand Est.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
L’expert psychiatre Henri Brunner a été radié de l’Ordre des médecins le 10 janvier par la chambre disciplinaire pour des « manquements répétés » au code de la santé publique. Lundi 20 janvier, il a annoncé vouloir faire appel de cette décision.
Radié de l’Ordre des médecins le 10 janvier, le docteur Henri Brunner a annoncé lundi 20 janvier au Monde qu’il ferait appel de cette décision. Contacté par Rue89 Strasbourg, l’expert psychiatre a refusé de le confirmer.
Depuis 2022, Henri Brunner, expert psychiatre à Strasbourg, était accusé d’avoir causé de graves souffrances à des personnes en situation de vulnérabilité, une affaire révélée par Rue89 Strasbourg. En 2023, le conseil du Bas-Rhin de l’ordre des médecins s’est joint à une plainte formulée par cinq médecins assistés de douze témoins. Après une audience devant la chambre disciplinaire de l’ordre le 19 décembre où témoins, médecins et avocats ont dénoncé les pratiques expéditives du psychiatre, il avait été radié pour « manquements répétés » au code de la santé publique.
Une association de victimes
Déjà expert honoraire, le Dr Brunner peut donc reprendre ses expertises psychiatriques à l’attention des tribunaux, de l’inspection du travail ou d’autres organismes jusqu’à ce que la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins ne se prononce. Une procédure qui pourrait durer une à deux années.
Suite à la décision de radiation en première instance, un Collectif des victimes du docteur Henri Brunner s’est créé, dans le but de collecter d’autres témoignages de personnes se déclarant victimes des expertises du psychiatre. L’objectif est également d’obtenir des indemnités en réparation aux préjudices subis par les conclusions de ces rapports, si la radiation du psychiatre strasbourgeois devait être confirmée.
Un rassemblement est organisé par le syndicat FO sapeurs-pompiers, ce jeudi 23 janvier. Il dénonce un dévoiement des missions de pompiers et un usage abusif de ces derniers pour des urgences très relatives.
« Ça fait 23 ans que je suis pompier, et à l’époque on ne nous mobilisait pas pour des grippes. » Au téléphone, Cédric Hatzenberger peste contre les recours excessifs aux pompiers pour des urgences relatives, évoquant en conséquence des attentes interminables dans les couloirs des hôpitaux.
En tant que secrétaire départemental du syndicat Force ouvrière Sapeurs pompiers, il lance un appel à manifester ce jeudi 23 janvier. Le syndicat Avenir secours s’est joint à l’appel. Le rassemblement se tiendra à 10 heures, devant la base logistique du SAMU, rue Hannah Arendt dans le quartier des Poteries, proche de l’hôpital d’Hautepierre.
Pansement face à la « carence de médecins »
« On est géré par une régulation du SAMU 67, qui gère tous les services d’urgence et nous réoriente vers des patients souffrant de problèmes légers », explique le syndicaliste. Il regrette que son service serve à compenser la surchauffe des urgences :
« On fait de plus en plus de missions qui ne nous concernent pas, pour pallier l’absence de médecins. On dépose des gens dans des maisons médicales. On passe plusieurs heures dans les urgences de Strasbourg pour les gens qui devraient être vus par des médecins. Parfois jusqu’à six heures d’attente… Quand on peut faire attendre six heures un patient, c’est que ce n’est pas tant une urgence que ça. »
Hélène Erin milite pour la cause kurde depuis les années 80.Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg
En Alsace, les communautés kurdes et alévis suivent avec inquiétude l’évolution de la situation en Syrie. Depuis Strasbourg, ils tentent de mobiliser l’opinion publique et d’aider les populations, prises entre les pouvoirs turc et islamiste à Damas.
« Quand un groupe terroriste prend le pouvoir, ça ne peut être qu’une mauvaise nouvelle. » Le regard planté dans sa tasse de chocolat, Hélène Erin ne montre aucun signe de sympathie avec le nouveau pouvoir à Damas depuis le 8 décembre. L’éloignement d’avec Al-Qaïda, les promesses de tolérance, l’abandon des noms de guerre… La porte-parole du Centre démocratique du peuple kurde à Strasbourg, ne croit pas une seconde au narratif du groupe rebelle islamiste Hay’at Tahrir al-Sham (HTC).
Loin des champs de bataille, dans le coffee shop cossu où elle s’est installée lundi 20 janvier, le ton des discussions est autrement plus léger. L’ambiance guimauve du lieu se prête plutôt aux causeries sur la météo ou sur les pâtisseries proposées. Hélène, elle, préfère parler de drones, de missiles et d’appui aérien. « Au sol, personne ne peut battre les milices du Rojava ! », assure-t-elle. Mais elle craint pourtant que le Rojava – ou « Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie » – ne soit en sursis avec l’arrivée au pouvoir d’HTC. Dans cette zone contrôlée par les milices kurdes, de nombreuses communautés de Syrie ont trouvé refuge, dans un climat d’indépendance que les islamistes pourraient vouloir remettre en cause.
Comme Hélène, une large partie de la diaspora kurde et de la communauté alévi (une religion associée aux Alaouites de Syrie et très représentée en Alsace), scrutent avec attention toutes les alertes, brèves et reportages sur le sujet. Malgré la distance, chacun cherche à savoir si le Rojava à encore un avenir dans la nouvelle Syrie.
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La FNSEA et les JA devant le Parlement européen le 12 mars 2024.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs appellent à la mobilisation, mercredi 22 janvier, devant le Parlement européen. Ils dénoncent le traité du Mercosur, prévu entre l’Union européenne et cinq pays d’Amérique latine.
À l’occasion de la session plénière des eurodéputés, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, ainsi que plusieurs associations partenaires se mobiliseront devant le Parlement européen, mercredi 22 janvier, pour affirmer une nouvelle fois leur opposition au traité du Mercosur. L’heure du rassemblement est fixé à 10h.
Si le président de la République Emmanuel Macron s’est opposé au traité, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, y reste en revanche favorable. Le projet d’accord de libre-échange est voué à assouplir les normes entourant les échanges commerciaux entre l’UE et le Mercosur, une organisation regroupant cinq pays d’Amérique latine : le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie. Pour une partie des agriculteurs français, l’entrée en vigueur du traité risque de créer une concurrence économique déloyale qui menacerait la souveraineté alimentaire européenne.
En juin 2024, réunion d’information sur le projet de centre d’hébergement de l’Etat et la Ville de Strasbourg dans le quartier Montagne Verte.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg
Dans un courrier adressé aux habitants du quartier Montagne Verte, la municipalité de Strasbourg a réaffirmé son projet de centre d’hébergement d’urgence, annonçant même qu’il devrait être opérationnel fin 2025 ou début 2026.
Le projet avait été dévoilé par Rue89 Strasbourg en mai 2024. La construction de ce centre d’hébergement d’urgence provisoire sur une friche de 2 000 mètres carrés à Montagne-Verte avait ensuite suscité les protestations des riverains. De son côté, au vu des besoins pour les sans-abris à Strasbourg, la municipalité reste déterminée. Elle a envoyé une lettre aux habitants que nos confrères des DNA ont pu consulter.
Cette dernière annonce que le centre sera opérationnel fin 2025 ou début 2026. La Ville avait d’abord prévu son ouverture fin 2024. L’espace accueillera un public « dont la situation administrative est stabilisée, dont les membres sont moyennement autonomes et souhaitent s’engager dans un parcours d’insertion. » Les personnes hébergées seront également accompagnées par des travailleurs sociaux pour leurs démarches administratives. Le courrier évoque enfin une réunion publique avec les riverains afin de leur présenter les dernières modalités du projet, mais la date de cet événement n’est pas encore connue.