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Plus de 1 000 personnes ont défilé à l’appel des syndicats mardi 1er octobre à Strasbourg pour la rentrée sociale. Parmi les manifestants, certains se sont fortement mobilisés en 2023 contre la réforme des retraites et estiment qu’il est entendable que la gauche vote son abrogation à l’Assemblée avec le Rassemblement national.
Le Rassemblement national (RN) a déposé mercredi 18 septembre un projet de loi pour abroger la réforme des retraites menée par le gouvernement d’Élisabeth Borne. Une mesure que le parti d’extrême droite avait pourtant retirée à la hâte de son programme lorsqu’il pensait pouvoir remporter les élections législatives.
Mais cette proposition n’est pas passée inaperçue parmi les 1 500 à 2 000 manifestants présents mardi 1er octobre à Strasbourg, venus à l’appel des syndicats pour « la défense des services publics, les retraites et les salaires ». Une bonne partie d’entre elles et eux se sont déjà mobilisés en 2023, pour obtenir le retrait de la réforme des retraites. Le mouvement d’ampleur inédit s’était cependant soldé sur un constat d’échec, face à un gouvernement inflexible. Voir une abrogation de cette réforme revenir par la voie parlementaire ne laisse pas indifférent les personnes rencontrées.
Numériquement, cela ne peut que passer en alliant les votes du Nouveau front populaire (NFP) et du RN, les autres députés du centre et de droite étant majoritairement favorables au report de l’âge de départ à 64 ans. Ce dilemme risque d’ailleurs de réapparaitre car un tel rapport de force pourrait enfin permettre des avancées concrètes sur des mesures sociales précises.
Christophe est ouvrier chez Dumarey Powerglide, l’usine de boites de vitesses du Port du Rhin, en grande difficulté après avoir perdu son principal client. À 58 ans, il s’avoue usé :
« C’est inadmissible qu’on garde des gens esquintés à des postes qui pourraient être occupés par des jeunes. Moi, j’ai une lombaire décalée à cause d’un accident du travail, ma hanche me fait mal parce que je marche entre 15 et 20 km par jour pour aller chercher les pièces… J’ai débuté à 18 ans, cotisé 40 ans, c’est largement suffisant. »

Pour Christophe, la « Macronie s’est arrangée avec les élections pour rester au pouvoir » mais une abrogation de la réforme des retraites venant de l’extrême droite ne le dérangerait pas :
« J’espère que la gauche suivra le RN s’il va jusqu’au bout de l’abrogation, j’en suis sûr même. Ce qui compte, c’est le résultat pour les ouvriers, les travailleurs. Le contraire serait très décevant. »

Alors que la manifestation s’apprête à prendre la direction de la rue des Francs-Bourgeois, Géraldine, professeure des écoles de 59 ans, a participé à « toutes les manifestations contre la réforme des retraites ». Mais elle ne partage pas l’avis de Christophe :
« On sait très bien qu’il n’y a rien à attendre de l’extrême droite. Cette proposition de loi du RN, c’est de l’affichage sur l’âge de départ à la retraite mais ce n’est pas ça le problème. C’est la durée de cotisation qui a été allongée de deux ans. »
Le projet de loi du Rassemblement national prévoit bien le retour à 42 années de cotisations mais pour Géraldine, « c’est à la gauche d’amener ce combat à l’Assemblée nationale, avec l’ensemble des dispositions qui font partie du programme du Nouveau front populaire ».

Christophe, cheminot Sud-Rail de 47 ans, s’est « mobilisé pendant cinq semaines » contre la réforme des retraites. Lui non plus ne voit pas le Rassemblement national aller au bout de sa démarche :
« L’extrême droite, ce sont des girouettes, ils vont dans le sens du vent car il y a quelques mois, leur programme prônait un âge de départ à la retraite de 64 ans. C’est du populisme comme d’habitude. »
Mais si cette abrogation devait tout de même se concrétiser, Christophe appelle la gauche à utiliser ce moyen :
« Après toutes ces années à se mobiliser, on est un peu fatigués de se battre pour si peu de résultats… Donc si une abrogation peut passer, la gauche doit soutenir l’initiative même si on sait très bien que si l’extrême droite arrivait au pouvoir, elle serait la première à revenir sur les retraites et pas dans l’intérêt des salariés. »
Si le Rassemblement national poursuit cette proposition, le débat parlementaire est programmé le 31 octobre. Quoiqu’il en soit, une absence de résultat concret créerait un ressentiment des électeurs contre la gauche et le RN pourrait tenter de l’exploiter en pointant le NFP comme responsable.

Le lanceur d’alerte et journaliste Julian Assange s’est exprimé ce 1er octobre au Conseil de l’Europe à Strasbourg, pour la première fois après sa sortie de détention. Affaibli par ses années d’enfermement, il continue d’alerter sur les effets dramatiques de son arrestation pour la liberté d’expression et le journalisme d’investigation.
« J’ai plaidé coupable d’avoir fait du journalisme. » Au Conseil de l’Europe ce mardi 1er octobre, le discours de Julian Assange est lent. Entre deux phrases, le lanceur d’alerte et journaliste, libre depuis fin juin après 14 ans d’enfermement, prend le temps de peser ses mots.

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Les opposants à la rénovation du canal du Rhône au Rhin ont déposé un recours en justice pour annuler l’autorisation environnementale de ce projet. Ils manifesteront samedi 5 octobre à Marckolsheim.
C’est un nouveau bras de fer entre une collectivité et des écologistes qui commence. Les associations Porte du Ried et Wittisheim vies et nature ont déposé un recours samedi 28 septembre auprès du tribunal administratif de Strasbourg. Ces organisations écologistes d’Alsace centrale attaquent l’autorisation des travaux de remise en navigation du canal du Rhône au Rhin. « Il y a de vrais points de défaillance », estime Pascal Lacombe, du collectif Chaudron des alternatives, également opposé au projet.
Dans leur requête de plus de 50 pages, les associations représentées par le cabinet Huglo Lepage étrillent le projet de la Région Grand Est qui prévoit 46 millions d’euros d’investissements à destination de la navigation de plaisance. Il s’agit d’une section de canal de 24,5 kilomètres fermée depuis les années 60 et qui a donc été recolonisée par la nature. La remise en navigation impliquerait diverses opérations sur les berges et le fond de cette voie d’eau, qui détruiraient des écosystèmes abritant une faune et une flore diversifiées.
Les associations remarquent notamment que la collectivité n’a pas effectué les démarches pour obtenir une dérogation afin d’être autorisée à détruire des espèces protégées ou leur habitat. Elles dénoncent également l’absence d’études d’impact sur de potentielles espèces protégées dans les structures concernées par les travaux dont les écluses. Idem sur les arbres qui devront être coupés pour créer des zones de stockage.
Toujours selon les écologistes, la présence de la bouvière, un poisson très rare et menacé d’extinction, n’a pas été évaluée partout dans l’emprise de la rénovation alors qu’il a été détecté dans certaines zones. Et les recherches de crossope aquatique n’ont pas été menées sur les berges alors qu’il s’agit d’un habitat probable pour ce petit rongeur protégé. Ces fameuses études d’impact sont pourtant censées être les plus précises possibles pour chaque espèce concernée.

Me Corinne Lepage regrette par ailleurs que « la Région Grand Est ne satisfait pas à l’obligation de faire figurer une description des solutions alternatives » à ce projet. Enfin, elle souligne l’insuffisance de l’étude d’impact sur le paysage en ce qui concerne son aspect sauvage. C’est justement cet aspect qui a été relevé par de nombreux contributeurs à l’enquête publique, qui évoquaient la végétation luxuriante et la voûte arborée au-dessus du canal.
« Ce recours en annulation risque de durer sur plus d’un an », signale Pascal Lacombe. Les premiers travaux sur les écluses ont commencé fin août. Mais alors que des opérations sur les berges, avec un impact sur la biodiversité vont débuter ce mois d’octobre, Porte du Ried et Wittisheim vies et nature vont déposer un recours en référé-suspension pour stopper rapidement les travaux, dans l’attente d’un jugement définitif.
Avec le Chaudron des alternatives, les deux associations appellent à manifester samedi 5 octobre à 10h30 au départ de la place du Marché couvert de Marckolsheim. Elles auront le soutien des activistes d’Extinction Rebellion et des Soulèvements de la Terre. Des animations, des prises de parole et un défilé jusqu’au canal sont prévus. Les militants pourront aussi profiter de tartes flambées à prix libre et de boissons entre midi et 14h.

Le conseil municipal du 30 septembre a été largement occupé par la question de la démocratie locale, puis par l’élection de deux nouveaux adjoints. Les élus strasbourgeois ont également adopté plusieurs mesures à destination des personnes âgées.
D’ordinaire, le dernier rang de chaises n’intéresse personne au conseil municipal. Dos au mur, ceux qui s’y assoient font partie d’une faune discrète, composée de collaborateurs d’élus, de membres des services presse et communication et bien sûr, de quelques journalistes. À l’écart des caméras, tous gardent le nez collé à leurs écrans d’ordinateurs.
Dans cet écosystème uniforme, des visages inconnus se démarquent, lundi 30 septembre. Des citoyens, tirés au sort, viennent défendre leur rapport sur la démocratie locale. Après leur intervention, qui a occupé une partie de la matinée, les conseillers municipaux ont adopté des mesures pour les personnes âgées, pour soutenir la ville de Kharkiv en Ukraine ou encore pour renforcer la collaboration avec l’Université de Strasbourg.
La séance s’ouvre donc avec la présentation des membres de l’Observatoire indépendant de la participation citoyenne, qui venaient exposer leur premier rapport annuel sur l’état de la démocratie locale (voir notre article).
À la tribune du conseil, deux membres de l’observatoire, Simon Chaigne et Élise Rayé, évoquent la genèse du rapport et avancent plusieurs solutions. Ils proposent par exemple « d’associer davantage » les partenaires de la Ville et les centre sociaux culturels, de communiquer plus sur les panneaux d’affichage publique, ou de créer des jurys citoyen thématiques, sur le modèle de celui du marché de noël.
Après le petit oral, les conseillers strasbourgeois posent plusieurs salves de questions. Hülliya Turan, adjointe (PCF) en charge de l’éducation, évoque par exemple le nombre de personnes tirées au sort, actuellement 20. Dans les rangs de l’opposition, les interrogations sur les liens entre l’Observatoire et l’exécutif municipal reviennent à plusieurs reprises. « Ils essayent de sous-entendre qu’on ne peut pas travailler sans être pilotés », souffle Patrick Salzer, un des membres de l’Observatoire, avec une grimace.
Malgré tout, l’expérience est positive pour la plupart des membres de l’Observatoire, qui sortent avec le sourire de l’hémicycle. « Pour moi ç’a été une découverte », commente Fatimata Diarrassouba dans les couloirs du centre administratif : « Tout ce qu’on a fait n’a pas été vain, j’ai l’impression que notre rapport a été utile. »

Suite aux pertes des délégations des adjoints Hervé Polesi et Soraya Ouldji, l’exécutif a mis à l’ordre du jour la nomination de deux nouveaux adjoints : les élus Marina Lafay (Place publique) et Salah Koussa.
La procédure est un peu plus rigide que pour l’adoption d’une délibération : les conseillers municipaux devaient élire formellement une liste comprenant les noms des deux adjoints proposés, en glissant un bulletin secret dans une urne.

Mais avant de procéder à l’élection, les questions fusent chez les élus d’opposition concernant le retrait des délégations, notamment celle du conseiller municipal délégué en charge de l’accueil du public, Hervé Polesi. « Jamais à ma connaissance un adjoint n’a été démissionné dans des conditions aussi opaques », tance le conseiller Nicolas Matt (Ensemble pour la République), alors que Jean-Philippe Vetter (LR) explique « avoir besoin d’explications ». La conseillère socialiste Anne-Pernelle Richardot (PS) appuie, en évoquant les deux élus :
« Tout cela, madame la maire, est peu transparent, brouillon, donne une désagréable impression de règlement de comptes et nous questionne. »
« Il y a un certain nombre de réponses que je n’ai pas à vous apporter, parce qu’elle relève du fonctionnement interne de l’exécutif municipal », rétorque la maire, Jeanne Barseghian (Les Écologistes). Concernant Hervé Polesi, elle évoque « des raisons personnelles et professionnelles, et donc une incapacité à pouvoir poursuivre les délégations qui lui avaient été confiées ». Dans les rangs de l’opposition, on reste sur sa faim.
Au terme d’un vote manuel, les deux adjoints ont été élus avec 47 voix pour, contre 16 votes nuls ou blancs. Les arrêtés de délégation, fixant leurs compétences respectives, seront publiés prochainement.
Dans une délibération à thème, intitulée « Pour une stratégie renforcée de la politique municipale à destination des personnes âgées », les élus ont adopté un ensemble de mesures concernant les seniors.
Parmi celles-ci, on retient notamment la création d’un forfait de stationnement pour les « proches aidants » : durant la période d’accompagnement, ces derniers bénéficieront d’un tarif de stationnement résident pour 15, 30 ou 40 euros, selon leur quotient familial. Ils peuvent également obtenir un forfait Santé Pro qui permet de stationner dans n’importe quelle zone pour 7€ par jour, 40€ par mois ou 400€ par an.
La délibération renouvelle également un partenariat avec les Centres locaux d’information et de coordination, des guichets uniques dédiés à l’accompagnement des personnes âgées. Elle fixe également le versement de plusieurs subventions pour des associations de proximité soutenant les seniors, comme Les Disciples, Voisin Malin, ou plusieurs centres sociaux-culturels.

Entre la Ville, l’Eurométropole et l’Université, les collaborations ne datent pas du dernier conseil municipal, mais elles se renforcent un peu plus. Entre les deux collectivités et l’Université de Strasbourg, la première convention-cadre adoptée « consolide et ouvre la voie à de nouveaux partenariats entre la Ville et l’Université en réponse à des ambitions communes partagées », indique la délibération.
Concrètement, le document fixe une liste « d’orientations » et « d’ambitions communes », soit une myriade de petits partenariats, comme des actions ciblées sur l’alimentation avec le Crous, un meilleur accueil des étudiants sur la ville via le dispositif « Strasbourg aime ses étudiant.e.s », ou encore le développement de la « vie étudiante transfrontalière ».
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, la Ville de Strasbourg a eu l’occasion d’adopter plusieurs motions de soutien à l’égard du pays. Une nouvelle délibération, ciblant spécifiquement la ville de Kharkiv, a été adoptée.
Pilonnée par l’artillerie russe dès le début du conflit, partiellement détruite depuis, la commune ukrainienne souffre d’importants dégâts sur son réseau énergétique. Dans un entretien aux Echos, son maire Igor Terekhov considère qu’il s’agit des dégâts les plus « graves » pour les habitants, expliquant que la ville était soumise à des coupures très régulières.
Dans la délibération votée le 30 septembre, la municipalité strasbourgeoise s’engage justement à verser 10 000€ à l’association Électriciens sans frontières, une ONG spécialisée dans l’approvisionnement énergétique des structures de santé et d’accueil.
Les élus ont également adopté, en milieu d’après-midi, une motion fixant une nouvelle charte pour les noms de rue. Si la commission de dénomination des rues et des écoles existe depuis 1873 à Strasbourg, elle n’a jamais eu autre chose que des « règles d’usages non formalisées », relève la délibération.
La nouvelle charte se fixe notamment pour objectifs de « tendre au rééquilibrage des dénominations en faveurs des femmes pour les rendre plus visibles dans l’espace public », de « concourir à l’inclusion sociale et à la lutte contre les discriminations », tout en « rendant hommage aux personnes ayant marqué l’Histoire », à « l’histoire des lieux » ou à des évènements historiques. Deux exemples de nouvelles rues : la rue Ursula Le Guin, ou la place Monique Wittig. La délibération a été adopté avec 55 voix pour, à l’unanimité.

Alors que de très nombreuses familles peinent à se loger et que des centaines de personnes dorment dehors dans l’agglomération de Strasbourg, des milliers d’appartements privés restent vacants. La Ville assure démarcher les propriétaires pour les pousser à les louer.
Des files d’attente de dizaines d’étudiants dans la rue pour visiter des studios, des campements de sans-abris qui grossissent, 30 000 demandeurs de logements sociaux dans l’Eurométropole et des loyers qui ne cessent d’augmenter. Le manque d’appartements disponibles à Strasbourg a rarement été aussi grave qu’en cet automne 2024. Mais dans le même temps, des milliers de biens sont vides.
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La sélection culture d’octobre présente de nombreux concerts, peut-être parce que la chaleur de la musique est l’antidote à l’approche de l’hiver ?
Jazzdor accueille mardi 8 octobre au Fossé-des-Treize le trio formé par le saxophoniste Jérôme Sabbagh, le guitariste Ben Monder et le batteur Daniel Humair. Cette session de pur jazz acoustique est parfaite pour lancer la nouvelle saison de Jazzdor, tant elle puise ses sonorités dans l’histoire du jazz. Une séance à conseiller à toutes et tous les mordus du genre, puisque le trio basé aux États-Unis fait ici une sorte de retour, et qu’il n’est pas évident à croiser en Europe.
On avait laissé Stéphane Kirchherr, aka Churchman, avec un trio produisant des ballades branlantes en 2022. Le voilà de retour avec un set appelé The Rainbirds, renforcé par la contrebassiste Élodie Peudepièce. L’ensemble qui a bénéficié de nombreuses résidences produit toujours du folk blues d’inspiration américaine, même s’il semble s’éloigner des racines un peu sèches pour s’autoriser des arrangements lorgnant vers le rock ou le jazz. Le groupe appelle d’ailleurs ça le « folk alternatif ».
Il faut se noter également le passage à l’Espace Django de Pixvae, une formation à la croisée du currulao, la musique traditionnelle afro-colombienne, et l’électro et le rock lyonnais. Alors oui, c’est encore un groupe qui mêle une tradition du Sud à des arrangements occidentaux mais l’ensemble fonctionne grâce à leur souci constant de rester aussi proche que possible de l’énergie du currulao.
Dans la salle, l’effet cathartique et enivrant est garanti et c’est pourquoi c’est le groupe strasbourgeois Turbo Gumzi qui est chargé de lancer la soirée, et ce sera assez parfait puisqu’eux aussi hybrident les sonorités orientales et occidentales, mais en tendant vers une sorte de hip hop electro ambient.
Le festival Décibulles en a marre de voir les gens qu’au soleil de juillet. L’association organise donc à Villé un festival de plus d’une semaine, du 11 au 20 octobre, appelé Vallée Vagabonde. Au programme un spectacle jeune public, une soirée jeux, une boum pour enfants, un roller-disco et deux soirées de concerts les vendredi 18 et samedi 19 octobre, avec quatre groupes conçus pour faire la fête.
En partenariat avec le Maillon, le théâtre TJP invite Aurélia Thierrée à présenter sa création, Bells and Spells, un spectacle à mi-chemin entre le cirque, le cabaret et la danse dans un univers qui rappelle les Années folles, où les objets décident de mener leur propre vie.

Du 15 au 19 octobre, le Festival du film de l’Est occupe les cinémas Star et le Cosmos avec une programmation de courts et de longs métrages, de fiction ou documentaires, tous produits dans la région Grand Est et qui s’affronteront lors de deux compétitions. L’équipe du festival a reçu 170 films et a sélectionné 26 courts-métrages et 11 documentaires. Au programme des histoires autour de Motoco, la plateforme accueillant des artistes à Mulhouse, sur l’euthanasie, sur l’exil, sur l’isolement et La Déposition, un film de Claudia Marchal sur des agressions sexuelles dans l’Église dans le Haut-Rhin dont Rue89 Strasbourg vous reparlera prochainement.
Du jeudi 24 au samedi 26 octobre, le label October Tone organise son festival, sobrement appelé les October Tone Parties (OTP), avec une sélection des groupes qu’il accompagne et de ce qu’il estime de meilleur dans l’univers de la musique indépendante. La soirée de jeudi à la Péniche mécanique est un bouquet de musique électro, avec deux valeurs sûres du label, l’inclassable KG et l’indémodable Rachid Bowie, aka Atef Aouadhi, le fondateur d’October Tone himself. Mais la soirée fait une place à Hassan K, une signature lilloise sur label, qui mêle dans un joyeux gloubiboulga la guitare tonique, le synthé old-school et la musique tradi iranienne. En fin de soirée, c’est le trio guimauve-festif PPJ (Paula, Povoa et Jorge), qui ambiancera le dancefloor avec des boum-boums calibrés sur 120 bpm et des propos langoureux en portugais.
Au Molodoï vendredi, October Tone aligne Tioklu, BBCC et Amor Blitz que les habitués du label connaissent bien, mais il faut en profiter pour découvrir la magnétique Championne, qui vient de sortir trois titres pur-rock tous d’une étonnante maturité pour un premier mini-album.
Les amateurs de guitares qui crachent et de batterie qui tape doivent aussi s’intéresser aux messins post-punk d’Holy Hour, également au programme de cette soirée extrêmement riche.
La soirée du samedi sera beaucoup plus planante, avec notamment César Palace, un solo de batterie nappé de boucles électro, Zombie Zombie, une sorte de dark wave un brin surannée, et les trips de guitares aux effets multiples des Belges de Newmoon.
François Ruffin, le remuant député qui a quitté La France Insoumise, revient sur les écrans avec Au Boulot !, un nouveau film politique dans la lignée de Debout les femmes, qui mettait en exergue les métiers d’aide à la personne avec le concours d’un député macroniste, Bruno Bonnell. Cette fois-ci, la France d’en haut est représentée par l’avocate Sarah Saldmann, qui estime qu’on vit bien avec le Smic et que les salariés abusent des arrêts maladie. François Ruffin l’a emmenée faire un tour à la rencontre de la France et il sera à Strasbourg pour présenter le film.

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Une intersyndicale appelle à la grève mardi 1er octobre pour demander l’abrogation de la réforme des retraites, pour la défense des services publics et l’augmentation des salaires avec le SMIC à 1 600 euros. Une manifestation est prévue à Strasbourg.
« C’est une mobilisation qui concerne tout le monde, le public et le privé », lance Laurent Feisthauer, secrétaire général de la CGT du Bas-Rhin. Avec les syndicats FSU, la CNT, Solidaires et des syndicats étudiants, il appelle à la grève mardi 1er octobre. Pour cette rentrée sociale, l’intersyndicale demande notamment l’abrogation de la réforme des retraites repoussant l’âge légal de départ à 64 ans. « C’est une très grosse demande des travailleurs », ajoute Laurent Feisthauer. La lutte contre cette réforme avait fait l’objet d’une mobilisation historique à Strasbourg comme dans le reste de la France début 2023. « On aimerait arriver, à terme, à la retraite à 60 ans », explique le cégétiste.
Les organisations demandent aussi une hausse des salaires pour rattraper l’inflation, et le SMIC à 1 600 euros nets. « Les négociations annuelles obligatoires commencent à arriver, c’est le moment de mettre la pression. On sent bien que les entreprises ne veulent pas monter les salaires à la hauteur de l’inflation », estime Laurent Feisthauer.
Le dernier axe de la mobilisation concerne les services publics. « Le nouveau gouvernement prévoit de soumettre au parlement un budget d’austérité, dont les services publics, leurs personnels ainsi que les usagers et usagères seront les premières victimes. Un projet en totale opposition avec la volonté exprimée par les Françaises et les Français dans les urnes », dénonce la FSU.
La composante « 1er degré » de ce syndicat enseignant (FSU Snuipp) détaille ses demandes dans un communiqué :
« Assurer les remplacements, abaisser les effectifs d’élèves (pas plus de 22 par classe), garantir une inclusion réussie, par des moyens suffisants pour les classes ordinaires (postes d’AESH, matériel adapté…) et des places nécessaires en établissements spécialisés permettant le respect des notifications MDPH… »
Beaucoup des revendications de la mobilisation du 1er octobre sont des points du programme du Nouveau front populaire. « C’est vrai qu’on se rejoint sur des repères revendicatifs », constate Laurent Feisthauer. Malgré le gouvernement de droite nommé par Emmanuel Macron, certains éléments semblent pouvoir trouver une majorité à l’Assemblée nationale ces prochains mois, en particulier l’abrogation de la réforme des retraites.

Les urgences des hôpitaux de Strasbourg, de Mulhouse et de Colmar ont connu une forte saturation durant l’été 2024. Des soignants racontent leurs conditions de travail continuellement dégradées, et leur exaspération face à l’absence de solution.
Des lits d’hôpital alignés dans un immense hangar inutilisé. Des malades qui se plaignent de la chaleur étouffante ou de l’interminable attente avant leur prise en charge. Nous ne sommes pas de retour en 2021 en pleine pandémie de Covid-19, mais bien à l’été 2024 aux urgences de l’hôpital de Colmar. « C’était le 1er septembre, sans doute notre pire week-end, se remémore Éric Thibaud, médecin urgentiste et chef de service aux urgences de Colmar. On avait 50 patients à la fois alors que le service peut en compter 35 ».
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Ces informations ne peuvent être obtenues que par un travail de terrain et des relations de confiance que nos journalistes entretiennent avec des membres du personnel soignant.
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Dans un communiqué jeudi 26 septembre, la Ville de Strasbourg annonce une grève des cantines dans les écoles primaires et maternelles, le 1er octobre 2024.
Un préavis de grève a été déposé et concerne l’ensemble des personnels éducatifs, mardi 1er octobre. Dans un communiqué jeudi 26 septembre, la Ville de Strasbourg précise que les cantines seront fermées ce jour-là.
Elle indique qu’aucune démarche n’est à effectuer par les parents pour l’annulation des réservations de cantine. Cependant, les enfants devront être cherchés sur la pause méridienne (de midi à 14h) et à la sortie de l’école, à 16h30. En principe, les accueils périscolaires ne seront pas tous assurés, même si des dispositifs pourront être mis en place. Les renseignements spécifiques seront affichés à l’entrée des écoles.
Pour les temps d’école, un service minimum d’accueil sera assuré entre 8h30 et midi, puis de 14h à 16h30, dans les écoles suivantes :
Les parents doivent vérifier auprès des directions des écoles si le maître ou la maîtresse de son enfant est en grève et si 25% des enseignants sont en grève dans l’école. Le cas échéant, les parents doivent inscrire leur enfant dans l’école du service minimum d’accueil.
Mercredi 25 septembre, France 3 Alsace relayait l’appel à candidature pour les postes de vacataires encadrant les cantines de la Ville. 170 personnes doivent être recrutées « rapidement » pour accompagner les enfants sur la pause de midi.
Les encadrants titulaires ne sont pas assez pour assurer les repas les 13 000 enfants qui mangent dans les cantines de la Ville, précise l’article. Aucune compétence n’est requise pour postuler à cet emploi, rémunéré 12,82 euros bruts de l’heure.

La Ville de Strasbourg a précisé le calendrier des travaux du contournement cyclable du centre-ville, mercredi 25 septembre. Certaines opérations derrière l’Opéra viseront surtout à restreindre la circulation automobile et devraient être finies début 2025. Un chantier plus conséquent commencera en novembre 2024, rue des Orphelins.
« On a presque bouclé la boucle. » Mercredi 25 septembre, Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge de la politique cyclable et du plan piéton, introduit la réunion publique présentant l’avancement du projet de contournement de la Grande Île. Ce « Ring vélo-piétons » est une promesse de la municipalité écologiste. « Le centre-ville est un point de tension entre les piétons et les cyclistes, donc le ring est vraiment une nécessité pour nous », poursuit-il.
Au total, 3,9 kilomètres de voies sécurisées pour les vélos seront disponibles fin 2026. Ils ont été élaborés, selon la collectivité, à la suite d’une concertation impliquant notamment 900 questionnaires complétés par des habitants et habitantes.

Certains aménagements existent déjà, comme la piste cyclable passant devant la manufacture des Tabacs, rue de la Krutenau. Mais d’autres vont être initiés à partir de novembre. Des opérations vont commencer en novembre du secteur de la Poste et de l’Opéra, jusqu’au lycée des Pontonniers. Au final, les quais Schoepflin, Lezay-Marnesia et Saint-Étienne seront presque entièrement fermés à la circulation automobile, mis à part des accès pour les riverains et les camions poubelles.



« Ce sont de petites opérations légères, sur la signalisation par exemple, mais il n’y aura pas de démolition de voirie », précise Colette Leygnac, cheffe du service de l’aménagement et de l’espace public. Ces tronçons du ring vélo seront donc prêts assez rapidement, théoriquement début 2025, sauf le quai Schoepflin, où l’agrandissement du trottoir demandera plus de temps et devrait se terminer au printemps 2025. « Le ring, c’est aussi une réflexion pour donner de l’espace aux piétons », assure Sophie Dupressoir, conseillère municipale en charge de la ville cyclable et marchable.
Parallèlement, en novembre, de plus longues opérations vont débuter près de la place d’Austerlitz. Elles commenceront par des opérations sur les réseaux souterrains de la rue des Orphelins. À terme, en novembre 2025, une piste cyclable en site propre bordera la place d’Austerlitz avant d’emprunter la rue des Orphelins pour aller jusqu’au quai Saint-Étienne.


Une amélioration du réseau attendue des habitants ne pourra finalement pas se faire : le lissage de la voie du Ponts couvert, en face des vrais Ponts couverts. Le rabotage des pavés sortants est interdit par les architectes des bâtiments de France, parce que le site est protégé. La Ville a donc construit un tracé alternatif passant par le pont des Frères Matthis, avec une piste cyclable en site propre. Par ailleurs, d’autres aménagements, aux alentours de Faubourg national ou de l’Hôpital civil, sont encore en réflexion.


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