Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Vanessa poursuit sa grève de la faim : « Le recteur peut trouver une solution »

Vanessa poursuit sa grève de la faim : « Le recteur peut trouver une solution »
Après huit jours de grève de la faim, Vanessa reste déterminée à poursuivre son combat.

Son corps l’enjoint à mettre fin à sa grève de la faim. Mais Vanessa poursuit le combat. Suite à une rencontre avec le recteur Olivier Klein, la professeure des écoles maintient la pression sur le rectorat.

« Je faisais 57 kilos. Maintenant j’en fais 52,5. » Huit jours après avoir entamé sa grève de la faim, Vanessa sent son corps qui proteste : « J’ai mal au ventre. Je ressens plus les battements de mon cœur. Je sens mon corps qui me dit de m’arrêter. » Mais la professeure des écoles reste déterminée, ce mardi 4 novembre. La veille au soir, le recteur de l’académie de Strasbourg Olivier Klein l’a reçue. Elle en est sortie « encore plus combative » : « Il m’a proposé la même chose : un poste en tant que contractuelle ou un travail dans l’administration. » Aucune solution pour la jeune femme de 25 ans. Après avoir obtenu une place en liste complémentaire au concours des professeurs des écoles, Vanessa ne peut se résoudre à prendre un autre poste que le métier de ses rêves. Pas question non plus d’accepter la précarité du statut de contractuelle.

« Le recteur peut trouver une solution »

« Heureusement, mon meilleur ami me soutient au quotidien », raconte la professeure, assise depuis le lundi 27 octobre devant l’entrée du rectorat de Strasbourg. Quand elle rentre chez elle, chaque soir, Vanessa n’a plus la force de rien. Cet ami était aussi présent lors de la réunion avec le recteur et un responsable du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC) : « La réunion a surtout tourné autour du pot, juge-t-elle, le recteur m’a répété trois fois qu’il est humain. Mais il n’a rien proposé de nouveau. Pour moi, il peut trouver une solution. »

Le visage de Vanessa est plus pâle que la semaine précédente. Difficile de ne pas s’inquiéter pour elle. La professeure n’est pas suivie par un médecin. Face à cette grève de la faim qui continue, quelle sera l’issue de cette mobilisation ? Vanessa répond, avec le même calme et une détermination intacte :

« Le rectorat peut décider d’embaucher les professeurs sur la liste complémentaire. Il peut même le faire et réduire le nombre de personnes sur liste complémentaire l’année prochaine. Il peut nous proposer de reporter notre stage à l’année scolaire prochaine. Il peut nous promettre de changer la gestion de la liste complémentaire l’année prochaine… »

Rejet par le juge administratif

Dans la matinée du mardi 4 novembre, Vanessa a reçu une mauvaise nouvelle du tribunal administratif de Strasbourg. Saisie en urgence, l’institution a rejeté la procédure initiée par le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen). Ce dernier voulait enjoindre le rectorat de Strasbourg à recruter les professeurs sur liste complémentaire. Comme l’indique un communiqué du tribunal administratif :

« Le juge des référés a notamment rappelé que le processus de recrutement des professeurs des écoles contractuels était toujours en cours et pouvait permettre à la requérante d’exercer un emploi en rapport avec ses qualifications, et que son choix personnel de débuter une grève de la faim ne justifiait pas, en lui-même, une intervention du juge des référés. »

Soutien du député Emmanuel Fernandes

Côté politique, le député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes (La France insoumise), a enjoint le recteur à titulariser les professeurs des écoles sur liste complémentaire :

« Comment, dans un contexte de crise du recrutement et de démissions croissantes dans la profession d’enseignant, est-il possible de se priver de professionnels formés, compétents, immédiatement disponibles et qui n’attendent que de commencer à transmettre le savoir ? Il apparaît irresponsable de se priver de ces professionnels pour privilégier le recours massif aux contractuels, avec une simple vision budgétaire de court-terme. »

Vanessa espère que le rectorat trouvera une solution « dans la semaine ». Si ce n’est pas le cas, elle attend impatiemment une mobilisation devant l’académie de Strasbourg. En préparation du côté du Snapen, la manifestation devrait avoir lieu dans la journée du mercredi 12 novembre. La professeure espère qu’elle tiendra sa grève de la faim jusque-là. « Certains ont tenu plus de 45 jours », croit savoir Vanessa.

Budget, petite enfance… Les principaux points votés au conseil municipal 

Budget, petite enfance… Les principaux points votés au conseil municipal 
Conseil municipal de Strasbourg.

À cinq mois des élections, le conseil municipal de Strasbourg a tenu, lundi 3 novembre, son débat d’orientations budgétaires pour 2026. Et d’autres points ont été votés, sur la petite enfance ou la coopération avec Kharkiv pour la reconstruction de la ville.

Pour la majorité écologiste, le débat d’orientations budgétaires est l’occasion de défendre son bilan avant les municipales. Lors de ce conseil municipal du lundi 3 novembre, Jeanne Barseghian (Les Écologistes) met en avant un mandat marqué par de « multiples crises » : pandémie, guerre en Ukraine, explosion des coûts énergétiques. En préambule, la maire pose le cadre : le débat est avancé pour tenir compte de l’échéance électorale, alors même que la municipalité ne dispose pas encore de loi de finances. « C’est un contexte difficile », précise-t-elle, avant de détailler les priorités guidant le budget 2026 : répondre à l’urgence sociale et climatique, garantir le service public – notamment la petite enfance – et adapter les écoles aux épisodes de canicule.

Son premier adjoint, Syamak Agha Babaei, défend un budget qu’il qualifie de « soutenable », malgré un emprunt de 75 millions d’euros prévu en 2025, et souligne la nécessité d’investir pour transformer la ville. Face à lui, les oppositions ne retiennent pas leurs critiques. Jean-Philippe Maurer (Les Républicains) juge cette politique budgétaire irresponsable : « Maîtriser, pour vous, c’est amplifier les endettements. (…) Avec un désendettement de 12 années, vous flirtez avec les lignes rouges budgétaires. »

L’opposition dénonce des « gaspillages »

Pierre Jakubowicz (Horizons), candidat aux municipales, dénonce « des millions d’euros gâchés dans [les études pour le] tram Nord » et qualifie la dette de « brutalité » : « Strasbourg n’aura jamais autant manqué de cap, de vision et d’ambition. » Caroline Barrière (PS) évoque « un gaspillage de l’argent public » et « la disparition du bouclier écologique et social », tandis que Jean-Philippe Vetter (LR), lui aussi candidat aux prochaines élections, pointe une augmentation de 87 % de la dette strasbourgeoise, quand d’autres communes voient la leur diminuer.

Après près de quatre heures de débats, le conseil prend toutefois acte du débat d’orientations budgétaires. Les discussions se poursuivront le 8 décembre, lors du prochain conseil, où le budget final du mandat sera présenté et soumis au vote.

Renforcer la petite enfance

Au-delà du débat budgétaire, la petite enfance occupe une place importante dans la séance. La Ville et la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) déploient le nouveau contrat départemental 2025-2027, qui prévoit le financement de postes de sages-femmes et de puéricultrices, ainsi qu’une rallonge municipale de 183 000 euros par an pour créer un second poste d’éducateur à la parentalité.

Le conseil valide également la création d’une micro-crèche privée, la Maison Verte, à Strasbourg. Face aux interrogations de l’opposition sur la montée de l’offre privée, la maire rappelle que l’objectif premier reste de « renforcer le service public de la petite enfance ». Sur le mandat, 200 nouvelles places sont prévues dans le public, dont la moitié déjà opérationnelle, selon elle. Le vote se solde par 48 voix pour et 6 abstentions.

Dans la même veine, l’attribution de subventions supplémentaires pour la petite enfance, suscite, elle, un débat un peu plus animé. Céline Geissmann (PS) interroge : « Que faisons-nous au-delà du conjoncturel pour traiter durablement le problème ? » Marina Lafay défend l’action de la Ville : « Jamais un effort aussi conséquent n’a été réalisé sur ce mandat, notamment en termes financiers », et détaille les leviers mis en place, des discussions avec la Caf pour organiser au mieux le système, à l’audit du modèle économique, en passant par le diagnostic à l’échelle de l’Eurométropole et l’amélioration du remplissage des crèches.

Syamak Agha Babaei, premier adjoint, poursuit et rappelle que le système de la petite enfance a volé en éclat avec l’évolution des modes de vie et qu’il a fallu réévaluer les besoins, d’où les ajustements financiers en cours. Comme partout, les parents gardent de moins en moins leurs enfants. La demande a donc beaucoup augmenté. Jeanne Barseghian conclut : « Le système est à bout de souffle. Nous demandons à l’État d’ouvrir un grand débat national sur la petite enfance. » Le point est adopté à l’unanimité.

Projets urbains et partenariats

Plusieurs délibérations portent sur l’urbanisme et les politiques sociales. La reconversion de la Plaine Élan au Neuhof est par exemple validée, avec la création d’un parc urbain et l’ouverture d’un accès à la réserve naturelle, tandis que le partenariat avec « Réhabiter » pour l’habitat participatif est renouvelé.

Une convention de partenariat avec la ville ukrainienne de Kharkiv pour accompagner la reconstruction de la ville après la guerre est également votée. L’accord prévoit un soutien à l’éducation, à la culture et à l’économie locale, avec une attention particulière portée aux jeunes et aux projets culturels. Le conseil approuve ensuite un projet de coopération féministe avec Vanadzor, en Arménie, pour promouvoir l’égalité femmes-hommes dans la diplomatie et la médiation.

Enfin, trois candidats aux élections municipales de 2026 posent des questions d’actualité. Pierre Jakubowicz (Horizons) défend son projet de résolution pour soutenir artisans et commerçants, Jean-Philippe Vetter (LR) s’inquiète de la sécurité dans les musées après le vol spectaculaire au Louvre et du sort des étudiants, tandis que Catherine Trautmann (PS) s’intéresse au projet immobilier de l’ancien hôtel Mercure, place de Bordeaux. Une manière, pour chacun, de marquer sa présence dans la course à la mairie.



Incinérateur de Strasbourg : les écologistes laissent un dossier toxique pour le prochain mandat

Incinérateur de Strasbourg : les écologistes laissent un dossier toxique pour le prochain mandat
L’unité de valorisation énergétique de Strasbourg.

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Au conseil municipal, soutien aux assos, budget et projets énergétiques

Au conseil municipal, soutien aux assos, budget et projets énergétiques
La salle du conseil municipal.

Une grande partie du conseil municipal de novembre doit être consacrée à l’octroi de subventions aux associations. Faute de nouveaux projets à l’ordre du jour, le débat d’orientation budgétaire sera l’occasion pour les élus de revenir sur les investissements engagés par la municipalité.

À mesure que l’échéance électorale se rapproche, le nombre de délibération diminue. Le conseil municipal du lundi 3 novembre ne déroge pas à la règle, avec 47 points inscrits à l’ordre du jour. Il devrait pourtant retenir l’attention du tissu associatif strasbourgeois. Au programme, la poursuite de l’aide financière accordée par la collectivité à de nombreuses structures, tantôt du champ social, tantôt culturel ou sportif, et l’attribution de nouvelles aides.

Après avoir traité des affaires générales, les points 12 à 25 du conseil seront consacrés aux solidarités, à l’éducation, l’enfance et la santé. Une liste de subventions en faveur de la jeunesse et de l’éducation populaire sera mise au vote avec, pêle-mêle, le versement de 15 000 € à l’association Jeunesses et promesse pour financer le nouvel accueil collectif de mineurs, ou l’allocation de 10 000 € à l’association Cité Ungemach pour soutenir ses projets culturels et éducatifs. 

Soutien à une vingtaine de crèches

Agissant au nom du département et de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) dans les domaines de la protection maternelle et infantile (PMI) et l’action sociale, le conseil municipal doit voter le nouveau contrat 2025-2027. Cette convention prévoit le versement d’une enveloppe annuelle par la CeA pour financer des postes de sages-femmes ou de puéricultrices. Le conseil municipal aura aussi à se prononcer sur la rallonge de 183 000 € par an proposée par la Ville pour soutenir les effectifs et créer un second poste d’éducateur à la parentalité.

Également mises au vote le lundi 3 novembre : l’approbation du projet de micro-crèche à Montagne Verte, des délégations de service public en faveur de la petite enfance au Neuhof et dans le secteur du Port-du-Rhin. Des subventions complémentaires pour une vingtaine d’autres crèches en difficulté seront également soumises au conseil.

Baisse de la capacité d’autofinancement

Le conseil municipal doit également revenir sur les choix budgétaires opérés par la Ville en 2025. Un bilan qui devrait occuper une partie significative de la séance. Sera notamment évoquée la baisse d’environ 3 millions d’euros de capacité d’autofinancement de la Ville par rapport à 2024. Une chute qui s’explique principalement par la hausse progressive des cotisations patronales à la caisse de retraite des agents territoriaux, décidée par la loi de finances de février 2025.

Viendront ensuite les orientations pour 2026, soumises au vote du budget primitif en décembre. Point notable, malgré un contexte peu favorable aux finances locales, l’année 2026 ne devrait pas connaître de hausse d’impôts.

Transition énergétique

En fin de cycle électoral, difficile de faire machine arrière sur les investissements. La collectivité s’est ainsi engagée sur divers projets liés à la transition écologique, avec notamment la mobilisation de fonds de soutien aux énergies renouvelables. Une demande de permis de construire a ainsi été déposée pour le développement, par l’Eurométropole, de Sunn’Sett. À Reichstett, le projet de parc solaire prévoit la production de 7,3 gigawattheure (GWh) par an, soit l’équivalent de 15 % de la consommation électrique totale de cette commune bas-rhinoise. Des études sur le développement de la micro-hydroélectricité avec la remise en état d’anciens barrages sont également annoncées pour 2026.

Par une question orale, Catherine Trautmann invitera Jeanne Barseghian à revenir sur le projet immobilier de l’ancien hôtel Mercure, situé Place de Bordeaux. L’ancienne maire socialiste à nouveau candidate pour 2026 accuse « une densification inacceptable pour les habitants et pénalisante pour le quartier ». Elle juge le projet incompatible avec les engagements en faveur de l’environnement de la majorité municipale.

Le candidat Les Républicains aux élections municipales Jean-Philippe Vetter a quant à lui déposé deux questions. La première porte sur la sécurité des musées de Strasbourg, dans le contexte du cambriolage du Louvre qui a montré les défaillances en matière de sécurité des musées français. La seconde interroge la maire sur la précarité des étudiants strasbourgeois et réclame des « actions d’ampleur » pour les soutenir.


Au CEAAC, une exposition féministe par des militantes actuelles et des années 70

Au CEAAC, une exposition féministe par des militantes actuelles et des années 70
Exposition Hope for Change, au CEAAC à Strasbourg.

Entre octobre 2025 et mars 2026, le Centre européen d’actions artistiques contemporaines (CEAAC) accueille une exposition mêlant des créations datées des années 70, du collectif féministe Hackney Flashers, avec les œuvres de trois artistes-chercheuses contemporaines.

L’exposition Hope for Change (Espoir de changement) emmène dans les années 70, plus particulièrement à Londres, dans le quartier de Hackney. C’est ici qu’un groupe de neuf femmes s’est réuni pour former un collectif appelé Hackney Flashers (exhibitionnistes de Hackney). An Dekker, Sally Greenhill, Liz Heron, Gerda Jäger, Michael Ann Mullen, Maggie Murray, Christine Roche, Jo Spence et Julia Vellacott, sont des femmes issues de la classe populaire anglaise. Elles proposent des visuels (photos, montages, dessins…) percutants avec toujours un message militant sur la vie quotidienne des femmes à cette époque. 

Camille Richert, la commissaire, a choisi de mettre face à face des productions de ce collectif avec les œuvres contemporaines d’artistes féministes actuelles : Claude Dugit-Gros, Julie Luzoir et Pascaline Morincôme. Elles sont également artistes associées de cette exposition, à découvrir au Centre européen d’actions artistiques contemporaines (CEAAC) de octobre 2025 à janvier 2026.

Vue générale de l’exposition Hope for Change au CEAAC – Premier étage.Photo : Emma Mathieu

Pensée comme un dialogue entre générations de matrones et non une rétrospective historique, l’exposition se déploie sur les deux étages du CEAAC, qui invitent à une double immersion. La première, au rez-de-chaussé, renvoie aux activités effectuées en dehors du foyer par les femmes. La deuxième, à l’étage, convoque les activités et tâches domestiques réservées aux mères de famille dans la sphère privée.

Double-journée

Des slogans noirs sur les murs, tels que « Changer les couches, moucher les nez », viennent sillonner le parcours du visiteur. Entre 1974 et 1980, le collectif d’artistes a accompli trois séries nommées : Women and Work (Les femmes et le travail,1975), Who’s Holding the Baby? (Qui tient le bébé?, 1978) et Domestic Labour and Visual Representation (Travail domestique et représentation visuelle, 1980). Le parti pris était de croiser les techniques et les médiums pour constituer une création pluridisciplinaire capable de toucher un large public, en particulier celui de la classe moyenne londonienne.

Les thèmes abordés sont divers, cependant il est souvent question de la double-journée des femmes. En plus de leurs heures de travail à l’extérieur, les femmes, contrairement aux hommes, continuent de travailler à la maison. Deux activités exigeantes qui limitent les femmes à un espace restreint entre leurs responsabilités familiales et professionnelles, sans leur laisser de temps pour des activités de loisir. En passant de la question des gardes d’enfants, des salaires, des droits sociaux, du patriarcat et de ses stéréotypes, les thèmes évoqués par les œuvres sont toujours d’actualité.

Agitprop féministe

Les luttes féministes passent par des hauts et des bas, que l’on ressent par les ruptures générationnelles.  Les seuils se font ressentir, marqués par les ruptures générationnelles. On peut définir quatre grandes vagues féministes au fil de l’histoire et depuis les années 1930. L’exposition montre la deuxième vague, celle des années 70, mais entend aussi montrer le début d’une cinquième vague, contemporaine, dédiée aux luttes pour une meilleure inclusion de toutes les communautés. Les œuvres des trois artistes actuelles exposées reflètent ces questionnements, tout en faisant des liens avec les luttes passées. 

Slogans inscrits sur des banderoles textiles, bandes dessinées à l’encre noir sur les murs, dessins grand format réalisés aux crayons de couleur au sol… Ce que ces artistes ont en commun d’utiliser des supports accessibles et économiques. Aucune de leurs œuvres n’est signée. Les Hackney Flashers avaient bien conscience, de porter des messages subversifs. Elles ne considéraient pas non plus leur travail comme des œuvres d’art destinées à être exposées dans des musées. Elles considéraient leur travail comme de l’agitprop, une pratique qui peut parfois se situer à la frontière entre propagande et art.

L’exposition cherche d’ailleurs directement à mobiliser le public. Des ateliers collaboratifs permettent de se mettre soi même à la création, avant de les afficher dans la rue. Pour participer vraiment à la nouvelle vague des revendications féministes.

Des étudiantes accrochent leur création à la fin d’un atelier, sur les murs de la Manufacture des tabacs.Photo : HEAR / Atelier de communication graphique / Master Graphic Languages, 2025

Visés par la haine contre les personnes LGBT, Mass, Marcelo et Enzo ont trouvé le Refuge

Visés par la haine contre les personnes LGBT, Mass, Marcelo et Enzo ont trouvé le Refuge
De gauche à droite : Enzo, Marcello et Mass, trois résidents du Refuge à Strasbourg.

Depuis 2003, Le Refuge héberge et accompagne des jeunes victimes de rejet familial ou de discrimination en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. À Strasbourg, l’antenne régionale dispose d’une vingtaine de places d’hébergement et accueille un public de plus en plus précaire.

La douceur d’un salon ordinaire. Ce mardi soir d’octobre, ils sont une dizaine de jeunes à discuter tranquillement dans le coin cosy de l’accueil de jour du Refuge, situé quai de Paris. Installés sur les canapés ou autour de la grande table, certains pianotent distraitement sur leurs smartphones ou scrutent la pile de jeux vidéos posés à côté de la console et de l’immense télé. Bénévole au sein de l’association, Néphéline Nehlig tente de distinguer les retardataires des absents avant de lancer les festivités. « Ce soir, c’est atelier pizza ! », explique-t-elle.

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Candidat à la mairie de Sélestat, Édouard Faller louait des appartements insalubres

Candidat à la mairie de Sélestat, Édouard Faller louait des appartements insalubres
Édouard Faller, candidat aux élections municipales de 2026 à Sélestat.

L’entrepreneur Édouard Faller se présente aux élections municipales à Sélestat en 2026. Fin 2024, l’État a ordonné que ses locataires quittent l’une de ses propriétés après avoir constaté de multiples troubles présentant un danger imminent.

Dans une rue pavée et parsemée de bacs à fleurs, des maisons anciennes forment un décor propret. La partie historique de Barr, petite ville de la route des vins, c’est un peu l’image d’Épinal de l’Alsace. Soudain, un immeuble dénote malgré ses colombages traditionnels. « Zone dangereuse, stop, accès interdit », peut-on lire sur la porte d’entrée cadenassée. Une barrière bloque le passage, et des étais métalliques maintiennent une partie du premier étage.

Une maison détonne au cœur de Barr.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg
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Derrière le spectacle Luminiscence dans la cathédrale, l’ombre de Pierre-Edouard Stérin

Derrière le spectacle Luminiscence dans la cathédrale, l’ombre de Pierre-Edouard Stérin
Depuis le 29 août et jusqu’au 22 novembre, la nef de la cathédrale de Strasbourg accueille le spectacle Luminiscence.

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Classée sans suite, l’affaire Polesi ravive les critiques de la maire de Strasbourg

Classée sans suite, l’affaire Polesi ravive les critiques de la maire de Strasbourg
La gestion de l’affaire Hervé Polesi par la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (Les Écologistes) suscite des critiques, même dans son propre camp.

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La Collectivité d’Alsace remet en question l’accompagnement de personnes atteintes de troubles psychiques

La Collectivité d’Alsace remet en question l’accompagnement de personnes atteintes de troubles psychiques
Deux résidences pour personnes atteintes de troubles psychiques gérées par l’association Entraide le Relais pourraient perdre leurs subventions du Département en 2026.

L’association Entraide le Relais craint la suspension de subventions pour des dispositifs de logement de personnes atteintes de troubles psychiques. La Collectivité européenne d’Alsace assure de son côté que la décision n’est pas encore entérinée.

« On nous enlève une subvention qui est liée au travail qu’on fait sans être venu voir comment on le fait. On ne se sent pas considérés », témoigne Tiffanie Albert, une pointe de dépit dans la voix. Au mois de mars, la cheffe de service à l’association Entraide le Relais a appris que deux des résidences dont elle s’occupe risquaient de perdre leurs financements de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) en 2026.

Installées à Brumath, L’Élan et La Rose des vents accueillent respectivement 21 et 25 personnes atteintes de troubles psychiques ou en difficulté sociale. Dans un cadre de vie semi-collectif, les résidents disposent de leur propre appartement et bénéficient de l’accompagnement quotidien de travailleurs sociaux. Le dispositif vise à les accompagner dans leur projet de vie et vers l’autonomie. « La subvention qu’on va nous retirer finance l’accompagnement social, si on nous enlève ces moyens-là, comment va-t-on le maintenir ? », ajoute la cheffe de service.

La résidence l’Élan à Brumath, où 21 personnes atteintes de troubles psychiques sont logées.Photo : Document remis

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Cérémonie pour les « 32 morts de la rue en un an » dans le Bas-Rhin samedi 1er novembre

Cérémonie pour les « 32 morts de la rue en un an » dans le Bas-Rhin samedi 1er novembre
Dans la rue, la santé peut se dégrader très vite.

Comme chaque année, l’association Grains de sable organise une cérémonie d’hommage aux morts de la rue ce samedi 1er novembre, à l’Église Saint-Pierre-le-Vieux. Depuis le 1er novembre 2024, 32 personnes sans-domicile-fixe sont décédées, dont la quasi-totalité à Strasbourg.

En juin dernier, nous racontions le destin tragique de Spartaki, décédé dans sa tente à 52 ans. En l’absence de logement, son état s’était peu à peu dégradé. Son histoire se mêle à celle des dizaines de personnes sans-domicile-fixe qui meurent prématurément chaque année à Strasbourg. Ce samedi 1er novembre, pour la Toussaint, l’association Grains de sable et le collectif des morts de la rue Alsace organisent une cérémonie pour rendre hommage à ces sans-abris qui ont perdu la vie depuis le 1er novembre 2024.

« Il s’agit de 32 personnes, 7 femmes, 1 enfant et 24 hommes adultes », commente sobrement Guillaume Keller-Ruscher, secrétaire général de l’association Grains de sable. La commémoration débutera à 12h, dans la cour de l’Église Saint-Pierre-Le-Vieux. André, 70 ans, Mariami, 27 ans, Roxanne, 35 ans… Ce moment permettra de mettre des visages derrière ces tristes chiffres. « Nous parlerons de certaines de ces personnes, poursuit Guillaume Keller-Ruscher. La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian sera présente et fera un discours. Des prises de parole seront possibles. »

Après de bons résultats à Sélestat, la gauche unie vise la victoire aux municipales

Après de bons résultats à Sélestat, la gauche unie vise la victoire aux municipales
La gauche est unie et bien investie à Sélestat.

Tous les partis de gauche et des citoyens non encartés débutent une grande campagne avant les municipales de 2026 à Sélestat. Ils estiment la victoire possible vu les résultats des élections législatives de 2024.

En dehors de Strasbourg, la gauche a traditionnellement du mal en Alsace. Sa victoire aux élections municipales de 2026 n’est pourtant pas impossible à Sélestat. Après un règne sans partage du maire Les Républicains Marcel Bauer depuis 2001, une telle issue serait un évènement. Encore faut il rappeler que le maire de droite avait succédé à un exécutif socialiste, élu en 1989 et 1995, ce qui faisait de Sélestat la troisième grande commune alsacienne de gauche à l’époque, avec Strasbourg et Mulhouse.

En 2024 : « Ça s’est joué à 600 voix »

« Il y a eu une vraie dynamique aux dernières législatives », se souvient Caroline Reys (Les Écologistes), tête de liste de l’union de la gauche nommée Réinventer Sélestat ensemble. Au premier tour, le Nouveau front populaire avait recueilli 26,6% des suffrages, soit 2 289 voix. C’est encore loin d’être gagné puisque le macroniste Charles Sitzenstuhl et le candidat RN Thomas Esteve étaient devant avec respectivement 2 881 et 2 692 bulletins.

« Ça s’est joué à 600 voix, constate Caroline Reys. Ce résultat n’a pas quitté notre esprit depuis un an. » D’autant plus que l’extrême droite s’en sort globalement moins bien aux élections municipales. Face à une gauche unie, quatre autres candidats se sont déclarés, l’agriculteur Denis Digel, le commerçant et viticulteur Édouard Faller, l’entrepreneur Patrice Armusieaux, tous les trois sans étiquette, et Thomas Esteve pour le Rassemblement national.

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En grève de la faim, Vanessa se bat « pour la dignité des enseignants »

En grève de la faim, Vanessa se bat « pour la dignité des enseignants »
Mardi 28 octobre, Vanessa Koehler a entamé une grève de la faim pour dénoncer le traitement fait aux personnes inscrites sur la liste complémentaire du concours de recrutement des professeurs des écoles.

Mardi 28 octobre, Vanessa a entamé une grève de la faim devant le rectorat de Strasbourg. Elle dénonce le traitement des professeurs des écoles inscrits sur liste complémentaire du concours.

Sous un drapeau français en berne, une professeure des écoles entre en grève de la faim ce mardi 28 octobre. Il est 7h30 et Vanessa a pris place devant l’entrée du rectorat de Strasbourg. Avec son bonnet et écharpe noire, son gilet duveteux beige et son sac à dos, elle s’apprête à passer sa première journée devant le siège de l’académie de Strasbourg. Depuis la fin du mois de juillet, quand elle a appris qu’elle ne serait finalement pas recrutée en tant que professeure titulaire, Vanessa se bat (lire notre article) contre un traitement jugé « inhumain » de la part du rectorat :

« On sait qu’il y a des démissions de professeurs des écoles. La liste complémentaire a été créée pour ces postes vacants. Et finalement aujourd’hui, l’académie de Strasbourg refuse de nous prendre parce qu’on coûte trop cher à l’État. Après tous les efforts que j’ai faits, je ne peux pas me résoudre à exercer en tant que professeure contractuelle… »

Économies vs valeurs de la République

Rue de la Toussaint, les fonctionnaires du rectorat passent devant Vanessa. Certains jettent un œil à la pancarte qui annonce le premier jour de sa grève de la faim et sa revendication : « Recrutez les listes complémentaires ». En une heure, une seule personne s’arrête et entame la conversation par plusieurs questions : « Vous avez écrit au recteur ? au ministère ? » La professeure des écoles acquiesce. Elle a multiplié les mails et les publications sur les réseaux sociaux. À force d’insister, elle a obtenu un rendez-vous avec la secrétaire générale du rectorat : « On m’a dit qu’on pouvait m’aider à trouver un travail dans l’alimentaire. Je l’ai très mal pris… » En face, l’interlocutrice est compatissante : « À l’Éducation nationale, on fait de la gestion de masse… »

Le vent porte la fraîcheur d’un automne bien entamé. Assise sur la pierre froide des escaliers du rectorat, Vanessa dit « ne plus sentir la réalité de la devise française » : « On veut juste faire ce métier dont on rêve depuis toujours. En face, le rectorat ne pense qu’aux économies, et plus aux valeurs de la République. » D’une voix tantôt teintée de colère, tantôt de tristesse, elle décrit le sentiment d’être « considérée comme un article dans un rayon. On préfère prendre le moins cher. »

« Je pourrais tout faire pour ce métier »

Dans son combat, Vanessa a obtenu de nombreux témoignages de collègues. Beaucoup de soutien. Mais aussi de l’incompréhension : « Certains profs me disent qu’il ne faut pas se mettre aussi mal pour ce métier. Mais c’est de ma vocation qu’on parle. Je pourrais tout faire pour ce métier. » La professeure des écoles a déjà plus de deux années d’expérience dans le domaine. Une première en tant qu’alternante, lors de la deuxième année de son master en enseignement. Une seconde en tant que contractuelle, une situation qu’elle refuse de retrouver. D’abord « pour les enfants », parce que l’instabilité de l’emploi de contractuel nuit à la qualité de l’enseignement. Pour des raisons financières aussi. Vanessa évoque les 1600 euros mensuels qu’elle gagnait en tant que contractuelle. « Mais le salaire, ce n’est pas ce qu’on attend le plus, s’empresse-t-elle de préciser, pour moi, la plus grande fierté, c’est de voir mes élèves réussir. »

La gréviste de la faim compte revenir chaque jour devant le rectorat, dès le petit matin : « Mon objectif, c’est que le rectorat me voie. Apparemment, les mots ça ne fonctionne pas. » Vanessa affirme qu’elle ne s’arrêtera pas tant que les postes vacants ne seront pas donnés à des personnes inscrites sur la liste complémentaire du concours. La professeure des écoles en est sûre. L’académie de Strasbourg a fait un choix de privilégier les contractuels. « À Rennes ou à Besançon, l’académie a fini par prendre toutes les personnes sur la liste. Je trouve ça horrible qu’ici je doive me battre pour pouvoir faire le métier que je veux alors qu’il y a des places… »

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Twenty Campus : des étudiants choqués par le fossé entre l’offre et la réalité d’une résidence

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Présentée comme le lieu idéal pour ses études, la résidence Twenty Campus cache de nombreuses failles.

À Strasbourg, des locataires de la résidence Twenty Campus dénoncent un quotidien fait de pannes, d’espaces communs fermés et de loyers élevés. Une réalité bien loin des promesses commerciales affichées.

Bordées par le parc du Heyritz, les façades colorées de la résidence étudiante Twenty Campus s’élèvent au milieu de la verdure. Le lieu semble idéal pour s’épanouir pendant ses années d’études dans la capitale alsacienne. « Située au cœur du premier éco-quartier de Strasbourg, la résidence offre un cadre de vie privilégié », indique le site internet de l’établissement. Un avis loin d’être partagé par certains locataires. Certains d’entre eux se sont même formés en collectif pour lancer une pétition dénonçant la mauvaise gestion de leur lieu de vie.

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