Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

37 ans plus tard, Catherine Trautmann veut redevenir maire de Strasbourg

37 ans plus tard, Catherine Trautmann veut redevenir maire de Strasbourg
Vendredi 10 octobre, Catherine Trautmann a déclaré sa candidature pour la mairie de Strasbourg.

Place de la gare, vendredi 10 octobre, Catherine Trautmann a officiellement déclaré sa candidature à la mairie de Strasbourg.

Catherine Trautmann marche vers le parvis de la gare de Strasbourg, suivie d’une petite dizaine de journalistes. Elle s’avance, droite, dans son jean noir, sa veste de costume noire sur une chemise blanche. Derrière un pupitre en carton, elle prend la parole devant le micro vendredi 10 octobre pour dire une évidence : l’ancienne maire de Strasbourg veut reprendre la place qu’elle a prise de 1989 à 1997 puis entre 2000 et 2001. Catherine Trautmann est candidate aux élections municipales de mars 2026.

« J’ai été sommée de prendre mes responsabilités »

Catherine Trautmann, ancienne maire et candidate à la mairie de Strasbourg

Elle le jure, l’ancienne ministre de la Culture de Lionel Jospin entre 1997 et 1999 : elle ne fait pas ça pour elle. Il ne faudrait pas croire que Catherine Trautmann est accro à la politique. C’est après avoir rencontré les Strasbourgeois et Strasbourgeoises dans leurs quartiers qu’elle a décidé de répondre à leur demande. « J’ai été encouragée, sollicitée voire parfois sommée de prendre mes responsabilités », assure-t-elle aux côtés d’un kakémono qui affiche son portrait. Le visage bleuté de l’ancienne députée socialiste tangue à sa droite.

Seule face aux journalistes, Catherine Trautmann annonce son intention de « redresser » Strasbourg et de « remettre de l’ordre » dans une ville qui « décline » : « Je m’engage pour que nous retrouvions ensemble l’esprit et la fierté de Strasbourg. » Et la candidate d’égrener ses priorités dans l’ordre suivant : le droit à l’éducation, « y compris sportive et culturelle », le droit à la sécurité « qui est une liberté », le droit à un logement digne et un environnement sain et le droit aux mobilités.

Sans attendre le Parti socialiste

Ce n’est pas la candidate du parti socialiste qui s’est déclarée ce vendredi 10 octobre. La rose du PS ne figure d’ailleurs pas sur l’affiche de campagne orange et bleue. Catherine Trautmann l’assume : « Je ne serai pas la candidate d’un parti, d’un clan ou encore moins d’un camp, mais d’un projet. Car les Strasbourgeois attendent que l’on parle d’eux. » Il faudra attendre 6 novembre pour une éventuelle validation de la candidature de Catherine Trautmann par le Parti socialiste du Bas-Rhin et encore plus longtemps pour une investiture par les instances nationales. Mais l’échéance ne semble pas inquiéter la candidate :

« Je ne renie pas mes racines ni mon appartenance. Ce que me demandent mes amis, c’est de dépasser mon propre parti pour m’adresser plus largement à ceux qui souhaitent que Strasbourg ait un ancrage progressiste et démocratique certain. »

Interrogée sur ses alliances potentielles et ses lignes rouges, cette vétérane de la politique sort un élément de langage bien préparé : « Ma seule alliance, c’est celle avec les Strasbourgeois. » Catherine Trautmann rejette ensuite les Écologistes : « On ne fait pas d’alliance avec des gens qui vous font huer pendant leur université d’été. » Puis elle évoque les Insoumis parce que « c’est compliqué… » Elle précise enfin, au moment où l’on se demande si sa candidature est de gauche : « Je n’ai pas l’intention de discuter avec le candidat des Républicains. »

Une mise en scène solitaire

Seule sur son affiche, seule derrière son pupitre… Catherine Trautmann s’est montrée en candidate indépendante, à la limite solitaire, à six mois des élections municipales. Derrière elle, un jeune homme dans sa veste en jean empêche les passants de trop s’approcher de la femme politique. À quelques mètres, l’ancien candidat socialiste à la mairie de Strasbourg, Mathieu Cahn, échange avec le député socialiste de la troisième circonscription du Bas-Rhin, Thierry Sother. Un peu plus loin encore, l’équipe d’une agence de communication qui a œuvré à la mise en scène.

Mais Catherine Trautmann le promet. Dans « les semaines à venir », elle dévoilera « une équipe taillée pour répondre aux défis du quotidien comme aux grands enjeux de notre temps. Cette équipe sera à l’image de notre ville, ouverte. Elle alliera l’expérience de celles et ceux qui ont fait leurs preuves à l’énergie et la créativité et au regard neuf des nouvelles générations. »

Tram nord, encadrement des loyers…

Sans faire de promesse ni dévoiler quelques mesures de son programme, Catherine Trautmann a évoqué plusieurs thématiques au fil de son discours. Elle estime nécessaire de réaliser un audit financier en rapport avec l’endettement de la Ville de Strasbourg dès son éventuelle arrivée au pouvoir. Elle a fait référence à plusieurs reprises à la gratuité des fournitures scolaires pour les 111 écoles publiques de Strasbourg. La pourfendeuse du tram nord version Jeanne Barseghian veut ainsi « remettre ce dossier à plat » et présenter de « vraies informations sur ce projet, sans manipuler les citoyens ». La candidate interroge enfin l’appartenance à la gauche de l’échiquier politique des Écologistes au pouvoir à Strasbourg : « Ils n’ont pas voté l’encadrement des loyers », rappelle-t-elle.

Interrogée sur son âge à la fin d’un éventuel mandat de maire, Catherine Trautmann se refuse à répondre. Par quelques boutades, elle esquive le sujet dont elle anticipe déjà qu’il reviendra dans les critiques : « Je suis dans les heures supplémentaires. Mais j’ai vérifié que l’état de la machine est bon. Je peux me lancer dans ce marathon. » Catherine Trautmann aura 81 ans en 2032.

« Chronique d’une déshumanisation » : l’Assurance maladie jugée suite au suicide d’une salariée

« Chronique d’une déshumanisation » : l’Assurance maladie jugée suite au suicide d’une salariée
La caisse nationale d’assurance maladie a été jugée pour homicide involontaire au tribunal judiciare de Strasbourg, le 9 octobre 2025.

Jeudi 9 octobre 2025, la caisse nationale d’assurance maladie était jugée pour homicide involontaire sur la personne de Catherine Dumas-Pierog, une médecin qui s’était défenestrée sur son lieu de travail, à Strasbourg, en décembre 2023.

« Je n’arrive pas à m’améliorer, je n’arrive pas à m’intégrer, je n’en peux plus, je craque. Je vous demande pardon. » Le 12 décembre 2023, Catherine Dumas-Pierog quitte son fauteuil, laissant derrière elle ces mots rédigés sur un morceau de papier. La médecin avance vers la fenêtre de son bureau, situé dans les locaux de l’Assurance maladie, au quatrième étage du 2 rue Lobstein dans la Neustadt à Strasbourg. Elle saute. Une chute de quinze mètres de haut, dont elle décède quelques minutes plus tard, malgré plusieurs tentatives du Samu pour la réanimer.

En octobre 2024, l’inspection du travail signale au procureur de la République les conclusions d’une enquête accablante pour l’employeur. L’organisme établit un lien direct entre le suicide de Catherine Dumas-Pierog et ses conditions de travail, qui avaient « fait l’objet d’alertes (…) de la part des représentants du personnel et de la médecine du travail dès 2021, sans mise en place d’une évaluation des risques et d’un plan d’action adéquat ». Des conclusions qui conduisent la caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) à être jugée pour homicide involontaire, par le tribunal judiciaire de Strasbourg, jeudi 9 octobre 2025.

Un quotidien bouleversé par une réorganisation

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Tram nord : la convention citoyenne propose de relier Heineken à la place Broglie

Tram nord : la convention citoyenne propose de relier Heineken à la place Broglie
Les citoyens sélectionnés ont pris la place de l’exécutif métropolitain dans la salle des conseils.

La convention citoyenne chargée de repenser le projet d’extension du tramway vers le nord de l’Eurométropole propose un tracé qui évite l’avenue des Vosges à Strasbourg et qui passe par la friche Heineken à Schiltigheim. Mais la centaine de citoyens tirés au sort a évacué les questions délicates.

Jeudi 9 octobre, la convention citoyenne a rendu son rapport aux élus de l’Eurométropole. L’objectif de cette vaste opération de démocratie participative est de relancer le tram nord. Ce projet d’aménagement urbain en faveur des « mobilités douces » devait relier le centre et la gare de Strasbourg à Schiltigheim et Bischheim, tout en réduisant la place de la voiture place de Haguenau, place de la Gare, boulevard Wilson et sur l’avenue des Vosges. Mais il a été stoppé net par un avis défavorable de la commission d’enquête publique en décembre 2024, qui a trouvé l’ensemble trop ambitieux, trop cher et surtout trop néfaste pour la circulation automobile.

Pensé par les exécutifs écologistes à la Ville et à l’Eurométropole de Strasbourg depuis 2021, le projet avait en outre cristallisé beaucoup d’oppositions contre lui, notamment en provenance des commerçants de Schiltigheim et des bourgeois de la Neustadt de Strasbourg, bien aidés par les oppositions municipales : plus de 7 000 contributions négatives avaient été enregistrées lors de l’enquête publique.

Dans ces conditions, la convention citoyenne était donc chargée de trouver une ligne médiane pour relancer un tramway devant relier Strasbourg aux quartiers populaires de l’ouest de Schiltigheim. Sans surprise, la convention citoyenne reconnait donc au tram le rôle de colonne vertébrale du projet de mobilité mais recommande que les aménagements se fassent « sans exclure la place de la voiture ». Après cinq sessions de travaux et des dizaines d’auditions, les cent citoyens ont voté à plus de 90% pour que le futur exécutif métropolitain « trouve un bon équilibre entre les moyens de transport et l’aménagement de la ville. »

Consensus à Schiltigheim

Route de Bischwiller à Schiltigheim par exemple, le projet défendu par Danielle Dambach, maire (Les Écologistes) de la ville, prévoyait de piétonniser toute la rue le long de la ligne de tram, au grand dam des commerçants et des restaurateurs. La convention citoyenne propose de mettre tout le monde d’accord en faisant passer le tram sur une seule voie, et en gardant les voitures également sur une voie… Les défis techniques que posent une telle configuration ont été renvoyés à d’autres études complémentaires.

La convention citoyenne recommande de lier le centre à l’ouest de Schiltigheim.Photo : Convention citoyenne tram nord

Plus au nord, les citoyens recommandent de faire passer le tramway par la brasserie de l’Espérance, devenue une friche industrielle depuis le départ d’Heineken en janvier 2025. Une nouvelle option fort pratique, mais qui demandera d’importants travaux de dépollution qui retarderont d’autant la création de cette ligne. Les citoyens ne se sont pas prononcés là-dessus mais recommandent de construire sur le site un parking silo et une gare routière vers les autres communes du nord de l’agglomération.

Trois tracés au choix à Strasbourg

La convention citoyenne n’a en revanche pas atteint de consensus sur la partie strasbourgeoise du tram nord. Les citoyens proposent aux élus quatre tracés. Le favori (avec 86,4% des votes) prévoit de rejoindre directement le centre de Strasbourg, place Broglie, en passant par la rue du Faubourg-de-Pierre. Un deuxième tracé, vers la gare de Strasbourg par le boulevard Wilson n’a obtenu que 63,8% des suffrages tandis qu’un troisième tracé, vers la place de la République par l’avenue des Vosges n’a obtenu que 48,8% des votes. Le quatrième tracé, par la rue Jacques-Kablé et la place de Bordeaux, n’a été retenu que par 42,5% des citoyens participants.

La convention citoyenne écarte donc le choix de l’exécutif écologiste, qui avait pour projet de desservir à la fois la gare de Strasbourg et le centre de la ville via la Neustadt et l’avenue des Vosges. Quant au grand parc qui devait remplacer le carrefour giratoire de la place de Haguenau, il est également évacué au nom de la sauvegarde de la voiture par les citoyens, qui recommandent en outre de garder le viaduc vers la rue de l’Église-Rouge. La convention citoyenne écarte en outre le projet des Écologistes de supprimer les voitures place de la Gare et recommandent d’y créer un pôle d’échanges, tout en améliorant les accès piétons et cyclistes.

Samedi 11 octobre, un rassemblement pour la réquisition de la tour Europe

Samedi 11 octobre, un rassemblement pour la réquisition de la tour Europe
Manifestation pour l’hébergement d’urgence organisée par DAL67, le 18 juin 2025.

Samedi 11 octobre à 11h, un rassemblement est organisé place Kléber par le comité Droit Au Logement 67 pour demander la réquisition de logements vides, dont la tour Europe vide depuis plusieurs années.

Alors que des familles peinent à se loger et que des centaines de personnes sont sans domicile fixe dans l’agglomération strasbourgeoise, des milliers d’appartements privés restent vacants. C’est contre cette absurdité que se mobilisent le comité Droit au logement 67 (DAL67) et plusieurs organisations et collectifs locaux. À leur initiative, un rassemblement se tiendra samedi 11 octobre à 11h, place Kléber. Il s’inscrit dans la campagne nationale Action Réquisition, lancée par le DAL à l’occasion des 80 ans de l’ordonnance de réquisition. Des rendez-vous auront également lieu à Grenoble, Lille, Nantes, Toulouse et dans plusieurs villes de la région parisienne.

La tour Europe, symbole d’une aberration

Au-dessus du centre commercial des Halles, la tour Europe concentre les critiques. 14 des 17 étages de l’édifice sont inoccupés. Des milliers de mètres carrés restent ainsi vides en plein cœur de Strasbourg, commune de l’Eurométropole qui concentre le plus de sans-abris. Sylwan, membre du DAL67, rappelle que ce bâtiment est au cœur des revendications du comité local :

« La tour Europe, en plein centre-ville, est le symbole de cette vacance. Ce n’est pas la solution idéale, ce sont des locaux professionnels, mais c’est une solution d’urgence. On peut y mettre des centaines de personnes à l’abri rapidement. »

Au-delà de ce cas, les organisateurs veulent rappeler ce que permet la loi de 1945 : la réquisition provisoire de biens durablement vacants pour loger des sans-abri et des ménages mal logés, avec indemnisation du propriétaire. Si le texte n’oblige pas les autorités à réquisitionner, il leur en donne la possibilité. « Nous voulons mettre les autorités devant leurs responsabilités et leur pouvoir d’agir », insiste Sylwan, rappelant qu’en 2024, 850 personnes à la rue sont décédées en France.

Un mouvement qui veut durer

Samedi, à partir de 11h, un stand d’information et des prises de parole sont prévues sur la place Kléber. Les organisateurs souhaitent informer le public sur la situation du sans-abrisme à Strasbourg. Ils espèrent collecter des informations sur des immeubles et des bâtiments vides pour constituer des dossiers en vue de réquisitions.

Mise à l’abri de toutes les personnes à la rue, construction de logements à bas loyers, fin de la vacance spéculative… Les objectifs du DAL67 sont clairs. Sylwan conclut :

« L’objectif est surtout de lancer un mouvement dans la durée, d’établir un rapport de force pour que mairies et préfectures appliquent la loi. Il faut montrer que juridiquement, il est possible de réquisitionner les logements vacants. »

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Manifestation samedi 11 octobre pour commémorer les victimes civiles à Gaza

Manifestation samedi 11 octobre pour commémorer les victimes civiles à Gaza
Samedi 11 octobre, des stands d’informations sur la situation en Palestine s’installeront place Kléber pendant que la manifestation circulera dans les rues de Strasbourg.

Deux ans après le début de la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza, le collectif Palestine 67 appelle à une manifestation samedi 11 octobre à Strasbourg. Le collectif dénonce « l’inaction du gouvernement français contre un génocide en cours ».

Le collectif Palestine 67 organise une manifestation samedi 11 octobre, en commémoration des « victimes du génocide à Gaza », deux ans après les premières attaques d’Israël sur cette partie de la Palestine peuplée de 2,5 millions de personnes. Le départ est fixé à 14h, place Kléber à Strasbourg.

Le parcours déclaré de la marche était censé emprunter la rue du 22-Novembre jusqu’à la place Saint-Pierre-le-Vieux, puis la Grande-Rue et la rue de la Division-Leclerc. Elle devait remonter ensuite vers la place du Corbeau avant de passer par la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons et la rue des Grandes-Arcades pour revenir à la place Kléber. Mais la préfecture du Bas-Rhin a publié un arrêté ce 10 octobre pour interdire « la déambulation rue de la Division-Leclerc », prétextant un risque d’accident si le cortège passe sur les voies de tram. Le parcours risque donc de légèrement changer.

Dénoncer la passivité du gouvernement

La mobilisation prévoit de rendre hommage aux quelques 60 000 victimes civiles gazaouies. Le 16 septembre 2025, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies a estimé que l’ampleur de la riposte israélienne aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023 relevait du crime contre l’humanité. Le rapport produit par la commission d’enquête note que 83% des victimes sont des civils.

Le rassemblement de samedi 11 octobre sera aussi l’occasion de soutenir les militants qui embarquent à bord des flottilles afin d’apporter un peu d’aide humanitaire à Gaza malgré le blocus imposé par Israël. La plupart des membres de la flotille Global Sumud ont été rapatriés lundi 6 octobre tandis que de nouvelles embarcations naviguent déjà vers Gaza. Pour Hervé Gourvitch, du collectif Palestine 67, l’inaction du gouvernement français est insupportable :

« Deux ans après cette réplique d’une violence inouïe, aucune sanction n’a été décidée à l’encontre d’Israël. Le gouvernement français reste passif, il laisse ses ressortissants se faire arrêter, c’est scandaleux. L’Italie et l’Espagne ont agi en escortant avec des bâtiments militaires les bateaux de la flottille mais pas la France. Pourtant ce que fait l’État d’Israël, c’est-à-dire kidnapper des gens dans les eaux internationales, ça s’appelle de la piraterie. »

Des stands d’information

Des stands proposant des tracts, des livres et des brochures seront installés sur la place Kléber dès 13h et y resteront pendant toute la durée de la manifestation. Les membres du collectif Palestine 67 présenteront également la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) lancée par la société civile palestinienne en 2005. Cette dernière appelle à « faire pression sur les entreprises européennes pour qu’elles arrêtent leur collaboration avec un État criminel ».

Le Souvenir français pris en étau dans la bataille mémorielle menée par l’extrême droite

Le Souvenir français pris en étau dans la bataille mémorielle menée par l’extrême droite
Le député du Rassemblement national n’a pas apprécié que la section locale du Souvenir français rappelle d’où sont venues les guerres européennes…

Agacé par une référence à l’extrême droite, le député du Rassemblement national Théo Bernhardt a vu sa plainte en diffamation contre le président du Souvenir français de Woerth classée sans suite. Mais Benoît Sigrist s’alarme du silence de son association et du soutien apporté au député d’extrême droite.

Pour Benoît Sigrist, le soulagement aura été de courte durée. Visé par une plainte en diffamation du député RN Théo Bernhardt, classée sans suite le 6 octobre 2025, le représentant du Souvenir français de Woerth n’a pas obtenu le soutien de son association. Son président, Serge Barcellini, reproche à son adhérent de « ne pas avoir respecté le protocole républicain », justifiant la mise en veille de son comité.

Le 6 août 2025, Benoît Sigrist était monté sur l’estrade de Morsbronn-les-Bains pour commémorer les 155 ans de la bataille de Woerth-Froeschwiller, au cours de laquelle des cuirassiers français avaient mené une série de charges contre les forces prussiennes, deux fois supérieures en nombre. À la tribune, dans un discours qu’il concède « plus politique que d’ordinaire », il avait tenu à dénoncer « la nouvelle et inquiétante réapparition des idées extrémistes ».

Plainte classée sans suite

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Guillaume Krempp suit de près l’actualité des droites radicales à Strasbourg et en Alsace. Son travail dérange : en 2023, il a été menacé par les hooligans de Strasbourg Offender lors d’un rassemblement organisé par l’Action française.

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#Souvenir français#Woerth

À Strasbourg, les policiers enquêteurs croulent sous 30 000 affaires en cours

À Strasbourg, les policiers enquêteurs croulent sous 30 000 affaires en cours

Des policiers enquêteurs du syndicat Un1té ont tracté à Strasbourg mercredi pour demander davantage de moyens. Beaucoup doivent jongler avec plus de 150 dossiers en cours, dont des affaires de violences conjugales ou sexuelles.

« C’est inhumain pour les victimes », regrette Jocelyne, enquêtrice de la police nationale à Strasbourg. Mobilisée mercredi 8 octobre sur la place Kléber de Strasbourg avec d’autres collègues du syndicat Un1té, elle détaille :

« Les gens trouvent qu’on ne fait plus notre travail sérieusement et je les comprends. Des personnes viennent porter plainte en ayant subi un traumatisme et on n’est pas capable de répondre dans un délai raisonnable. Elles finissent parfois par nous dire qu’elles perdent leur temps, et qu’elles ne reviendront plus. »

« Les enquêteurs sont débordés. Malheureusement, il y a des cas d’épuisement professionnel. »

Emmanuel Georg, secrétaire départemental Un1té

Jocelyne alerte la population sur le manque de moyens des services d’investigation de la police à l’aide de tracts. « Nous avons 30 000 procédures en cours à Strasbourg, résume Emmanuel Georg, secrétaire départemental d’Un1té. Ça augmente petit à petit. En 2023, on en était à 27 000. Les enquêteurs sont débordés. Malheureusement, il y a des cas de d’épuisement professionnel. » Un agent, qui souhaite rester anonyme à cause du caractère sensible de ses activités, assure travailler parfois deux semaines sans aucun jour de repos :

« J’emmène mon ordinateur chez moi le week-end et je continue à faire des écoutes, à avancer sur les affaires. J’ai 300 heures supplémentaires et 100 jours de repos à récupérer mais je ne vais pas le demander, sinon les dossiers ne vont pas avancer. »

Prioriser en permanence

Enquêteur au commissariat central de Strasbourg, Patrice traite différents types de plainte :

« Des violences sexuelles, des vols, des agressions… J’ai en ce moment 170 procédures en cours, dont six ou sept pour violences conjugales. Ce genre d’affaire passe en premier. On est constamment obligés de prioriser selon le degré d’urgence. Pour certaines plaintes liées à des cas de dégradation par exemple, on sait très bien qu’on ne pourra jamais les traiter. »

Face à une telle masse de travail, Patrice décrit une sensation de « vider l’océan à la petite cuillère ». En arrivant au commissariat le matin, il se sent parfois perdu devant la multitude d’affaires qui l’attendent :

« Sur une journée typique, je jongle entre plusieurs dossiers : je prends une plainte en urgence, j’enchaîne avec une audition de témoin, puis je me déplace à l’hôpital pour voir une victime… Mais je peux être réquisitionné sur la voie publique s’il y a des besoins, par exemple lors d’une manifestation. »

Les agents interrogés par Rue89 Strasbourg ce mercredi relatent devoir gérer entre 140 et 200 dossiers en cours. « C’est une charge mentale immense », regrette un policier. Il peine à répondre quand on lui demande s’il sera encore dans le métier dans cinq ans en l’absence d’amélioration. « Les jeunes n’ont plus envie de devenir enquêteurs. Ils savent qu’il y a trop d’heures supplémentaires, constate t-il. Des enquêteurs arrêtent parce qu’ils n’en peuvent plus. Ils demandent à changer de poste. »

Système informatique défectueux

« C’est un cercle vicieux. On est de moins en moins nombreux, donc on a de plus en plus de travail. On fait de plus en plus d’heures supplémentaires, donc il y a de moins en moins de jeunes qui nous rejoignent », décrit un autre policier :

« On gagne environ 25 euros de plus par mois en investigation par rapport à la sécurité publique. Ce n’est pas suffisamment incitatif, les agents préfèrent être dehors et avoir des horaires qui ne débordent pas… »

Jocelyne évoque aussi les outils informatiques défectueux de la police :

« Encore hier, on a eu un bug généralisé. C’est quasi quotidien. Souvent, on doit recommencer une procédure à cause de ça, parce que tout s’est effacé. Ça peut arriver qu’une victime de viol soit en train de déposer une plainte depuis deux heures et qu’on soit obligé de lui dire qu’il faut recommencer… »

Dans leur tract et leurs échanges avec les passants, les policiers insistent sur les impacts sur les plaignants : « Nous tirons la sonnette d’alarme pour les victimes, trop souvent laissées seules face à leurs agresseurs. » En juin, Rue89 Strasbourg a publié une enquête exposant les dégâts d’une attente de plusieurs années pour les victimes de violences sexuelles et d’incestes. « C’est très dur de se sentir impuissant face à des personnes en souffrance. Ce métier, on le fait par vocation », témoigne Patrice.

Comme pour n’importe quel tractage, l’accueil des passants est contrasté mais les revendications des policiers sont souvent soutenues.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Un1té demande 50 enquêteurs en plus à Strasbourg

Concrètement, Un1té demande une cinquantaine de policiers supplémentaires affectés aux enquêtes à Strasbourg. Emmanuel Georg précise : « Ils sont environ 350 aujourd’hui. Il s’agit de pouvoir répondre notamment à l’augmentation des procédures liée à la libération de la parole des victimes de violences sexuelles. » D’après Sandra Dhome, cheffe d’état-major à la police nationale du Bas-Rhin interrogée en juin, une assistante sociale du commissariat de Strasbourg recevait entre 1 200 et 1 400 victimes de violences sexuelles en 2015 contre 2 000 en 2024.

« Sur une journée de week-end, on enregistre en moyenne dix plaintes pour viol à l’hôtel de police désormais », déclarait-elle. « Comme pour le manque de moyens dans les autres services publics, c’est la population qui trinque, déplore Emmanuel Georg. Notre hiérarchie à Strasbourg fait avec ce qu’elle a. C’est du ministère de l’Intérieur que ça doit venir. »

Des tags en faveur du Hamas à Sciences Po choquent les étudiants mobilisés pour la Palestine

Des tags en faveur du Hamas à Sciences Po choquent les étudiants mobilisés pour la Palestine
Les tags peuvent être qualifiés de provocation à la haine raciale, un délit puni de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 45 000€.

Des inscriptions favorables au Hamas, le mouvement à l’origine de l’attaque du 7 octobre 2023 contre des civils israéliens, ont été retrouvés sur le bâtiment abritant Sciences Po Strasbourg. Le comité Palestine de l’établissement, mobilisé depuis 2024, a condamné ces inscriptions.

« Ces tags sont là pour mettre de la tension là où il y en a déjà trop », regrette un membre du comité Palestine de l’institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg. Au matin du mercredi 8 octobre, il a découvert avec d’autres étudiants et étudiantes des inscriptions à la bombe rouge « gloire au Hamas », « mort aux colons », etc.

Découvrant « avec effroi » ces inscriptions, il a rédigé un communiqué avec ses camarades pour les « condamner fermement » :

« Ces tags ne reflètent ni nos mots, ni nos idées, ni nos actions. Toute tentative de nous associer à ces inscriptions relève de la désinformation et cherche à discréditer le travail politique, pacifique et solidaire que nous menons au sein de notre établissement. (…) Nous rappelons que notre engagement s’inscrit dans le cadre d’un militantisme fondé sur le respect, la justice et la défense des droits humains. »

Des actions depuis avril 2024

Le Comité Palestine de Sciences Po Strasbourg est engagé depuis avril 2024, il a notamment fait campagne pour que l’établissement cesse son partenariat avec l’Université Reichman en Israël. Jeudi 2 octobre, le collectif a bloqué les entrées du bâtiment pour protester contre l’arrestation par Israël des membres d’une flottille humanitaire qui tentait de briser le blocus de Gaza. Et jeudi 9 octobre, le même comité appelle à un rassemblement à 15h devant le bâtiment pour protester contre la venue d’Éric Danon, l’ancien ambassadeur de France en Israël, à un « Forum pour la paix » organisé par l’Institut d’études politiques.

« Ça ne tient plus » : les associations manifestent pour plus de moyens samedi 11 octobre

« Ça ne tient plus » : les associations manifestent pour plus de moyens samedi 11 octobre
Strasbourg, 19 janvier 2023 Manifestation contre le projet de loi de réforme des retraites.

À l’appel de la maison des associations de Strasbourg, un rassemblement est prévu samedi 11 octobre pour alerter sur le manque de moyens du milieu associatif.

« On assiste à un siphonnage financier des associations », témoigne Jérôme Bernard, directeur de la maison des associations de Strasbourg. Pour dénoncer la baisse des subventions allouées au tissu associatif tandis que les besoins augmentent, la structure strasbourgeoise appelle à un rassemblement samedi 11 octobre, à partir de 15h place de la République.

« On a la sensation que tout est piétiné », poursuit Jérôme Bernard. Relativement épargnée par les baisses de subventions, la maison des associations de Strasbourg se place « en solidarité avec le mouvement associatif » et veut alerter sur « la dégradation générale de la situation des associations ».

Mobilisation nationale

Un constat partagé par le président du mouvement associatif alsacien Piero Calvisi. Parmi les raisons qui le poussent à rejoindre la mobilisation du samedi 11 octobre, le président cite pêle-mêle « une situation trésorière dégradée, des fonds propres inférieurs à trois mois pour certaines structures » ou encore une insuffisance du montant des subventions en lien avec l’inflation. « Ça commence à être vraiment compliqué », déplore-t-il.

Sous la bannière « Ça ne tient plus », la mobilisation compte déjà plus de 90 lieux de rassemblement dans toute la France. À Strasbourg, La ligue de protection des oiseaux (LPO), tout comme Alsace Nature ou Sports pour tous Grand Est ont également relayé l’appel du mouvement associatif.

22 médecins signent une pétition de soutien au docteur Henri Brunner

22 médecins signent une pétition de soutien au docteur Henri Brunner
Le docteur Henri Brunner à la sortie de son audience devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins du Grand Est vendredi 13 décembre 2024.

22 médecins du Grand Est ont signé une pétition de soutien au docteur Henri Brunner. Malgré sa radiation par la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins, ils tiennent à défendre un psychiatre « intransigeant, pertinent et compétent ».

Une « cabale », faite « d’articles à charge » et de « quelques cas qu’on ne peut pas généraliser ». 22 médecins experts du Grand Est soutiennent le docteur Henri Brunner après sa radiation par la chambre régionale de l’ordre des médecins. La sanction faisait suite à une plainte déposée devant l’ordre par cinq médecins et 12 témoins qui dénonçaient des expertises bâclées et humiliantes de la part de l’expert psychiatre strasbourgeois.

En réaction à cette sanction, 22 personnes ont signé une motion de soutien rédigée par le docteur Marc Bensoussan. Ce sont des médecins généralistes pour la plupart, ainsi que deux psychiatres et un professeur universitaire. Sur les 22 signataires, sept personnes sont experts agréés par la cour d’appel de Colmar. Les autres sont experts missionnés notamment par des compagnies d’assurance. Rue89 Strasbourg a pu consulter la motion qu’ils ont soutenue :

« Lors de notre présence au cabinet médical du docteur Henri Brunner, que cela soit pour un avis sapiteur, un examen d’arbitrage ou une assistance à expertise dans le domaine psychiatrique, nous n’avons jamais constaté une mauvaise réception de sa part pour les personnes devant être examinées par lui, aucune agressivité dans le cadre de son examen psychiatrique, et un réel respect dans la déontologie médicale. »

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Photomontages antisémites à l’UNI : un assistant parlementaire RN exclu de toutes universités

Photomontages antisémites à l’UNI : un assistant parlementaire RN exclu de toutes universités
Les montages échangés par des membres de l’UNI Strasbourg offrent un condensé d’antisémitisme et de sexisme.

L’Université de Strasbourg a sanctionné un ancien attaché parlementaire RN et ancien vice-président de l’UNI Strasbourg dans l’affaire des photomontages antisémites et sexistes qui circulaient au sein du syndicat étudiant.

C’est la troisième exclusion visant le syndicat étudiant d’extrême droite UNI Strasbourg en quelques mois. Josselin, ancien membre du syndicat, a été exclu a vie de l’Université de Strasbourg pour un salut nazi, le 31 mars 2025. Ce même jour, le président de l’UNI Strasbourg, Samy Amokrane, a été exclu pendant un an pour avoir créé des photomontages antisémites et sexistes où il se mettait en scène, de même que ses camarades du syndicat étudiant. Fin juillet 2025, c’est un ancien cadre du syndicat étudiant qui a été sanctionné. Vivien Boresy, étudiant en histoire, vice-président de l’UNI Strasbourg et attaché parlementaire de l’eurodéputée Rassemblement national Mathilde Androuët au moment des faits, a été exclu pour deux ans de tout établissement public d’enseignement supérieur.

Xénophobie, antisémitisme et misogynie

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La Ville de Strasbourg va mettre des parcelles de forêt vosgienne en libre évolution

La Ville de Strasbourg va mettre des parcelles de forêt vosgienne en libre évolution
Lorsque les épicéas poussent en monoculture, ils sont très vulnérables.

La forêt de l’Oedenwald, près de Wasselonne, appartient à la Ville de Strasbourg. Cette dernière a entamé depuis mai une démarche de concertation avec les naturalistes, les chasseurs et l’Office national des forêts, pour se mettre d’accord sur des zones de libre évolution et une diversification des espèces.

C’est en 2022, lors de l’assemblée générale d’Alsace Nature, que la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (Les Écologistes) a évoqué pour la première fois ce projet. Rendre la forêt de l’Oedenwald plus sauvage. L’objectif est d’atteindre 30% de surface en libre évolution, c’est à dire sans exploitation humaine, contre quasiment 0% aujourd’hui. Ce massif s’étend sur 1 000 hectares au sud-ouest de Cosswiller. Il appartient à la Ville de Strasbourg qui mandate l’Office national des forêts (ONF) pour sa gestion.

« 30%, c’était la première fois que j’entendais un tel objectif de pourcentage, se souvient Patrice Dalo, le référent forêt d’Alsace Nature. En général on négocie pour 10%. Donc c’est une démarche très rare et exemplaire. » « À partir de là, on a relancé la municipalité à chaque fois qu’on les voyait pour leur demander quand le processus allait être lancé », relate Michèle Grosjean, présidente d’Alsace Nature.

Dans les forêts de sylviculture intensive, les gestionnaires sont souvent obligés de réaliser des coupes rases pour éviter la propagation des parasites qui tuent les arbres.Photo : Jean-Claude Génot

Démocratie forestière

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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Pierre Jakubowicz veut nommer des maires de quartiers

Pierre Jakubowicz veut nommer des maires de quartiers
Pierre Jakubowicz veut renforcer le rôle des élus dans les quartiers de Strasbourg

Pierre Jakubowicz, candidat (Horizons) aux élections municipales de Strasbourg, a présenté vendredi l’un des axes du programme qu’il propose : une dizaine de maires de quartiers, dotés de budgets et de pouvoirs de décision.

Si Pierre Jakubowicz se verrait bien maire de Strasbourg, il aimerait qu’autour de lui, une dizaine de maires de quartiers le seconde. C’est le sens d’une proposition qu’il a présentée vendredi 3 octobre devant la presse.

Selon son analyse, l’organisation mise en place par la municipalité écologiste, avec une vingtaine d’élus référents de quartiers, a transformé le centre administratif en « tour d’ivoire », c’est-à-dire à des élus absents ou injoignables parce qu’ils n’auraient pas les moyens de faire avancer les dossiers. Pour y remédier, le conseiller municipal Horizons propose une décentralisation :

« Si je suis élu maire, je vais créer dix mairies de quartier, adossées chacune à une direction de territoire et dotées de représentants de chaque service de l’administration. Chaque maire de quartier aura un budget dédié et sera décisionnaire sur le territoire concerné. »

Pour Pierre Jakubowicz, cette décentralisation permettra de redynamiser les commerces de certains quartiers, grâce à des services administratifs qui généreront du passage. Il y a jusqu’à présent huit mairies de quartier, mais le conseiller municipal d’opposition estime que les limites de leurs prérogatives ne les rendent pas suffisamment attractives. En outre, il obligera les futurs maires de quartier à y tenir des permanences sans rendez-vous.

Renaissance se montre

Bénéfice direct du soutien que lui apporte désormais Renaissance, Pierre Jakubowicz a pu présenter cette proposition comme apartisane, en convoquant d’anciens adjoints du maire Roland Ries, socialistes et passés chez Renaissance : Henri Dreyfus et Michèle Seiler. Ces deux anciens élus ont pu témoigner à quel point le rôle d’adjoint de quartier était essentiel et identifié par les citoyens… surtout lorsqu’ils ont un problème avec l’administration.

Est-ce que Pierre Jakubowicz veut remettre en place une administration à deux vitesses, une pour le commun et une autre pour celles et ceux qui ont parlé avec l’élu de quartier ? Pas du tout assure-t-il : « Il n’y aura pas de passe-droits ni de coupe-file ! La démocratie locale, ce n’est pas le clientélisme. » Mais comment fera-t-il pour éviter la réapparition de barons de quartiers, qui furent l’une des caractéristiques les plus visibles des municipalités de Roland Ries ? Le conseiller municipal assure que « tout sera coordonné » et qu’il y aura une « charte des valeurs ».

Face à une affaire d’agression sexuelle, un pasteur prône une réaction exemplaire

Face à une affaire d’agression sexuelle, un pasteur prône une réaction exemplaire
Le pasteur Fabian Clavairoly souhaite permettre l’expression d’une parole qui soit prise au sérieux pour les victimes de violences sexuelles.

Samedi 12 juillet 2025, des jeunes de la paroisse du Bouclier accusent un chef de camp d’avoir commis une agression sexuelle sur un mineur lors d’un voyage organisé par la paroisse protestante au Togo. Depuis, le pasteur prône une réaction « exemplaire ».

Samedi 12 juillet 2025, des jeunes de l’église réformée du Bouclier donnent l’alerte. Au cours d’un échange téléphonique avec le pasteur, Fabian Clavairoly, le groupe décrit une scène d’agression sexuelle sur un jeune Togolais de moins de quinze ans. Ils affirment en avoir été témoins lors d’un camp d’été au Togo. Le mis en cause est aussi membre de la paroisse protestante du Bouclier, située au centre-ville de Strasbourg. Âgé de plus de 70 ans, le chef de camp supervisait depuis une vingtaine d’années ces missions humanitaires au Togo, auxquelles participent chaque été de jeunes adultes de la paroisse. Face à ce signalement, le pasteur prône une réaction « exemplaire ». Il tente de mettre en place les conditions propices à une libération de la parole au sujet des violences sexistes et sexuelles dans sa communauté.

Un bénévole très impliqué

Le chef de camp accusé d’agression sexuelle sur mineur est décrit par les fidèles du Bouclier comme un bénévole très respecté. Il était particulièrement impliqué dans les activités jeunesse de la paroisse strasbourgeoise, qui sont loin de se limiter aux missions togolaises. Aline (le prénom a été modifié) est mère de plusieurs enfants participant à ces activités. Elle a fréquenté la paroisse dès son plus jeune âge et connait bien le mis en cause dans cette affaire.

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La rédaction de Rue89 Strasbourg publie régulièrement sur les violences sexuelles et sexistes. Ce sont des enquêtes qui touchent à tous les domaines, de l’enseignement supérieur à la politique en passant par le monde religieux ou l’environnement professionnel. Ces articles nécessitent souvent des semaines, voire des mois d’enquête, notamment parce que les preuves manquent et que la parole est délicate à recueillir. Nous documentons aussi activement les manquements dans la prise en charge des violences sexuelles par les acteurs concernés comme la police.

Si nos articles ne remplacent aucune forme de justice, ils permettent en général que cessent ces violences ou que des dysfonctionnements dans la protection des victimes soient révélés. C’est pourquoi l’existence de médias engagés comme Rue89 Strasbourg est essentielle pour donner la parole à celles et ceux qui affrontent le silence et subissent l’opprobre lorsqu’ils dénoncent des viols et des agressions sexuelles.

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Dans les Vosges, une rando à vélo féministe plus conviviale et moins compétitive

Dans les Vosges, une rando à vélo féministe plus conviviale et moins compétitive
Une soixantaine de personnes ont participé à La Costaud.e les 27 et 28 septembre.

Les 27 et 28 septembre, le club des Randonneurs de Strasbourg organisait pour la première fois un événement cycliste réservé aux femmes et aux minorités de genre. Une randonnée sur 150, 300 ou 430 km pour s’initier au vélo d’endurance dans un milieu encore très masculin.

Sous les tonnelles, le claquement des cales sur le bitume se fait à peine entendre au milieu des rires et des discussions. Il est 18h, ce samedi 27 septembre et la base-vie de La Costaud·e, située à La Claquette près de Schirmeck, se remplit doucement à mesure que les participant·es arrivent au checkpoint et laissent leurs vélos dans les racks. Certain·es s’arrêtent sous la tente technique pour faire regonfler leurs pneus ou vérifier un détail mécanique. Mais la plupart filent immédiatement en direction des tables pour boire un verre, dévorer une pizza et se raconter leur journée sur la route.

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Rassemblement dimanche 5 octobre en hommage aux victimes du 7 octobre 2023

Rassemblement dimanche 5 octobre en hommage aux victimes du 7 octobre 2023
Le 9 octobre 2023 à Strasbourg, lors d’un hommage aux victimes de l’attaque du 7 octobre.

Le Conseil représentatif des institutions juives d’Alsace appelle à un rassemblement dimanche 5 octobre à Strasbourg, pour rendre hommage aux victimes des attaques du 7 octobre 2023 en Israël. Le rassemblement demandera également la libération des otages restants aux mains du Hamas à Gaza.

Près de 1 200 personnes ont été tuées lors de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël et 251 personnes ont été enlevées. Deux ans après, 47 otages sont toujours retenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) d’Alsace appelle à un rassemblement pour rendre hommage aux victimes de l’attaque du Hamas et demander la libération des otages encore détenus.

Le rendez-vous est donné dimanche 5 octobre à 17h30, place Broglie, devant l’Opéra national du Rhin. « Nous devons nous souvenir de cet horrible événement. Certains otages sont toujours aux mains du Hamas dans des conditions épouvantables », déclare Pierre Haas, président d’honneur du Crif Alsace.

« Une cérémonie non politique »

La cérémonie comprendra des lectures de témoignages de victimes, des interventions musicales et une prise de parole du Crif Alsace, « pour rappeler le contexte de cet attentat, demander la libération des otages et lutter contre l’antisémitisme ».

Les organisateurs insistent sur le fait qu’il s’agit d’une « cérémonie non politique » et qu’aucune représentation extérieure n’est souhaitée. Ils espèrent toutefois la présence de nombreux responsables politiques. « Nous voulons une cérémonie digne pour cette douloureuse page qui ne s’est toujours pas refermée », ajoute Pierre Haas.