Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Deux familles d’élèves abritées à l’école Schluthfeld

Deux familles d’élèves abritées à l’école Schluthfeld
Cinq enfants et quatre adultes ont été mis à l’abri.

Des parents d’élèves et des enseignants ont mis à l’abri sept élèves et leurs familles dans les locaux de l’école Schluthfeld à Strasbourg. Le collectif Pas d’enfants à la rue demande l’ouverture de gymnases sans attendre le déclenchement du plan grand froid de l’État.

Dans la soirée du mercredi 19 novembre, des parents et des personnels de l’école Schluthfeld ont réquisitionné une partie des locaux afin de permettre à sept enfants et quatre adultes de dormir au sec et au chaud. Dans un communiqué, le collectif se dit « déterminé à maintenir la mise à l’abri aussi longtemps qu’aucune autre solution ne sera proposée aux familles ».

Une partie des locaux de l’école sont utilisés pour abriter les enfants et leurs parents.Photo : doc remis

Le collectif a recensé cinq familles de l’école sans solution d’hébergement, soit « dix enfants scolarisés au Schluthfeld et deux petits de moins de 2 ans ». Ces familles dorment dans des voitures ou sous des tentes installées dans quelques espaces verts de la ville.

Des enfants sur les murs

Parents et personnels se joignent à l’appel du collectif Pas d’enfants à la rue, qui demande que les gymnases soient réquisitionnés dès à présent pour mettre à l’abri les familles. Les plans « grand froid » de l’État, qui prévoient l’utilisation des gymnases, dépendent de critères météorologiques stricts, comme des températures négatives sur plusieurs nuits consécutives… Pas d’enfants à la rue a collé des silhouettes d’enfants sur plusieurs façades de la ville à l’occasion de la journée internationale des droits des enfants, jeudi 20 novembre. Selon le collectif, 2 500 enfants dorment dehors en France.

#école du Schluthfeld

Affaire des cochons de l’IHU : une enquête démontre l’inaction des HUS et de l’ARS malgré les alertes

Affaire des cochons de l’IHU : une enquête démontre l’inaction des HUS et de l’ARS malgré les alertes
L’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) de Strasbourg a fait l’objet d’une inspection suite à l’affaire des cochons de mars 2025.

Rue89 Strasbourg a eu accès à une version non définitive du rapport des inspecteurs missionnés par le gouvernement après l’affaire des cochons de l’IHU. Le document pointe les responsabilités de l’Agence régionale de santé et des Hôpitaux de Strasbourg dans la déprogrammation de malades du cancer pendant que des scanners de cochons étaient maintenus.

Des cochons priorisés à des personnes atteintes d’un cancer. L’affaire, révélée par le journal Le Point, avait suscité une indignation nationale. En mars 2025, les examens d’une quarantaine de patients étaient annulés par l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg, faute de personnel, alors que des expérimentations étaient réalisées sur des cochons pour le compte d’entreprises. Pour faire la lumière sur cette affaire, les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur avaient commandé une inspection. Rue89 Strasbourg a eu accès aux conclusions provisoires de cette enquête.

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À Koenigshoffen, la Fête des solutions pour rencontrer des collectifs engagés

À Koenigshoffen, la Fête des solutions pour rencontrer des collectifs engagés
L’événement porté par le Labo des partenariats est gratuit.

Le Labo des partenariats organise le 22 novembre 2025 la quatrième édition de la Fête des solutions, à l’école du Hohberg à Strasbourg. Une journée pensée pour renforcer le lien social et réfléchir collectivement à des problématiques locales.

Né en 2017, le Labo des partenariats veut mobiliser largement pour imaginer et construire des projets collectifs « qui prennent soin des humains et de la nature ». Avec cette Fête des solutions, samedi 22 novembre, l’association propose un espace où les citoyens cherchent ensemble des réponses à des enjeux sociaux, économiques ou environnementaux.

Cécile Dupré La Tour, membre du Labo explique :

« Notre rôle est de faire le lien entre le plus de gens possible afin qu’ils partagent leurs idées et initiatives. Nous réfléchissons de manière collective aux secteurs sur lesquels il est urgent d’agir à Strasbourg. Des ateliers très interactifs sont proposés pour inspirer le public autour de l’économie circulaire. Les ateliers pour les plus jeunes servent à révéler ou confirmer des talents. »

Au fil des éditions, certaines rencontres ont déjà fait émerger de nouvelles initiatives citoyennes. La journée s’ouvrira d’ailleurs par une présentation de projets passés, comme Sikle, qui collecte et composte des déchets organiques ; Kabubu, association d’inclusion par le sport ; ou encore Boma les bonnes matières, bureau d’études spécialisé dans le réemploi des matériaux de construction.

Encourager le public à rejoindre des projets

Une trentaine d’ateliers rythmeront la journée, autour de quatre grandes thématiques : bien-vieillir, éducation, solidarité et économie circulaire. Le public pourra par exemple s’initier à la prise de parole en public avec le collectif Toi-même tu parles, apprendre à réparer son vélo, découvrir la justice restaurative ou les principes des colocations intergénérationnelles (voir le programme complet ici).

Un atelier de rencontres appelé « Faut qu’on parle! » proposera aux participants de remplir un questionnaire « clivant » avant d’être mis en relation avec une personne exprimant des opinions opposées. L’objectif est d’ouvrir un espace de dialogue apaisé et de retisser du débat citoyen. Côté conférences (inscriptions recommandés), plusieurs rendez-vous sont programmés en fin de matinée, notamment autour des « Femmes engagées de tous horizons et toutes générations », ou sur « Entreprendre en collectif : quelles trajectoires possibles ? ».

Ces ateliers veulent « encourager le public à rejoindre des projets que nous soutenons ou à lancer eux-mêmes des initiatives futures », conclut Cécile Dupré La Tour.

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À l’Aubette, Jean-Philippe Vetter mise tout sur « l’ordre républicain »

À l’Aubette, Jean-Philippe Vetter mise tout sur « l’ordre républicain »

Pour son grand meeting de campagne, le candidat Les Républicains (LR) Jean-Philippe Vetter a réuni plusieurs centaines de personnes à l’Aubette. Une soirée très chorégraphiée, ponctuée de soutiens appuyés, d’un discours sécuritaire et d’un appel final à Pierre Jakubowicz, son rival au centre-droit.

La fastueuse salle de l’Aubette est pleine à craquer mardi 18 novembre. À 19h30, les derniers arrivants scrutent les rares chaises encore libres, en vain. Ils se perchent sur les rebords de fenêtre, se tiennent debout, sur la pointe des pieds, comme à un concert où l’on aurait oublié les gradins. Mardi 18 novembre, Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) organise son premier grand meeting de campagne, en vue des élections municipales de mars 2026, entouré d’amis, de maires de droite et de plusieurs centaines de personnes. La mise en place relève du grand spectacle. Sous les voûtes massives, une scène centrale est baignée de lumières blanches et bleues. Les chaises encerclent l’estrade à la manière d’un ring de boxe. C’est dans cet écrin que les soutiens et les curieux patienteront une heure et demi avant d’entendre le candidat.

Des maires et des jeunes LR

Avant que Jean-Philippe Vetter ne prenne la parole, les Jeunes Républicains se succèdent, suivis des maires de Lingolsheim (Catherine Graef-Eckert), Obernai (Bernard Fischer), Illkirch-Graffenstaden (Thibaud Philipps) ou encore Saverne (Stéphane Leyenberger). Chacun assure qu’une politique de droite est ambitieuse, à l’écoute, sécuritaire et garante d’une dette saine. Des militants-experts ayant aidé à concevoir le programme montent ensuite sur scène, évoquant avec gravité les constats faits sur la culture, les transports, l’économie, les commerçants et les personnes âgées. Les Jeunes Républicains insistent eux aussi sur ce dernier point. Le discours est rodé, le public conquis, et les applaudissements fusent.

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Trois étudiants exclus de l’Université de Strasbourg pour des heurts avec l’UNI

Trois étudiants exclus de l’Université de Strasbourg pour des heurts avec l’UNI

Trois étudiants syndiqués ont été exclus de l’Université de Strasbourg pour avoir manifesté contre l’UNI lors de la campagne électorale universitaire de février 2025. Un rassemblement a eu lieu lundi 17 novembre devant la présidence de l’Unistra pour demander l’annulation de cette décision.

Lundi 17 novembre 2025 à midi, plusieurs syndicats étudiants et organismes politiques comme la Fédération syndicale étudiante (FSE), l’Alternative étudiante Strasbourg (AES), Révolution permanente ou encore le NPA – L’Anticapitaliste se sont réunis devant le bâtiment de la présidence de l’Université de Strasbourg.

Les manifestants ont dénoncé l’exclusion pour une année avec sursis de deux étudiantes et l’exclusion ferme pour une année d’un étudiant de l’Université de Strasbourg, pour avoir milité contre l’Union nationale inter-universitaire (UNI), un syndicat d’extrême droite, entre le 4 et le 6 février 2025, lors de la campagne électorale universitaire. Réunie le 22 septembre, la commission disciplinaire a rendu sa décision le 13 novembre.

« Une sanction contre l’antifascisme »

Pour Rayyan, secrétaire générale de la FSE, mégaphone à la main, cette décision est « une sanction contre l’antifascisme ». L’une des étudiantes sanctionnées, en troisième année de sociologie, estime :

« Cette sanction est disproportionnée, elle va à l’encontre des valeurs d’une université qui se dit héritière de la Résistance. L’université veut faire un exemple, nous étions déjà fichés pour nos engagements passés contre la réforme des retraites et pour la Palestine. »

Six étudiants étaient poursuivis par l’Université de Strasbourg devant une commission disciplinaire. Il leur était reproché des « faits graves ayant troublé le fonctionnement normal de l’établissement », d’avoir proféré des « menaces explicites de nature à créer un climat d’insécurité » et d’adopter « une posture militante incompatible avec les valeurs de l’Unistra ».

Dans sa décision, la commission disciplinaire estime que ces étudiants ont « contribué personnellement et activement aux troubles et tensions pendant la période électorale » et leur mobilisation a « dépassé le simple cadre de la liberté d’expression ». L’étudiant exclu un an ferme a été sanctionné pour « tentatives d’intimidation physique et verbale envers d’autres étudiants, injures publiques contre les membres de la communauté universitaire, menaces publiques créant un climat d’insécurité, violence physique envers un agent et un usager de l’université, dégradations et vols de bien appartenant à l’université ».

La commission estime que les deux autres étudiantes avaient organisé une manifestation à l’intérieur de l’Institut Lebel le 5 février 2025. Le cortège aurait ensuite pourchassé des étudiants de l’UNI jusqu’en dehors du campus. Un agent de sécurité qui tentait de séparer les deux groupes dit avoir été blessé et s’est fait voler sa radio. La commission relève que les étudiants sanctionnés ont aussi suivi ceux de l’UNI jusqu’au bâtiment de la présidence de l’université le 6 février.

Les étudiants sanctionnés ont deux mois pour déposer un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg. En juin, des étudiants de l’UNI avaient été exclus de l’Université, après la fuite d’une vidéo de l’un d’eux faisant un salut nazi et la diffusion d’un jeu de cartes à caractère antisémite.

« Un gâchis monumental » : dans l’opacité et la précipitation, l’Icans prépare sa fin

« Un gâchis monumental » : dans l’opacité et la précipitation, l’Icans prépare sa fin
L’institut de cancérologie de Strasbourg, au crépuscule.

Fondateurs de l’institut de cancérologie de Strasbourg, le CHU de Strasbourg et le Centre Paul Strauss se séparent au 1er janvier 2026. Décrite comme un « gâchis monumental », la dissolution de l’Icans suscite des inquiétudes pour les patients et dans le monde de la recherche.

C’est l’histoire de deux partenaires qui n’ont jamais cessé de se faire la guerre. À quelques semaines de sa dissolution, l’Institut de cancérologie de Strasbourg (Icans) résonne encore comme le théâtre d’un conflit. D’un côté, le Centre de lutte contre le cancer Paul Strauss est accusé d’avoir provoqué un déficit de plus de neuf millions d’euros par an pour l’hôpital public strasbourgeois. De l’autre, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Strasbourg et ses fonctionnaires sont perçus comme incompatibles avec une structure privée. Comme l’affirme le représentant du personnel Force Ouvrière Philippe Sebastian, « dès le départ, on savait très bien que cela ne pouvait pas fonctionner. »

Des négociations confidentielles

Nommé directeur des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) en février 2024, Samir Henni a rapidement posé un ultimatum au directeur du Centre Paul Strauss et de l’Icans. Soit Xavier Pivot acceptait de négocier une gouvernance plus équilibrée, soit l’Institut de cancérologie finirait dissous au 1er janvier 2026. C’est la seconde option qui l’a emporté. Depuis, les directions du CHU et du Centre Paul Strauss (CPS), assistés de leurs avocats parisiens, négocient la fin de leur partenariat au cours de réunions confidentielles. Ces échanges doivent permettre de répartir les locaux, les personnels ainsi que les domaines d’activité.

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Rassemblement à Sciences Po contre la surveillance d’une chercheuse sur la Palestine

Rassemblement à Sciences Po contre la surveillance d’une chercheuse sur la Palestine
Une action de blocage de Sciences Po Strasbourg en février 2025.

Le collectif des étudiants mobilisés de Sciences Po appelle à un rassemblement mercredi 19 novembre à midi devant le Cardo. Ils dénoncent une atteinte à la liberté académique de leur directeur, qui s’est méfié de la venue d’une chercheuse à l’IEP.

Dans une tribune, les étudiants et étudiantes mobilisés de Sciences Po Strasbourg appellent à un rassemblement mercredi 19 novembre devant le bâtiment du Cardo, pour dénoncer le comportement de leur directeur, Emmanuel Droit.

Le 8 novembre 2025, le nouveau directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) Emmanuel Droit avait contacté le Réseau contre le racisme et l’antisémitisme (RAA) pour se renseigner sur Stéphanie Latte-Abdallah, directrice de recherche au CNRS. L’enseignante-chercheuse devait intervenir à l’IEP pour une conférence intitulée « Les sciences sociales dans les sociétés en Guerre : Gaza, Cisjordanie ». Prévue en septembre, elle a été reportée pour raisons médicales.

Comportement inquisiteur

Dans ces échanges révélés par Blast, Emmanuel Droit demandait au RAA :

« Que savez-vous à propos de Stéphanie Latte-Abdallah ? (…) Si jamais vous avez des infos sur cette chercheuse me permettant d’alerter la présidence de l’Unistra, je vous en serai reconnaissant. »

Selon le collectif étudiant, ces révélations révèlent le comportement inquisiteur d’Emmanuel Droit : Latte-Abdallah y est décrite « comme une militante pro-palestinienne, étant elle-même d’origine palestinienne […] n’ayant que le mot génocide à la bouche ». De son côté, Emmanuel Droit assure que ces messages « n’avaient vocation qu’à mesurer les éventuels risques sécuritaires posés par la conférence ».

Le rassemblement des étudiants s’inscrit dans le contexte de l’annulation au collège de France du colloque « Palestine et Europe » co-organisé par l’historien Henry Laurens. L’évènement avait été décrit par Le Point comme « un colloque propalestinien à haut risque » et « à tendance pro-Hamas ». Il s’est finalement déroulé les 13 et 14 novembre au Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep) de Paris.

La librairie Le Tigre vendue pour devenir un café-librairie

La librairie Le Tigre vendue pour devenir un café-librairie
Nicolas Deprez pourra garder une activité librairie au Tigre.

La librairie indépendante Le Tigre, quai des Bateliers à Strasbourg, va devenir un café-librairie. Son propriétaire, Nicolas Deprez, a vendu le fonds de commerce au dirigeant du parc animalier Sainte-Croix.

Le média spécialisé dans l’actualité du livre, Actualitté, a révélé que la librairie Le Tigre, installée au 36, quai des Bateliers à Strasbourg et spécialisée dans la bande dessinée avait été vendue. L’information a été confirmée à Rue89 Strasbourg par Nicolas Deprez qui fait état d’une situation économique dégradée :

« Depuis 2020, chaque année est pire que la précédente. Je n’arrivais plus à équilibrer les comptes et c’est pas mon truc de faire des Ulule… C’est devenu très compliqué. Sur un bouquin, une fois tout enlevé, il me reste 1%… En tant qu’indépendant, ce n’est pas tenable. »

C’est Laurent Singer, dirigeant du parc animalier Sainte-Croix près de Sarrebourg en Moselle, qui s’est porté acquéreur du fonds de commerce du Tigre pour 150 000€. Nicolas Deprez détaille :

« C’est un copain. Je lui ai fait part de mes difficultés et lui voulait développer un café avec des spécialités et des pâtisseries à Strasbourg. Donc après quelques échanges, il a proposé de racheter le fonds, d’y installer un café sur la partie en façade des locaux et de me garder en temps que salarié pour continuer à gérer la librairie dans l’arrière boutique. »

En bonne place sur le quai

Le Tigre étant idéalement placé sur le quai des Bateliers, piétonnisé depuis 2019, le nouveau commerce va demander une licence III et l’autorisation d’installer une terrasse. L’objectif étant d’ouvrir après quelques semaines de travaux au premier semestre 2026.

Cette transformation du Tigre marque un nouveau recul pour les librairies et les commerces indépendants à Strasbourg. Mais Nicolas Deprez reste combatif :

« Je perds environ 100 000€ dans cette affaire et ma société est liquidée mais au moins, je vais pouvoir continuer à proposer des bandes dessinées avec la même politique éditoriale. Donc même si ce sera dans un format réduit, la librairie continue et ça a beaucoup joué dans ma décision. J’ai d’ailleurs dit à Laurent qu’avec cette affaire, il continuait d’œuvrer pour la préservation d’espèces menacées… »

Deux parents au tribunal pour avoir refusé d’inscrire leur enfant à l’école

Deux parents au tribunal pour avoir refusé d’inscrire leur enfant à l’école
Julien et Gwendoline ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Strasbourg.

Deux parents ont comparu devant le tribunal de Strasbourg lundi 17 novembre pour ne pas avoir inscrit leur garçon en classe maternelle. Ils ont été relaxés, faute d’infraction constituée. Leur avocat dénonce un durcissement des conditions d’accession à l’école à la maison, en lien avec la loi de 2021 contre le séparatisme.

Les voix des enfants de Gwendoline et Julien résonnent depuis les bancs du tribunal correctionnel de Strasbourg. À l’intérieur de la salle d’audience, leurs parents comparaissaient lundi 17 novembre pour « refus d’inscrire un enfant d’âge scolaire dans un établissement d’enseignement malgré mise en demeure »

La convocation du couple fait suite à un signalement au procureur de la République du directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) du Bas-Rhin. À la rentrée 2024, après une première année d’école à la maison pour le jeune Logan, l’un des sept enfants du couple, les services académiques ne renouvellent pas leur autorisation. Le couple tente de contester la décision, avec un recours gracieux puis un recours contentieux et décide de ne pas inscrire l’enfant en classe maternelle à Drusenheim.

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En Alsace, de plus en plus de pollutions identifiées dans l’eau du robinet

En Alsace, de plus en plus de pollutions identifiées dans l’eau du robinet
Dans le Bas-Rhin, 5 % de l’eau du robinet distribuée était non conforme aux seuils réglementaires en 2024.

Dans une étude publiée mardi 18 novembre, l’antenne bas-rhinoise de l’association UFC-Que-choisir publie une analyse de la qualité de l’eau potable dans le département. Par rapport à 2021, le Bas-Rhin est davantage concerné par les pollutions aux pesticides et aux nitrates.

De plus en plus de pollutions identifiées dans l’eau du robinet des habitants et des habitantes du Bas-Rhin. C’est l’une des conclusions de l’étude publiée par l’association UFC-que-Choisir, basée sur les données 2024 de l’Agence régionale de santé (ARS). Dans le département, un peu plus de 5% du réseau d’eau potable est concerné par une pollution aux pesticides ou aux nitrates.

Un pourcentage en hausse par rapport à la précédente étude parue en 2021, où le Bas-Rhin n’apparaissait pas comme un département particulièrement concerné. Une situation « logique » selon Pierre-Jean Dessez, référent environnement pour l’UFC-Que Choisir du Bas-Rhin :

« Si le nombre de cas de pollutions explose dans le département, c’est en partie parce que les analyses de l’eau potable sont plus poussées. Davantage de pesticides sont recherchés par rapport à la fin des années 2010, ainsi que leurs métabolites [des molécules issues de la dégradation d’un pesticide, NDLR]. C’est pour cela que le nombre de pollutions identifiées dans le Bas-Rhin a connu une telle évolution en seulement quelques années. »

Des agglomérations également concernées

À l’instar des observations au niveau national, les communes rurales bas-rhinoises ne sont plus les seules concernées par ces pollutions aux pesticides. Certaines agglomérations sont également touchées, comme Rue89 Strasbourg l’a déjà évoqué pour Haguenau et ses environs, mais aussi au sud et à l’ouest de l’Eurométropole de Strasbourg.

Le point le plus critique dans le Bas-Rhin reste le secteur de Mommenheim. L’antenne locale de l’association UFC-Que-Choisir alerte : « l’eau y est déclarée “de qualité insuffisante” pour les pesticides avec un taux de conformité des analyses de 0% sur l’année 2024 ! »

À l’origine de ces pollutions, des pesticides utilisés dans l’agriculture intensive, comme l’OXA alachlore, un métabolite de l’herbicide S-Metolachlore, utilisé dans la culture intensive du maïs jusqu’en juillet 2024, avant son interdiction par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Les métabolites peuvent mettre des dizaines d’années avant de disparaître après leur interdiction.

Le principal responsable des pollutions de l’eau potable dans le Bas-Rhin reste la chloridazone-desphényl, un métabolite de la chloridazone, herbicide utilisé pour le traitement des cultures de betteraves, interdit depuis fin 2020 en France. Selon l’ARS des Hauts-de-France, cette interdiction est liée au « non renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché [par le producteur] pour des questions de rentabilité ».

Pas de prise en compte des PFAS dans cette étude

Une des limites de cette nouvelle étude est l’absence de prise en compte des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), connues sous le nom de « polluants éternels » dans l’eau du robinet. Très persistants dans l’environnement, ces substances chimiques ont déjà été découvertes en quantité dans l’eau de nombreux habitants de l’agglomération de Saint-Louis, dans le sud de l’Alsace.

« Nous nous sommes basés sur les données en accès libre des différentes ARS de l’Hexagone, or l’obligation d’analyse des PFAS dans l’eau potable ne rentre en vigueur au niveau national qu’à partir du 1er janvier 2026. C’est pour cela que ces données ne sont pas présentes dans cette étude », justifie Pierre-Jean Dessez.

Depuis 2011, l’estimation du coût de la dépollution des pesticides et des nitrates dans les eaux souterraines en France métropolitaine n’a pas été actualisée. À l’époque, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a chiffré le montant de « la restauration des eaux souterraines » entre 522 et 847 milliards d’euros (hors coûts d’énergie du pompage avant traitement).

Une estimation basse 15 ans plus tard, étant donné que ce calcul ne prenait pas en compte de nombreux pesticides ni leurs métabolites, ni le coût de la dépollution des PFAS. Le Forever pollution project a estimé le montant de la dépollution des « polluants éternels » entre 710 millions et 12,2 milliards d’euros en France, chaque année pendant 20 ans.

Tout savoir sur les élections municipales de mars 2026 à Strasbourg

Tout savoir sur les élections municipales de mars 2026 à Strasbourg
Les candidats aux élections municipales 2026 soutenus par des listes.

Qui se présente aux élections municipales de Strasbourg en mars 2026 et d’où viennent les candidats et les candidates ? Voici le récapitulatif pour tout savoir et suivre les prochains épisodes de ce scrutin.

Les élections municipales de mars 2026 décideront des 65 conseillers et conseillères qui siègeront au conseil municipal de Strasbourg et des 99 conseillers et conseillères qui siègeront au conseil de l’Eurométropole, l’assemblée des 33 communes de l’agglomération. Les municipalités décident de presque tout sur leur territoire, et particulièrement des écoles, du logement, des transports et de l’urbanisme. Strasbourg est en outre dotée de compétences sociales, en partie héritées du droit local alsacien-mosellan.

Qui a remporté les élections municipales à Strasbourg en 2020 ?

Jeanne Barseghian au soir du 29 juin 2020.Photo : Jean-François Gérard / Rue89 Strasbourg

Lors des dernières élections municipales en mars et juin 2020, la liste menée par Jeanne Barseghian (Europe Écologie) est arrivée en tête avec 21 592 voix, soit 41,71% des suffrages exprimés au second tour. C’était la première fois que les écologistes remportaient les élections à Strasbourg, même s’ils avaient participé à des coalitions victorieuses avec les socialistes. Le macroniste Alain Fontanel (La République en Marche) avait été désigné successeur par le maire sortant, Roland Ries, mais il est arrivé second (18 099 voix, 34,96% des suffrages exprimés). Il s’était allié avec la droite conduite par Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) après le premier tour. En troisième position, Catherine Trautmann (PS) avait réuni 12 080 voix, soit 23,33 %.

Quelques grands enjeux de Strasbourg

Métropole dynamique et vivante, capitale européenne, Strasbourg bénéficie d’une très forte attractivité et devrait dépasser les 300 000 habitants au prochain recensement. Mais ce dynamisme accroit les tensions sur le marché immobilier, ce qui fait de Strasbourg l’une des villes de province où les prix des logements sont les plus chers. En outre, un quart de la population strasbourgeoise vit sous le seuil de pauvreté. Cette situation accroit les risques de ségrégation sociale au sein de la ville, une tension régulièrement soulignée dans le débat public par l’apparition et la persistance d’importants campements de sans-abris, dont les tentes se déploient dans les parcs et les espaces verts.

Côté transports, Strasbourg déploie depuis 1989 un réseau de tramway pour proposer une alternative fiable et rapide aux déplacements intra-urbains en voiture. Il reste à connecter au réseau Schiltigheim et le nord de l’agglomération. L’accès des communes de la seconde couronne à la ville centre est également un problème récurrent.

Quels sont les candidats et candidates en campagne

Jeanne Barseghian en octobre 2025.

Jeanne Barseghian, la maire sortante (Les Écologistes). Jeanne Barseghian, 45 ans, s’est déclarée candidate à sa réélection fin août 2025. Elle doit rebâtir une coalition de mouvements citoyens et de partis de gauche. Elle est soutenue par Place Publique mais elle devra compter avec La France insoumise sur sa gauche et Catherine Trautmann avec une majorité du Parti socialiste sur sa droite. Elle devra également défendre son bilan.

Pierre Jakubowicz, entouré par Anne Reymann (à gauche) et des bénévoles de « Strasbourg on y croit ».Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Pierre Jakubowicz, le centriste (Horizons). Conseiller municipal d’opposition depuis 2020, il est à la tête du mouvement « Strasbourg on y croit ! ». Il a 37 ans il est soutenu par les partis macronistes Horizons et Renaissance.

Vendredi 10 octobre, Catherine Trautmann a déclaré sa candidature pour la mairie de Strasbourg.Photo : Guillaume Krempp

Catherine Trautmann, toujours là. Vétérane du Parti socialiste, Catherine Trautmann a déjà été maire de Strasbourg (1989-1997 et 2000-2001) et ministre de la Culture de 1997 à 2000. À 74 ans, elle mise sur son aura pour rallier au-delà du centre-gauche strasbourgeois.

La conseillère régionale et présidente de Convergences, Linda Ibiem (PS).Photo : Roni Gocer / Rue89 Strasbourg

Linda Ibiem, la socialiste en rupture. Conseillère régionale du Grand Est, Linda Ibiem se présente comme une autre candidate socialiste. Avec son mouvement « Convergences », elle vise à s’insérer entre le Parti socialiste strasbourgeois et les Écologistes.

Virginie Joron, eurodéputée et conseillère régionale du Rassemblement National. Photo : Parlement européen

Virginie Joron, pour le Rassemblement national. Virginie Joron est députée européenne du Rassemblement national. À 51 ans, elle a pris la tête d’une liste appelée « Sauver Strasbourg » soutenue par le RN. Fidèle de Marine Le Pen depuis les années 2010, elle s’est fait connaître avec ses voyages en Crimée et à Damas, son soutien aux référendums pro-Poutine… au point d’apparaître sur une « liste noire » du Parlement européen.

Florian Kobryn, candidat aux municipales pour LFI à Strasbourg. Photo : Eva Chibane / Rue89 Strasbourg / cc

Florian Kobryn, l’Insoumis. Conseiller d’opposition à la Collectivité d’Alsace, Florian Kobryn, 36 ans, a rejoint La France insoumise en juin 2025. En octobre, il a été propulsé à la tête de cette liste qui doit s’appuyer sur les succès électoraux des scrutins nationaux pour prouver que le mouvement de gauche de rupture a un ancrage à Strasbourg.

Fahad Raja Muhammad a lancé sa campagne sur TikTok.

Fahad Raja Muhammad, issu du syndicalisme étudiant musulman. Étudiant en ingénierie informatique, Fahad Raja Muhammad, 20 ans, a déclaré sa candidature sur TikTok en octobre 2025. C’est sur ce même canal qu’il avait réalisé une vidéo critiquant la collectivité, ce qui lui a valu d’être renvoyé d’un stage. Avant d’avoir lancé le Mouvement populaire indépendant, Fahad Raja Muhammad était président de l’association des Étudiants musulmans de France, un syndicat étudiant qui « s’inspire de l’éthique et des valeurs musulmanes ».

Jean-Philippe Vetter en campagne à l’Esplanade.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg

Jean-Philippe Vetter, le candidat de la droite. À 44 ans, Jean-Philippe Vetter est conseiller municipal depuis 2014. Avec son mouvement « Aimer Strasbourg », c’est la deuxième fois qu’il prend la tête d’une liste de droite à Strasbourg. En 2020, il avait obtenu 18 % des voix. Il est soutenu par Les Républicains et par une partie des centristes strasbourgeois.

Thibaut Vinci va œuvrer lui aussi à un rassemblement au centre-gauche. Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Thibaut Vinci, trait d’union à gauche. À 38 ans, Thibaut Vinci est le candidat du mouvement centriste Parti radical de gauche. La sécurité est au cœur de son projet, que le policier à Paris considère comme un enjeu de gauche. Il plaide pour un rassemblement de centre-gauche et reproche à Catherine Trautmann de partir en solitaire.

Cem Yoldas, porte-parole de l’organisation antifasciste de la Jeune Garde, candidat aux élections municipalesPhoto : Eva Chibane / Rue89 Strasbourg / cc

Cem Yoldas, l’activiste antifasciste. Cem Yoldas, éducateur de 29 ans, est porte-parole de la Jeune garde antifasciste à Strasbourg. Il a pris la tête d’un mouvement appelé « Strasbourg c’est nous » soutenu par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), la Yeni Demokratik Gençlik et le collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici ».

Louise Fève, candidate Lutte Ouvrière.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Louise Fève, la figure de LO. La cheminote de 44 ans présentera une liste en mars en 2026. Elle était déjà candidate aux élections municipales de 2020. L’objectif est de représenter “ le camp des travailleurs”, même si Lutte ouvrière estime que ce n’est pas par les élections que “nos vies peuvent changer”.

    Elle sera secondée par son binôme, Marc Baud-Berthier, enseignant en collège. 
Ismaïl Becherirat, candidat aux élections municipales de mars 2026

Ismaïl Becherirat, le novice. À 36 ans, le conducteur de tram à la CTS, se lance sans expérience politique ou parti. Il affirme porter une liste « sans étiquette », ouverte à tous sauf à l’extrême droite. Entouré d’une vingtaine de personnes, il mène une campagne éclair, sous la bannière Unis pour Strasbourg.

    Au cœur de son projet, un pari : attirer des industriels au Port du Rhin. Il veut plus de policiers municipaux et des transports qui tournent 24h/24 le week-end. Il souhaite dévoiler un clip de campagne courant du mois de décembre 2025.
Clément Soubise, déjà présent en 2020.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Clément Soubise, le second front du NPA. Déjà candidat lors des municipales de 2020, le cheminot de 37 ans se relance dans la course pour 2026 sous l’étiquette du NPA-Révolutionnaire (Cem Yoldas est candidat sous l’étiquette NPA anticapitaliste). À la tête d’une nouvelle liste située à l’extrême gauche, il défend ce qu’il présente comme « un programme de lutte ».

    Il mise sur l’extension et la gratuité des services publics ou encore la réquisition des logements vacants.

Qui doit encore annoncer sa tête de liste ?

Bertrand Pancher et Mohamed Sylla, tout deux représentants du parti Utiles.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg
    Le parti Utiles 67. Le parti se définit comme « ultra-centriste », ouvert à des collaborations sur des enjeux partagés. Mohamed Sylla, juriste et syndicaliste, en est le représentant à Strasbourg. Il évoque par exemple une possible stratégie avec Jeanne Barseghian « si celle-ci tient compte de nos préoccupations sociales ».
Paul Meyer, adjoint au commerce et au tourisme de 2008 à 2020. Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
    Paul Meyer et Nawel Rafik-Elmrini. Anciens adjoints du maire Roland Ries, ils sont à l’initiative d’un mouvement de centre-gauche appelé « Réconcilier Strasbourg ». Ils n’ont pas encore désigné de tête de liste mais refusent déjà toute alliance avec La France insoumise ou les Écologistes. 

Quand et où voter ?

Les élections municipales auront lieu les dimanches 15 et 22 mars 2026 dans toute la France. À Strasbourg, les bureaux de vote fermeront à 20h. Pour voter, il est nécessaire d’être inscrit sur les listes électorales de la commune, ce qui peut se faire jusqu’au 6 février 2026 pour ces élections. Des exceptions existent jusqu’au 5 mars pour les jeunes de 18 ans n’ayant pas fait le recensement citoyen, en cas de déménagement récent, ou en cas d’acquisition récente de la nationalité française.

L’inscription est possible en ligne sur le site Service-public, en mairie ou par courrier avec les justificatifs requis (pièce d’identité et justificatif de domicile).

Il est possible de voter par procuration si l’électeur ou l’électrice ne peut pas se déplacer. Dans ce cas, il convient de désigner un autre électeur inscrit dans la même commune pour voter à sa place. La demande de procuration peut se faire en ligne (maprocuration.gouv.fr) ou auprès du tribunal, commissariat ou gendarmerie, en fournissant une pièce d’identité et les informations du mandataire. Important : pour donner procuration, vous devez connaître le numéro national d’électeur de votre mandataire (la personne à qui vous donnez procuration). Ce numéro est inscrit sur la carte électorale de chaque électeur et peut être retrouvé directement en ligne sur le site service-public.gouv.fr.

Mimir retrouve un toit, deux ans après l’incendie

Mimir retrouve un toit, deux ans après l’incendie
Depuis l’incendie de la Maison Mimir en 2023, l’association a continué à organiser des événements, malgré des conditions d’accueil difficiles.

L’association Mimir emménage dans un nouveau local, près de deux ans après l’incendie de la maison de la rue Prechter. Ateliers d’éducation populaire, événements musicaux et festifs vont pouvoir reprendre au bénéfice des personnes précaires.

« C’est vraiment un nouvel élan pour Mimir, les gens reviennent, le lieu leur donne envie de s’investir », se réjouit une membre de l’association strasbourgeoise engagée dans l’aide aux personnes en situation de précarité alors que l’assemblée générale du 12 novembre s’achève dans le tout nouveau local de l’association : la Mimine. C’est ainsi que les membres ont rebaptisé La Mine, cette ancienne annexe de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) dans laquelle les étudiants et les étudiantes avaient l’habitude de se retrouver. Le local vient d’être mis à leur disposition jusqu’au printemps 2026. Situé au 2 rue de l’Académie à la Krutenau, cet espace de taille modeste va néanmoins permettre à l’association d’organiser une multitude d’événements.

L’ancien local La Mine n’est pas très grand, mais il permet d’accueillir quelques activités au sec pour l’hiver.

Un local ardemment attendu, depuis qu’un incendie avait dévoré l’ancienne bâtisse à colombages de la rue Prechter en février 2023, occupée par le collectif depuis plus de dix ans. Du jour au lendemain, Mimir se retrouvait sans toit, avec pour seule demeure une cour vide, un abri ayant échappé aux flammes et un arbre menaçant de s’effondrer.

Avant cela, l’association Mimir accueillait des soirées étudiantes, des cours d’alsacien, des répétitions de fanfare, des restaurants éphémères, des concerts improvisés… Mimir, c’est surtout un lieu de refuge pour les personnes en situation de précarité comme la bagagerie par exemple : 90 casiers pour laisser ses affaires en lieu sûr quand on n’a pas de toit. Ce service a perduré après l’incendie ainsi que d’autres activités comme un vide-dressing, une collecte pour les enfants à la rue…

« Mais c’était vraiment compliqué l’hiver, pondère David, un membre de l’association qui vient de s’assoir sur une chaise, dos à une frise chronologique qui liste les actions sur autant de post-it :

« Niveau hygiène aussi. Plus rien n’était aux normes, on n’avait plus d’eau, plus d’électricité, toutes les soirées se faisaient sur batteries… Ce qui a considérablement réduit le nombre d’activités possibles. »

Éduc pop, scène slam et barakawa

Dès 2023, Mimir avait demandé à la Ville de Strasbourg la mise à disposition d’un autre local. L’association avait visité une première fois La Mine en octobre 2024, mais les délais se sont éternisés jusqu’à décourager les membres de l’association.

Alors, deux semaines après avoir reçu les clés de la Mimine, l’association bouillonne de projets. À gauche de la frise chronologique, un tableau blanc affiche l’agenda des mois à venir. Et il est déjà bien rempli. Une soirée de soutien à la lutte contre l’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, des ateliers d’éducation populaire, d’écriture, une scène slam…

Deux semaines après avoir reçu les clés de la Mimine, Mimir bouillonne de projets pour les mois à venir.
Deux semaines après avoir reçu les clés de la Mimine, Mimir bouillonne de projets pour les mois à venir.Photo : Paciane Rouchon

Il y aura aussi le retour du « barakawa », complète Rémy, « un bar sans alcool à prix libre et conscient, le jeudi de 18h à 22h, pour réunir les gens autour d’une boisson chaude, qu’on puisse écouter un podcast, lire un bouquin ou juste chiller. » Les premiers barakawas auront lieu les 20 et 27 novembre. Les autres événements seront annoncés au fur et à mesure sur le site internet de la Maison Mimir et sur ses réseaux sociaux.

Un lieu à disposition des autres

Le reste de l’agenda se remplira au gré des envies et des propositions de chacun. « Le but est de mettre ce lieu à disposition des autres », explique David :

« N’importe quel collectif, association ou individu peut venir demander à l’utiliser pendant les « assemblées générales projets » qui auront lieu tous les deuxièmes mardis du mois. »

Mais d’abord, un gros travail d’aménagement reste à accomplir. « Mettre du chauffage, rendre ça joli et accueillant, installer une zone chill, une bibliothèque, peut-être une console vidéo, de quoi cuisiner, se sentir à l’aise, que ce soit le plus chaleureux et accueillant possible pour tout le monde », énumère une Mimirienne enthousiaste. Un atelier participatif de décoration doit s’ajouter au programme.

Après mars 2026, la Ville de Strasbourg devrait récupérer les locaux pour y installer le centre d’hébergement d’urgence de la rue Fritz-Kiener à l’horizon 2028. L’association Mimir n’a encore aucune solution pour continuer ses activités d’hiver après cette date. Un projet de construction d’un nouveau bâtiment sur le terrain de la rue Prechter est toutefois à l’étude.

Jazzdorama : 24 ans de graphisme au service de Jazzdor à La Chaufferie

Jazzdorama : 24 ans de graphisme au service de Jazzdor à La Chaufferie
Une vue générale de Jazzdorama

À l’occasion du festival Format(s), le studio Helmo détaille dans Jazzdorama une rétrospective retraçant vingt-quatre années de travail commun avec Jazzdor. Initiée en 2002, cette aventure graphique s’achève en 2025 mais les archives sont de sortie jusqu’au 23 novembre.

En 2002, Philippe Ochem, à la direction de Jazzdor, souhaite rompre avec l’identité visuelle du festival, qu’il juge trop figurative. Il fait alors appel à un studio de jeunes graphistes, Helmo, fondé par Thomas Couderc et Clément Vauchez, afin d’imaginer une charte visuelle qui ne se contente plus de représenter le jazz mais qui exprime également la contemporanéité, l’improvisation et l’esprit d’expérimentation du festival.

C’est dans le cadre de cette rétrospective que Helmo et l’équipe de la Chaufferie proposent une lecture thématique du travail mené pour Jazzdor où chaque mur décline un motif (cercles, lignes, photographies) et compose un panorama de plus de vingt ans d’images.

L’exposition montre également les coulisses de leurs démarches : recherches graphiques et expérimentations, ainsi que des pochettes de CD et de disques vinyles, rappelant l’identité musicale du festival.

En 2012, lorsque Jazzdor devient une Scène de musiques actuelles, la typographie California devient le signe distinctif de son identité visuelle. Cette typographie, inspirée des plaques d’immatriculation californiennes, vient habiller toutes les affiches créées pour Jazzdor.

Au centre de la salle, plusieurs casques d’écoute diffusent une playlist imaginée par Philippe Ochem. C’est une sélection d’œuvres présentées aux plus de trente éditions de Jazzdor et une manière d’ajouter une dimension sonore à l’expérience visuelle.

Rencontre avec deux refuzniks israéliens mercredi 19 novembre à Strasbourg

Rencontre avec deux refuzniks israéliens mercredi 19 novembre à Strasbourg
Soul Behar Tsalik et Itamar Greenberg lors d’une conférence à Orléans.

Deux jeunes militants israéliens ayant refusé de s’engager dans l’armée seront à Strasbourg pour une rencontre mercredi 19 novembre. Ils raconteront cet engagement face au gouvernement d’extrême droite de Benjamin Netanyahou. 

À la manière du Déserteur de Boris Vian, Itamar Greenberg et Soul Behar Tsalik, 19 ans tous les deux, ont refusé de servir dans l’armée de leur pays, Israël. Ne pas réaliser son service militaire obligatoire (2 ans et 8 mois pour les hommes et 2 ans pour les femmes) y est passible d’une peine de prison militaire. L’objection de conscience est pourtant un droit humain.

Les deux militants viennent témoigner à l’invitation du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) et de Raja Tikva, association d’amitié arabo-juive en Rhône-Alpes, dans le cadre d’une tournée à travers la France. Itamar Greenberg et Soul Behar Tsalik militent eux dans l’association israélienne Mesarvot, qui soutient des objecteurs de conscience.

Ces deux « refuzniks » (personnes refusant le service militaire) se sont engagés dans cette démarche en réaction à la politique d’extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahou, qui encourage la colonisation en Cisjordanie et qui a mené une guerre dans la bande de Gaza ayant fait près de 70 000 morts à la suite des attaques du 7 octobre 2023.

« Je ne voulais pas être impliqué dans un génocide »

Itamar Greenberg

Itamar Greenberg, étudiant en droit à Tel-Aviv et issu d’une famille haredim ultra-orthodoxe, a déjà purgé 197 jours de détention. Cinq peines consécutives de prison ont été prononcées contre lui suite à son refus d’effectuer son service militaire. C’est la plus longue détention pour un objecteur de conscience depuis les années 2000, selon le MAN.

Itamar Greenberg, explique dans une tribune pour Amnesty International :

« Je n’ai pas pris cette décision de manière soudaine, je l’ai mûrie au cours d’un long processus d’apprentissage et de prise de conscience morale. Plus j’avançais dans mes réflexions, plus j’étais convaincu que je ne pourrais pas revêtir un uniforme symbole de meurtre et d’oppression. Ces considérations ont à voir avec le fait de refuser de servir dans le contexte de l’occupation. Mais dans mon cas, j’ai également refusé de m’enrôler parce que je ne voulais pas être impliqué dans la perpétration du génocide à Gaza. »

Soul Behar Tsalik est aussi originaire de Tel-Aviv. Il a passé deux mois en prison militaire après son refus de s’engager. « Mettre fin à la présence israélienne à Gaza n’est pas seulement la bonne chose à faire pour les Palestiniens. C’est aussi ce qu’il faut faire pour la sécurité et l’avenir des Israéliens », indique-t-il dans une tribune pour Mesarvot.

Batigère convoqué à la préfecture pour ses tours moisies à Lingolsheim

Batigère convoqué à la préfecture pour ses tours moisies à Lingolsheim
Ces immeubles sont gérés par le bailleur social Batigère.

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Réseaux d’éducation prioritaire : les AED et AESH percevront leurs primes

Réseaux d’éducation prioritaire : les AED et AESH percevront leurs primes
Depuis le 5 novembre, les professionnels de 139 établissements classés REP et REP+ peuvent demander le versement rétroactif de leurs primes.

Les organisations syndicales de l’Éducation nationale ont obtenu de leur ministère des instructions pour que les assistants d’éducation (AED) et les accompagnants d’élèves handicapés (AESH) reçoivent les primes qu’ils auraient dû percevoir depuis 2015. À Strasbourg, près de 500 professionnels seraient concernés.

Le 5 novembre, le ministère de l’Éducation nationale a publié ses instructions pour le versement rétroactif des primes aux assistants d’éducation (AED) et aux accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) affectés dans des établissements des réseaux d’éducation prioritaire (REP).

« Ces primes auraient dû être versées dès août 2015. Selon nos éléments auprès des 139 établissements concernés dans l’académie de Strasbourg, nous avons pu estimer qu’il y a facilement 500 collègues qui pourraient être concernés. Pour l’instant, une quarantaine nous a d’ores et déjà contactés », indique Octave Walzer, assistant d’éducation au collège Lezay-Marnésia de la Meinau et syndiqué à Sud éducation Alsace.

En août 2015, un décret gouvernemental avait octroyé des indemnités annuelles aux enseignants, aux conseillers principaux d’éducation (CPE) ou encore aux personnels administratifs et techniques. Exclus de cette prime, les AED et les AESH avaient enjoint le gouvernement à revoir la liste des bénéficiaires.

Jusqu’à 5 500 euros

Après un premier recours devant le Conseil d’État déposé par Sud éducation, le ministère avait intégré les AED et les AESH dans la liste des bénéficiaires, au nom de l’égalité de traitement. Par un nouveau décret, publié en décembre 2022, les primes annuelles avaient été étendues. « Or celles avant janvier 2023 pour les AED et les AESH n’ont pas été versées, soupire Octave Walzer. On a donc continué à se mobiliser pour obtenir la rétroactivité de ces indemnités. » En mai 2025, le militant et son syndicat ont ainsi soutenu une dizaine de dossiers de demandes de rétroactivité des primes devant le tribunal administratif de Strasbourg.

La note ministérielle ne prévoit pas de versement automatique. Il revient aux personnels d’en faire la demande. « On invite nos collègues, adhérents ou pas, à contacter le syndicat. Il y a un courrier type à remplir. On se chargera de le relire puis il faudra l’envoyer en recommandé », détaille-t-il.

Le montant des primes que le syndicaliste aurait dû toucher s’élève à près de 4 000 euros. « Pour une AESH, ça commence à 1 100 euros nets. Pour un AED à temps plein, la somme peut atteindre jusqu’à 5 500 euros », appuie Octave Walzer, incitant les professionnels à défendre leurs droits.

« Pour bénéficier de l’année calendaire 2021, il faut que la demande soit faite et idéalement réceptionnée avant les congés de Noël, appuie le syndicaliste. C’est urgent que des collègues s’en emparent. »