Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Jeanne Barseghian favorable au droit de vote dès 16 ans

Jeanne Barseghian favorable au droit de vote dès 16 ans
barseghian

La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, est parmi les signataires d’une tribune de l’Unicef proposant que soit accordé le droit de vote aux jeunes dès 16 ans pour les élections municipales.

« Les jeunes ont des avis, accordons leur une voix », c’est le titre d’une tribune de l’Unicef publiée dans Ouest France le 17 avril et signée par Jeanne Barseghian (Les Écologistes). La maire de Strasbourg rejoint ainsi les maires de Paris, Lyon, Grenoble, Nancy, principalement des élus de gauche, qui souhaitent abaisser l’âge minimal du droit de vote à 16 ans pour les élections municipales.

Selon le texte de l’Unicef, « abaisser l’âge de vote à 16 ans aux élections municipales permettrait aux jeunes de voter quand ils sont encore dans leur milieu familial et scolaire. Cela encourage la participation électorale et réduit les risques de mal-inscription sur les listes, souvent liée à la mobilité des étudiants, première cause de l’abstention des jeunes ». L’Unicef rappelle que « plus les plus les citoyens prennent l’habitude de voter tôt, plus ils votent durablement et régulièrement tout au long de leur vie ». 

L’Unicef pointe en outre que les « jeunes de 16 ans sont déjà autorisés à travailler, créer et adhérer à une association, conduire, voire de reconnaître un enfant et d’exercer la pleine autorité parentale ». Les maires signataires notent que les jeunes « manifestent, signent des pétitions, se mobilisent en ligne, s’engagent bénévolement » et sont « usagers de la Ville, dont ils pratiquent les services, activités, infrastructures au quotidien »

L’Unicef estime qu’une telle mesure concernerait 1,6 million de personnes.

Des associations de compost plantées par les bornes de biodéchets

Des associations de compost plantées par les bornes de biodéchets
Le compost crée de la coopération entre les habitants.

La mise en place des bornes de ramassage des biodéchets depuis 2022 par l’Eurométropole de Strasbourg impacte la pratique du compost de proximité, gérée par des associations dans les quartiers.

« Les bornes de biodéchets ont un gros impact sur nos sites de compost, on a perdu la moitié de nos déposants », s’inquiète Éric Fries-Guggenheim, membre de l’association Compostra. Depuis 2022, le compost, bien qu’emblématique d’une société écologique et solidaire, est délaissé par les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises. En effet, celles et ceux qui compostaient préfèrent désormais utiliser les bornes d’apport de biodéchets, déployées progressivement sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg. Les associations de quartier, historiquement en charge de structurer la pratique du compost, regrettent le manque d’engouement pour le compostage.

D’un côté, la collecte publique des biodéchets, transportés et transformés industriellement, permet la production de biogaz. De l’autre, le compost associatif est utilisé comme fertilisant pour les sols des espaces verts et des jardins des quartiers. Dans les deux cas, ce sont les déchets issus de la cuisine et du jardinage qui sont transformés.

Une valorisation obligatoire

Depuis 2022, l’Eurométropole met progressivement en place des bornes de biodéchets : 2 400 tonnes de déchets verts et alimentaires ont été collectés en 2023. Au 17 avril 2025, près de 1 450 bornes ont déjà été installées sur les 1 800 prévues pour l’ensemble de la métropole d’ici fin 2025. Seuls quelques quartiers ne connaissent pas encore ces nouvelles bornes, tels que l’Elsau et le Neuhof, déjà peu équipés en matière de gestion de déchets.

Avec ce dispositif, l’Eurométropole applique la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) qui la contraint à valoriser ses biodéchets depuis le 1er janvier 2024. Une fois collectés, ils sont envoyés à Oberschaeffolsheim, où le méthaniseur Méthamusau les transforme en biogaz injecté dans le réseau de gaz naturel.

À chaque tournée, près de 9 tonnes de biodéchets peuvent être collectées.

Des composteurs sans compost

L’association Compostra est présente dans les quartiers du Conseil des XV, de l’Esplanade, de Neudorf et de la Musau. Elle met à disposition douze sites de compostage. Si elle réunissait 870 adhérents en 2019, elle n’en compte plus que 430 en 2024. Même constat pour l’association des Compostiers du Landsberg, à Neudorf, qui est passée de 90 adhérents en 2021 à 35 en 2024. Le bilan de l’association Envie de Quartier est plus démonstratif encore : sa présidente, Lilli Papaloïzos se désole :

« On a perdu près de deux tiers de nos membres. Avant les bornes, nous en avions environ 120 membres. Maintenant nous en avons 40. »

En conséquence, la quantité de compost produite a fortement diminué depuis 2022. Lucas Chlémaire, chargé de mission à la Maison du compost, explique :

« Sur certains sites, au lieu de faire trois à quatre transferts par an des matières collectées vers des bacs de maturation, on est passé à un ou deux transferts, voire plus aucun. »

Ce manque de production de compost pèse sur les jardiniers, qui ne peuvent plus l’utiliser comme fertilisant naturel, mais aussi sur le moral des bénévoles, qui « voient moins l’intérêt de s’investir et s’essoufflent« , s’inquiète Lucas Chlémaire. Il constate également « une diminution des échanges entre les habitants ».

Le compost générateur de lien social

« Le compost permet la création de lien social », explique Valérie Vogel, membre des Compostiers du Landsberg, qui décrit également de la solidarité entre les habitants. Les apports de toutes et tous permet ensuite la distribution d’un compost pour les jardins alentours. Parmi eux, des potagers dont la production agricole est elle-même source de partage, tels que le jardin de la rue des Lentilles, dans le quartier de la Petite France.

« Le compost est un concept low-tech, on observe ensemble de quoi est composée la terre de notre quartier », ajoute Valérie Vogel. Avec les autres adhérents, ils découvrent les propriétés du sol au fil des saisons et le travail des vers de terre. Dans le même temps, les pratiques du compost se transmettent, les conseils et les équipements de jardinage s’échangent.

Trop loin, trop contraignants et pas assez accessibles

Les associations sont conscientes que le compostage présente des inconvénients par rapport à la collecte industrielle, qui justifient la baisse de fréquentation observée. Il faut par exemple adhérer à une association de quartier. Cela coûte environ cinq euros et aide à leur gestion, tel que l’équipement en outils – le renouvellement des bacs de compostage est quasi-intégralement financé par l’Eurométropole.

Faute de cotisations suffisantes, Compostra connaît des difficultés de fonctionnement : avant 2022, elle percevait 6 000 euros de cotisations, contre 2 200 euros en 2025. « On se déplaçait, pour rendre service à nos adhérents, mais on ne peut plus le faire comme avant », déplore Éric Fries-Guggenheim.

Autre inconvénient : selon les associations, les bacs de dépot de compost ne sont pas accessibles en permanence. Olivier, membre de l’association « Petite France », le regrette :

« On ne peut déposer nos déchets que pendant les permanences, les samedis avant midi. J’ai bien compris l’intérêt du compost, mais ça reste sacrément contraignant. »

Les valeurs de coopération et de solidarité mises en avant par les associations ne suffisent plus à convaincre, face à la facilité d’accès des bornes. Celles-ci fonctionnent comme des poubelles de tri et sont accessibles 24h/24, sept jours sur sept. Lilli Papaloïzos, présidente d’Envie de quartier, s’en désole :

« Tout le monde est paresseux. La baisse de fréquentation montre que la facilité prime sur la prise de conscience d’un cercle vertueux. »

Les mythes du compostage

Une autre entrave au compostage est le tri entre les déchets verts et les déchets alimentaires. Certaines associations refusent ainsi la viande, le pain ou les agrumes dans leurs bacs de dépot… Tandis qu’aux bornes de collecte, les habitants peuvent déposer tous leurs biodéchets, sans distinction.

Pour échapper à cette contrainte, la Maison du Compost a effectué des essais sur les différentes matières compostables. Elle assure ainsi qu’en effectuant certains gestes, tous les déchets alimentaires sont compostables, comme le revendique Lucas Chlémaire :

« On peut composter les agrumes et les condiments. On dit que la viande attire les rats, mais les rongeurs sont tout autant attirés par les légumes. »

Fort de ces résultats, le chargé de mission a tenté de convaincre les associations de quartier d’élargir le compostage à l’ensemble des déchets originaires des cuisines. Mais malgré sa tentative, certaines restent sceptiques et préfèrent conserver leurs pratiques.

Le compost de proximité ne peut pas être la seule solution

L’avantage principal du compost réside dans sa valorisation de proximité. En effet, les déplacements du compost restent locaux et nécessitent très peu d’énergie. La méthanisation quant à elle permet la production de biogaz et celle d’un digestat (composé d’éléments organiques et de minéraux, pouvant être utilisé comme fertilisant sur les sols agricoles).

Selon une étude de 2019, commanditée par l’agence de la transition écologique, « les bénéfices environnementaux potentiels » sont plus nombreux dans les processus de méthanisation que dans ceux du compostage industriel. Même si les deux techniques ont des impacts sur l’environnement, le rapport coût-bénéfice est plus avantageux dans la méthanisation.

Les deux méthodes peuvent cependant coexister. Car les associations interrogées savent ne pas être capables de traiter l’entierteté des biodéchets des habitantes et habitants de l’Eurométropole. Eric Fries-Guggenheim, de Compostra, estime le « flux annuel à 26 000 tonnes de déchets originaires des cuisines. En ajoutant les déchets verts, créés par les jardins, on arrive à 45 000 tonnes de biodéchets en tout ». Sur les sites de compostage, les associations ont traité 200 tonnes de biodéchets en 2023, soit 0,9% du flux annuel.

Malgré tout, les activités liées au compostage parviennent à se maintenir avec difficulté sur les différents sites. Eric Fries-Guggenheim s’inquiète pour le futur de La Maison du Compost :

« Avec la baisse de fréquentation, on craint que la convention annuelle d’objectifs (une aide financière délivrée par l’Eurométropole à La Maison du Compost, NDLR) disparaisse. »

Derrière la vente du Parc du Petit Prince, onze ans de soutien public qui font toujours débat

Derrière la vente du Parc du Petit Prince, onze ans de soutien public qui font toujours débat
Une vue aérienne du Parc du Petit Prince.

Le Parc du Petit Prince, situé à Ungersheim dans le Haut-Rhin, bénéficie depuis 2014 d’un foncier à bas prix, grâce au soutien de la Collectivité d’Alsace, de la région Grand Est et de l’agglomération de Mulhouse. Le rachat du parc par le groupe Ptak risque de relancer le débat.

De toutes les attractions du Parc du Petit Prince, c’est peut-être celle qui a convaincu le groupe polonais Ptak de racheter l’entreprise : le loyer. Comme l’indique le bail emphytéotique, la société Aéroprince doit s’acquitter de 24 000 euros par an pour 24 hectares de terrain et quelques bâtiments, plus une part variable de 4% sur le chiffre d’affaires hors taxes, hors restauration, boutiques et subventions, s’il excède 2,4 millions d’euros. En 2023, le parc a payé 32 750 euros pour son loyer annuel, c’était le montant record.

Ce généreux bailleur, c’est le Symbio, un syndicat mixte formé par la Collectivité d’Alsace, l’agglomération de Mulhouse et la Région Grand Est. Cette structure publique a été créée après le fiasco du Bioscope, un parc de loisirs dédié à l’environnement, liquidé en 2012 après que les collectivités publiques y ont investi plusieurs millions d’euros. Dès 2014, le Symbio devait accompagner la relance du site avec le Parc du Petit Prince, porté par la société Aérogroupe. Il lui loue 24 des 50 hectares dont il est propriétaire. Les 26 hectares restants sont un espace naturel, non exploité.

Situé à moins de 100 km d’Europa Park, le plus grand parc d’attractions d’Europe, le Parc du Petit Prince qui s’est spécialisé dans les ballons captifs a compté 155 000 visiteurs en 2023, contre 85 000 à ses débuts. Une belle progression mais l’exploitation du parc a longtemps été déficitaire. Ce n’est que vers 2021 qu’il est devenu rentable, après notamment une baisse du nombre de jours d’ouverture.

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Alerte sur la subvention de la Collectivité d’Alsace pour le Planning familial du Bas-Rhin

Alerte sur la subvention de la Collectivité d’Alsace pour le Planning familial du Bas-Rhin
Les archives du planning familial. 


La commission permanente de la Collectivité d’Alsace prévoit d’adopter une délibération qui n’inclut plus le Planning familial dans la liste des organisations d’accompagnement à la santé sexuelle que le Département subventionne. Un simple « report technique », assure-t-on à la Collectivité d’Alsace.

(suite…)

À Citadelle, du rêve à la galère de Strasbourgeois engagés dans l’habitat participatif

À Citadelle, du rêve à la galère de Strasbourgeois engagés dans l’habitat participatif
Sophie, Xavier, Stéphane et Lilli tiennent à leur projet d’habitat participatif dans l’éco quartier Citadelle.

En 2023, un groupe de cinq foyers a été retenu pour l’un des projets d’immeuble en habitat participatif porté par la Ville de Strasbourg au sein du futur quartier Citadelle. Le but : mettre leurs ressources en commun pour imaginer des logements correspondant à leurs valeurs écologistes. Deux ans plus tard, l’utopie initiale s’est frottée aux réalités financières et humaines.

Au pied du pont André Bord, sur la presqu’île Citadelle de Strasbourg, Sophie, Xavier, Stéphane et Lilli arpentent un terrain en friche. Ils mesurent la distance avec le terrain d’en face, se demandent s’ils pourront apercevoir la cime de la cathédrale depuis leur toit terrasse, visualisent la future entrée et les éventuelles fleurs qui borderont l’allée. Les deux couples connaissent pourtant les lieux par cœur : ils reviennent régulièrement visiter la parcelle où ils doivent construire un immeuble résidentiel d’ici 2026. « Si vous ne nous arrêtez pas, on pourrait continuer des heures comme ça », glisse Stéphane avant de se précipiter vers Sophie et Lilli, qui se sont mises à mesurer la distance entre leur futur immeuble et celui qui devrait être érigé en face.

Les quatre Strasbourgeois font partie des cinq foyers à avoir été retenus après l’appel d’offres lancé en 2023 pour un lot mis à disposition par la Société publique locale (SPL) Deux-Rives dans le cadre de son projet d’éco-quartier Citadelle. La condition : y construire un logement en habitat participatif, un immeuble de plusieurs appartements imaginé, conçu et financé par les propriétaires de manière collective et selon plusieurs critères écologiques. Six adultes, trois enfants, des espaces partagés de 60 mètres carrés, un toit terrasse, des matériaux bio-sourcés, des façades végétalisées, le tout entre Strasbourg et l’Allemagne… « C’est vraiment un rêve pour nous…mais encore faut-il le concrétiser ! », dit Stéphane.

Une esquisse de la façade sud.Photo : Balt Architecture

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Dans l’académie de Strasbourg, la difficile subsistance des classes bilingues

Dans l’académie de Strasbourg, la difficile subsistance des classes bilingues
L’école Saint-Thomas au centre-ville de Strasbourg perd des effectifs inscrits dans la filière bilingue.

Les écoles maternelles Saint-Jean et Saint-Thomas de Strasbourg pourraient bien voir leurs classes surchargées à la rentrée prochaine suite à de potentielles fermetures de classes bilingues dans chacun des établissements. Pour le FSU-SNUIpp, il est hors de question d’ouvrir de nouvelles classes bilingues tant que celles déjà existantes n’auront pas les ressources nécessaires.

À l’école Saint-Thomas de Strasbourg, la mobilisation des parents d’élèves a débuté mardi 18 et jeudi 20 mars avec une distribution de « tracts informatifs » et la signature d’une pétition afin d’informer sur les conséquences d’une fermeture de classe en septembre 2025.

L’école maternelle compte en 2024 / 2025 trois classes bilingues et deux classes monolingues pour 130 enfants. En 2025 / 2026, le projet de l’Académie prévoit de supprimer une classe bilingue, ce qui porterait le nombre d’enfants par classe à 33. « Un enfer pour les enseignants et les élèves », selon Noémie Robin, l’une des parents d’élèves délégués.

L’Académie parie sur une baisse du nombre d’enfants bilingues, seulement 21 en 2024 / 2025 mais Noémie Robin soupçonne le rectorat de « refuser les dérogations depuis l’année dernière afin de justifier la fermeture d’une classe. »

Même son de cloche dans le quartier voisin. L’école Saint-Jean derrière les Halles pourrait également ouvrir en septembre 2025 avec une classe bilingue en moins, une menace qui pesait déjà sur l’école au printemps 2024. Gil Gross, représentant des parents d’élèves, indique qu’en supprimant une classe bilingue, le nombre d’élèves moyen par classe passerait de 22 élèves à 26.

Le soutien à la filière bilingue a disparu

Selon Agathe Konieczka, membre du SNUIpp, le syndicat majoritaire chez les instituteurs et affilié à la FSU, rappelle :

« Il y a une quinzaine d’années, il y avait une volonté de formation des enseignants de classes bilingues, il y avait des moyens pour ces classes, mais tout ça a disparu à cause des coupes budgétaires. »

Dans ces conditions, le syndicat milite désormais contre de nouvelles classes bilingues, tant que celles existantes n’auront pas assez de ressources. Agathe Konieczka pointe notamment que les professeurs en langue allemande sont systématiquement remplacés par des enseignants en français. En outre, la syndicaliste estime que ces classes créent des inégalités :

« Il y a moins d’inclusion d’élèves en situation de handicap, avec des difficultés scolaires ou d’enfants qui arrivent de l’étranger dans les classes bilingues. Il y a donc une concentration des élèves en difficulté dans les classes monolingues. Nous ne sommes pas contre le bilingue, mais on ne peut pas créer des filières élitistes dans nos écoles publiques. »

Des postes supprimés en bilingue

Selon le compte rendu du Comité social d’administration spécial départemental (une instance qui traite de questions liées notamment à la gestion des effectifs et des emplois), du Haut-Rhin du 6 février dressé par la SNUIpp : 3,5 postes d’enseignants bilingues sont censés disparaître en septembre. Dans le compte rendu de la même réunion du côté du Bas-Rhin qui s’est tenue le 4 février, il apparaît que dix classes bilingues fermeront leurs portes tandis que cinq ouvriront.

L’association Eltern Alsace, qui milite pour l’enseignement bilingue, déplore que l’Académie de Strasbourg choisisse de ne démarrer l’enseignement bilingue qu’en moyenne section, comme le détaille Claude Froehlicher, son président :

« Ça peut paraître rien, mais cette perte d’exposition à la langue est énorme pour les enfants. Mais l’Éducation nationale préfère économiser des postes. »

Car selon lui, il n’y a aucune difficulté à recruter des enseignants en langue allemande. « L’Éducation nationale devrait accepter des enseignants qui ne parlent que l’allemand et qui n’ont pas passé le concours de professeur des écoles », estime Claude Froehlicher qui précise : « Chez Eltern, depuis juillet 2020, on a traité 800 candidatures, on en a transmis 200 à l’Éducation nationale et ils ont fini par en recruter une soixantaine. »

Contactée, l’académie de Strasbourg n’a pas souhaité répondre aux questions de Rue89 Strasbourg sur l’avenir de la filière bilingue.

#école Saint-Thomas

À Strasbourg, la délicate stratégie de la droite pour peser aux municipales

À Strasbourg, la délicate stratégie de la droite pour peser aux municipales
Le candidat des Républicains à Strasbourg, Jean-Philippe Vetter.

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Samedi 19 avril, églises et syndicats manifestent pour la paix de Kehl à Strasbourg

Samedi 19 avril, églises et syndicats manifestent pour la paix de Kehl à Strasbourg
Devant le cimetière de la guerre soviétique à Potsdam, l’artiste et activiste Ute Bella Donner se rend à la marche pour la paix de Pâques.

Parti politique, syndicats, églises catholique et protestante et autres organisations antimilitaristes allemandes manifestent pour la paix au départ de la place du marché samedi 19 avril à 14h.

« Qui veut la paix, prépare la paix ! » La marche pour la paix du samedi 19 avril a lieu à l’initiative de nombreux organisateurs : des syndicats de l’industrie et des services, le parti écologiste Rheinauer Bündnis, des paroisses catholiques et protestantes et d’autres organisations pour la paix. Toutes ces organisations donnent rendez-vous devant l’église de la paix, place du marché à Kehl, pour une manifestation pour la paix à partir de 14h. Un tract appelant à la mobilisation contre la guerre précise le mot d’ordre de la mobilisation :

« Nous sommes pour un monde sans guerre. À une époque où l’autodestruction de notre civilisation par les armes nucléaires, les guerres et les catastrophes climatiques menace, nous descendons dans la rue. Nous disons non aux programmes d’armement de l’UE et de l’Allemagne. Nous considérons que les plus de 1000 milliards d’euros consacrés aux armes meurtrières seraient plus judicieusement investis dans les écolos, les hôpitaux, les transports urbains et les logements (…) Nous condamnons toutes les guerres. Ni la violence militaire ni les livraisons d’armes ne contribuent à un ordre mondial apte à la paix et respectueux du climat et de la justice social. »

Après un départ de la place du marché à Kehl, la manifestation se dirigera vers le pont de l’Europe pour gagner l’église du Rhin côté strasbourgeois. La marche prendra ensuite la direction de la passerelle Mimram en passant par le jardin des Deux Rives.

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Chez Alsace Habitat, des salariés dénoncent une direction « incapable de se remettre en question »

Chez Alsace Habitat, des salariés dénoncent une direction « incapable de se remettre en question »

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À Schiltigheim, les charges continuent d’écraser les locataires d’Alsace Habitat

À Schiltigheim, les charges continuent d’écraser les locataires d’Alsace Habitat
Un ensemble dans le quartier du Marais à Schiltigheim en avril 2023.

Depuis 2023, des locataires d’Alsace Habitat reçoivent des rappels de charges importants, particulièrement à Schiltigheim. Nombreux à ne pas pouvoir payer ces rappels allant de 1 300 à 2 500 euros, ils se sont organisés en collectifs et dénoncent l’indifférence du bailleur social de la Collectivité d’Alsace.

« 5 000 euros de charges par an pour un F4 de 85 mètres carrés », s’exclame Raphaël Rodrigues, élu d’opposition lors du conseil municipal de Schiltigheim du mardi 1ᵉʳ avril. Dans la suite de sa question orale, il pointe l’insalubrité de certains logements et l’absence de réponse du bailleur social Alsace Habitat aux divers problèmes des locataires. « C’est scandaleux », s’exclame quelqu’un dans le public avant que la maire n’appelle au calme.

Aux élus et aux locataires d’Alsace Habitat qui se sont invités au conseil municipal, Danielle Dambach dit entendre la détresse de ses administrés et avoir déjà interpellé le bailleur de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA). Elle en appelle à Frédéric Bierry, président de la collectivité : « Je demande à la CeA de faire toute la lumière sur ces hausses de charges et de trouver de nouvelles solutions pour aider les locataires. »

Des locataires d’Alsace Habitat ont été rassemblés devant la mairie de Schiltigheim par un élu d’opposition, lors du conseil municipal du mardi 1er avril.Photo : Rue89 Strasbourg

Les prix de l’énergie pèsent durement sur les locataires d’Alsace Habitat

Installé rue de la Moselle à Schiltigheim, Adrien et Johanna Elter témoignent du choc quand, fin 2023, ils reçoivent leur décompte de charges. Alsace Habitat réclame au couple en situation de handicap près de mille euros. « Ça n’était jamais arrivé depuis 12 ans que je suis dans l’appartement, ils nous ont dit que c’était à cause de l’augmentation des prix de l’énergie », explique le trentenaire. Ils parviennent à régler la facture en puisant dans leur épargne, mais Johanna Elter témoigne d’une dégradation de leurs conditions de vie :

« On ne chauffe plus l’appartement sauf quand on reçoit du monde, on minute le temps sous la douche, on a changé nos opérateurs téléphoniques et internet et il m’arrive même de sauter le repas du midi. »

Adrien et Johanna Elter, locataires d’Alsace Habitat.Photo : Adrien Labit

Début 2024, des locataires d’Alsace Habitat se réunissent en deux collectifs. Le bailleur social finit par proposer un fonds de solidarité de 430 000€, permettant des remises de 100 à 600€ pour 2 500 locataires. « Ce n’était pas suffisant, mais c’était déjà ça », témoigne Miloud Bellahcene, président d’un collectif de « locataires en colère » d’Alsace Habitat. Au printemps, la situation semble s’apaiser après une rencontre entre des habitants et l’équipe dirigeante du bailleur social :

« On a pu dialoguer et ils nous ont dit que cette hausse des charges était exceptionnelle, que tout rentrerait dans l’ordre. On est sorti satisfaits de la rencontre. »

Des factures de 1 300€ à 2 500€ en 2024

Pourtant, quelques mois plus tard, c’est une nouvelle douche froide qui attend les locataires. « Les décomptes de charges ont quasiment doublé », explique Miloud Bellahcene. De 800€ en 2023, son rappel de charges est passé à 1 380€ en 2024. Une somme dont il ne peut s’acquitter :

« J’ai beau travailler, je ne sais pas comment je vais régler cette somme. Le bailleur m’a proposé d’échelonner les paiements, mais même sur 10 mois, je ne vais pas arriver à la payer. »

Miloud Bellahcene, président du collectif des locataires en colère d’Alsace Habitat prend la parole devant la mairie de Schiltigheim.

Locataire d’un appartement dans le quartier du Marais, Christian Bircea, lui, n’avait déjà pas pu régulariser ses charges en 2023. Ce sont donc 800€ qui s’ajoutent aux 1 600€ qu’il devait déjà à son bailleur.

« Je ne peux plus travailler parce que je suis diabétique et je n’ai que 1 320 euros de ressources. Chaque mois, il ne me reste 150€ pour manger, comment je fais ? C’est une honte, je vis comme un clochard. »

L’ancien militaire peut toutefois compter sur l’aide de ses amis pour améliorer un peu l’ordinaire, mais se sent désespéré face à une situation qu’il juge sans issue :

« Avant, la fin d’année, c’était pour les fêtes, les cadeaux et la famille. Maintenant avec Alsace Habitat, la fin d’année, c’est juste les charges. Il n’y a plus de fêtes ni de cadeaux, seulement le stress. »

Alsace Habitat exclut toute mesure exceptionnelle

Pour Miloud Bellahcene, la colère est grande à Schiltigheim, où se situe une part importante du parc d’Alsace Habitat, d’autant plus que le bailleur n’a pour l’heure répondu à aucune des alertes du collectif. « Nous n’avons eu aucun retour d’Alsace Habitat. On s’est rapproché des agents mais ils nous ont renvoyé vers le Centre communal d’action sociale. » Le président du collectif y a déposé un dossier d’aide exceptionnelle, mais il estime que ce n’est pas à la commune d’aider les locataires à éponger leurs dettes.

Il espère que suite à leur action lors du conseil municipal, Danielle Dambach fera pression sur Frédéric Bierry, lequel fera pression sur le bailleur social contrôlé par la Collectivité d’Alsace :

« On souhaite que les charges soient prises en charge par la Collectivité d’Alsace, parce que derrière ce sont des familles qui n’y arrivent plus. La CeA en a les moyens, ils ont donné un million d’euros pour de la neige artificielle. L’humain, c’est quand même plus important. »

Dans l’impossibilité de payer, de nombreux locataires ont reçu des courriers de mise en demeure.

Dans une interview accordée à France 3 Alsace, Étienne Wolff, président d’Alsace Habitat, exclut la possibilité de prendre des mesures exceptionnelles et de mettre en place un nouveau fonds de solidarité. Pour lui, « les gens doivent comprendre que le coût de l’énergie, ce n’est pas du ressort d’Alsace Habitat. »

Également maire de Brumath, Étienne Wolff avertit qu’il ne voit pas les charges locatives baisser dans les prochaines années. Une réponse « indigne d’un président de bailleur social » juge Miloud Bellahcene, « il aurait pu parler avec nous directement. Là, il n’est pas à la hauteur et il ne nous respecte pas. » L’ancien militaire Christian Bircea est plus direct :

« Il y a des familles qui sont ruinées et qui n’y arrivent plus, mais il nous dit que ce n’est pas son problème. »

Une situation à risque

Christian Bircea estime sa situation désespérée, dangereuse même. « Je ne sais pas comment on va s’en sortir, mais si cela continue, il y aura des drames. Des gens vont se jeter par la fenêtre de désespoir. » Miloud Bellahcene craint, lui, que la situation ne devienne explosive. « Lors du conseil municipal, on a réussi à canaliser la colère. Nous avons réussi à calmer les jeunes, mais c’était périlleux. » Il observe pourtant que la colère monte dans certains quartiers de Schiltigheim comme Les Écrivains, la question des charges venant s’ajouter à un fort sentiment d’abandon. « Les habitants n’y croient plus et si on laisse les choses se dégrader, ça va partir en émeute à la moindre occasion. »

Hervé Polesi a démissionné de son mandat de conseiller municipal

Hervé Polesi a démissionné de son mandat de conseiller municipal
Hervé Polesi ne siègera plus au conseil municipal de Strasbourg.

Le conseiller municipal Hervé Polesi a remis sa démission de son mandat de conseiller municipal à la maire de Strasbourg. Elle l’avait demandée après que l’élu a été mis en cause dans plusieurs affaires de violences sexistes et sexuelles.

Après avoir perdu sa fonction d’adjoint en septembre 2024, puis sa délégation aux générations futures en mars, Hervé Polesi a remis à la maire de Strasbourg sa démission du conseil municipal mercredi 16 avril. Jeanne Barseghian l’avait demandée le 23 mars, après qu’une série de témoignages a mis en cause Hervé Polesi pour des violences sexistes et sexuelles à la Ville de Strasbourg et à l’Université de Strasbourg. Ce dernier avait accepté de démissionner, tout en contestant les accusations dont il est l’objet.

Des signalements de violences sexistes et sexuelles concernant Hervé Polesi, alors adjoint à la maire de Strasbourg, ont conduit à sa démission ce mercredi 16 avril. Une enquête a été ouverte en parallèle par le parquet de Strasbourg.

Du côté des Écologistes, on se félicite du départ de cet élu encombrant pour la majorité bien que des signalements soient remontés auprès de Jeanne Barseghian dès 2023. L’opposition municipale a accusé la municipalité d’avoir longtemps couvert l’élu, ce que la maire a réfuté en précisant qu’elle n’était pas au courant des accusations à l’université, où Hervé Polesi est maître de conférence, ni des propos tenus envers une élue du conseil municipal.

Du côté de la justice, une enquête est ouverte par le parquet de Strasbourg à partir de ces signalements.

L’Eurocorps à Strasbourg, un outil de défense européenne oublié

L’Eurocorps à Strasbourg, un outil de défense européenne oublié
Un soldat de l’Eurocorps devant le Parlement européen en 2009

L’Eurocorps, institution militaire européenne basée à Strasbourg, est certifié « état-major de réaction rapide » par l’Otan. Alors que la défense européenne est au cœur des préoccupations géopolitiques, la notoriété et l’utilité de l’Eurocorps sont remises en question par des spécialistes.

« La menace russe est là et touche les pays d’Europe. Notre sécurité est menacée. » déclarait Emmanuel Macron dans son allocution aux Français du mercredi 5 mars, souhaitant « renforcer notre indépendance en matière de défense ». En cause, la détérioration de l’historique alliance transatlantique, qui inquiète le Vieux Continent. Mais l’Eurocorps, un quartier général militaire européen basé à Strasbourg, n’a été mentionné ni dans le discours de 13 minutes d’Emmanuel Macron, ni dans les déclarations politiques appelant au renforcement de la défense européenne. Comme s’il avait été oublié.

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#Eurocorps

Liesse populaire pour accueillir les 80 cyclistes serbes contre la corruption

Liesse populaire pour accueillir les 80 cyclistes serbes contre la corruption
Les étudiants serbes ont parcouru 1 400 km à vélo pour que leur combat soit entendu.

La centaine de cyclistes serbes partis début avril pour manifester devant les institutions européennes pour dénoncer la corruption sont arrivés à Strasbourg dans la soirée de mardi 15 avril. Des centaines de personnes étaient présentes pour les accueillir et les féliciter.

Espoir et fierté. Les mots reviennent en boucle dans les bouches des participants au rassemblement. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies depuis l’après-midi de mardi 15 avril, place Kléber à Strasbourg, pour accueillir 80 cyclistes partis de Novi Sad en Serbie le 3 avril. Quatre pays traversés, treize étapes et 1 400 kilomètres parcourus pour manifester devant les institutions européennes contre la corruption dans leur pays. 

Dès 16 heures, le bruit des sifflets et des slogans anti-système ont rapidement empli la place Kléber parsemée de drapeaux serbes. Aleksa habite à Strasbourg depuis quatre ans et regarde avec émotion la foule parfois venue de loin. « C’est important de montrer notre solidarité à cette lutte qui n’est pas idéologique mais contre la corruption et le totalitarisme », a détaillé ce père de famille. « Je regarde depuis des années le recul de la démocratie dans mon pays, ça donne de l’espoir de voir l’éveil de mon peuple ». Pour cet ancien employé du Conseil de l’Europe qui a quitté son pays natal en 2011, la mobilisation de la diaspora est essentielle. « Il y a en Serbie cette idée que ceux qui ont quitté le pays ne participent pas au processus politique, on veut montrer que c’est faux ».

De la Hongrie, en passant par l’Autriche et l’Allemagne, les étudiants cyclistes ont en effet été « accueillis comme des héros » tout au long de leur périple. Un accueil chaleureux qui n’a pas fait défaut pour leur étape finale qui avait des airs d’étape du Tour de France. « On dirait qu’il faut sortir de Serbie pour être écouté », a remarqué Ana, venue de Paris pour l’occasion.

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#Serbie

Cinq familles sans-abri hébergées dans des tiny-houses à la Robertsau

Cinq familles sans-abri hébergées dans des tiny-houses à la Robertsau
Les tiny-houses ont une durée de vie d’une vingtaine d’années.

Cinq familles sans-abri de Strasbourg ont été hébergées dans des micro-maisons mises en place par la Ville de Strasbourg dans une cour de la Robertsau. Ce dispositif leur permettra de stabiliser leur situation pendant deux ans.

Rue de la Carpe-Haute à la Robertsau sur une grande place bétonnée, des enfants courent autour de petits bâtiments en bois en ce début de soirée du lundi 14 avril. En face, un trio de musiciens célèbre avec des musiques folkloriques l’installation de cinq familles, quelques jours plus tôt, dans ces « tiny-houses » ou « micro-maisons ».

Jeanne Barseghian, maire (Les Écologistes) de Strasbourg, a rappelé les chiffres concernant le sans-abrisme. Le 115, le numéro du Service d’accueil d’urgence, enregistre chaque semaine les demandes d’hébergement en urgence de 800 à 900 personnes dans le Bas-Rhin.

Ces cinq maisonnettes, appelées Bulles d’air, ne régleront donc pas ce problème mais elles s’ajoutent aux solutions dites « intercalaires » mises en place par la Ville de Strasbourg, des logements publics ou privés vacants. Dans un communiqué de presse, la municipalité revendique la création de 600 places d’hébergement « pour un usage social » depuis 2020.

La Ville a investi 330 000 euros pour installer ces micro-maisons, dont 90 000€ seront consacrés à L’Étage, une association en charge du suivi social des cinq familles. Le groupe KS, une société de BTP, a fourni 70 000 euros en mécénat pour cette opération. Derrière les maisonnettes en bois, se cache un box de sanitaires car les micro-maisons ne sont pas reliées au réseau d’eau courante. Floriane Varieras précise « qu’il aurait fallu enterrer les tuyaux de 40 cm au moins pour éviter les gelées, ce qui rallongeait l’installation d’au moins quatre mois et ajoutait 75 000 euros de travaux. »

Les maisons ne pourront rester que deux ans rue de la Carpe-Haute.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg / cc

Une situation très précaire pour les familles

Ces tiny-houses ont pour but d’accueillir des familles dont les enfants sont scolarisés dans les établissements de la ville. Les familles bénéficiaires ont été identifiées par les écoles et les associations qu’elles fréquentent, elles seront suivies par L’Étage, car certains habitants de Bulles d’air n’ont pas la situation administrative requise pour travailler. L’Étage leur permet par exemple d’apprendre le français en faisant du bénévolat.

Certaines familles de Bulles d’air courent toujours le risque d’être frappées d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Floriane Varieras admet que certains bénéficiaires pourraient disparaître du jour au lendemain et rappelle que l’hébergement « ne règle pas tout pour les familles ».

Les familles pourront bénéficier de ces mini-logements pendant deux ans. Puis les micro-maisons seront déplacées, une nécessité réglementaire qui permet à la Ville d’éviter de déposer un permis d’aménagement.

Des micro-maisons construites en France

Chaque logement, construit par Hekipia, est équipé d’une cuisine et deux chambres séparées. Tamara, géorgienne de 43 ans, ne cache pas son soulagement. Le 23 avril 2024, elle a été expulsée de son logement Ophéa avec ses deux enfants, Luka, 7 ans, et Sésile, 8 ans. « Depuis, on a tout le temps changé d’hébergement. Ici au moins, je ne serai pas expulsée et mes enfants peuvent jouer dans la cour. Il y a du chauffage et on dort bien », précise Tamara qui s’inquiète de devoir changer d’école. « La direction de l’école de Cronenbourg, c’est comme ma deuxième famille », dit-elle

Dans la famille d’Alfred, Albanais en France depuis quatre ans, la distribution des lits s’est faite dans l’enthousiasme. Alkeb, 4 ans, le plus grand a eu le lit mezzanine, son frère Alsi, 3 ans, et sa sœur Aléa, 27 mois, dorment dans les lits du dessous.

Si la situation n’est pas optimale pour les familles, des habitants de la Robertsau présents lundi se sont montrés volontaires pour faciliter leur intégration. Ainsi Irène Weidmann propose de créer une bibliothèque dans un petit bâtiment de la cour appelé « réfectoire » et d’apporter des vêtements pour un futur nourrisson.

Manifestation pour Gaza samedi 19 avril

Manifestation pour Gaza samedi 19 avril
Des manifestations de soutien à la population palestinienne ont lieu presque toutes les semaines depuis le début des bombardements de l’armée israélienne en octobre 2023.

Le collectif Palestine 67 appelle à manifester samedi 19 avril à Strasbourg, afin de demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

« Depuis le 18 mars, Israël a repris les frappes aériennes et les interventions au sol dans la bande de Gaza. » C’est ainsi que commence le tract de l’appel à manifester du collectif Palestine 67 pour samedi 19 avril à Strasbourg, avant une description de la situation sur place :

« L’aide humanitaire est totalement bloquée. L’accès à l’eau est impossible. Chaque jour des dizaines de nouveaux civils sont tués : hommes, femmes, enfants. […] Les soignants sont particulièrement visés (1 192 tués), comme ces 15 secouristes ciblés et jetés dans une fosse commune le 31 mars. Les journalistes sont aussi ciblés, comme Youssef Al-Faqawi, tué et neuf de ses confrères blessés par une frappe israélienne sur leur tente. Les criminels ne veulent pas de témoins. »

Le collectif a donc fixé le rendez-vous du départ de la manifestation samedi 19 avril à 14h place Kléber, pour un parcours au centre-ville afin de dire « Stop au génocide à Gaza » et demander un cessez-le-feu immédiat. Il rappelle que « les rapporteurs de l’ONU sont clairs, Israël bafoue le droit international en Palestine ».

Les grévistes de la faim de passage

Parallèlement, la caravane des grévistes de la faim pour la Palestine passera par la capitale alsacienne, du 18 au 19 avril mais ils ne pourront pas participer à la manifestation puisqu’ils se rendront vers leur prochaine étape dès le samedi.

Ce mouvement de jeûne lancé le 31 mars compte deux strasbourgeois, Leïla Sihabi et Georges Yoram Federmann. Il intègre « trois soignants témoins à Gaza ». L’objectif est également de faire pression sur les décideurs politiques pour « l’application du droit international » dans les territoires occupés.

Dans le quartier gare, des habitants toujours insatisfaits malgré le renfort policier

Dans le quartier gare, des habitants toujours insatisfaits malgré le renfort policier
Une réunion publique sur la sécurité du quartier gare le 11 avril.

La préfecture du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg ont organisé une réunion publique sur la sécurité dans le quartier gare ce 11 avril. L’événement a fait remonter peu de cas concrets mais tout le monde semblait d’accord pour la mise en place d’une politique ultra-sécuritaire.

Dans la salle des Colonnes de la rue du Howald, plus d’une centaine de personnes se sont déplacées vendredi 11 avril en début de soirée. Organisée conjointement par la préfecture du Bas-Rhin et la Ville de Strasbourg, la réunion a donné la parole aux habitantes et habitants du quartier gare sur le thème de la sécurité.

Car depuis 2021, trois collectifs d’habitants ont dénoncé leur sentiment d’insécurité dans le quartier. Ils soulignent régulièrement l’inaction de la Ville de Strasbourg et saluent l’intérêt porté à leur cause par l’opposition municipale et les services de l’État. Devant elles et eux le soir de la réunion publique, la cheffe de la police municipale Céline Partyka, le directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN) Jean Hayet, la directrice de cabinet du préfet Cécile Rackette, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (Les Écologistes), l’élue du quartier gare Marie-Dominique Dreyssé et celle en charge de la sécurité Nadia Zourgui.

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